Politique
La transition sans Kabila est, plus que jamais, le sujet qui défraie la chronique dans la classe politique congolaise. Ce concept, cher aux éminents acteurs de la société civile encore crédibles, semble trouver un écho favorable sur la scène tant nationale qu’internationale, bien que jusque-là réfuté, voire criminalisé, par la famille politique au pouvoir.
Embourbés dans une éphorie multiforme et sans issue, les acteurs de la scène politique congolaise peinent à arrêter l’hémorragie née de la l’inconstitutionnalité qui a fini par se généraliser à toutes les instances de prise de décision. Tous les organes étatiques nécessitant une réelle réforme, on assiste plutôt à un statuquo inimaginable, depuis les dernières élections de 2011. Chevauchant orgueil et argumentaire, la Majorité présidentielle a su endormir l’opinion nationale en lui privant de son droit le plus légitime : le droit au vote.
Le concept « Transition Sans Kabila » n’est pourtant pas aussi nouveau qu’il apparait, alors que les circonstances l’ont rendu célèbre. A ce moment où le délai de grâce consensuel accordé au président Kabila [prévoyant les élections avant la fin de l’année 2017] est largement dépassé, aucun signe ne laisse présager l’occurrence des élections dans l’échéance techniquement établie par la Ceni. Fort de la loyauté des services sous ses ordres, Joseph Kabila n’a jamais fait face à une réelle menace, en dépit des déclarations politiciennes des opposants, qui ne font qu’accoucher d’un gros et sombre néant.
C’est certainement sans compter sur une tierce force, celle d’une société civile intègre et patriotique, que les acteurs politiques traditionnels s’obstinent à verrouiller le système. Des déclarations sèches du clergé, à la mobilisation foudroyante de la crème intellectuelle du pays, on constate une fièvre généralisée faisant craindre un atterrissage forcé de l’engin « système politique actuel ».
Le fameux « Il est temps que les médiocres dégagent » du cardinal Laurent Mosengwo a ébloui les sensations du révérend David Ekofo, le conduisant à cracher sans vergogne, « L’Etat Congolais n’existe pas », suffisant pour s’attirer les plus gros ennuis de sa carrière évangélique ! Sans se l’imaginer, les deux pasteurs semblent avoir placé un échafaudage pour l’émergence d’une culture de dénonciation pacifique méthodiquement vibrante et inébranlable.
« La mise en place d’une transition politique citoyenne de 18 mois, sans les acteurs politiques en place, aux fins d’assurer une alternance pacifique par l’organisation des élections libres, transparentes et crédibles » ressort de la déclaration ayant ponctué la conférence des universitaires tenue à Lubumbashi en date du 21 mai.
La Transition sans Kabila (TSK, selon le professeur Billy Bolikonga) est vraisemblablement une vision prophétique, désespérément peu réaliste, qu’ont pu développer les indécis du monde intellectuel Congolais. Regroupés au sein d’un club des citoyens engagés, plus d’une dizaine de professeurs congolais se sont soudés les coudes en vue de prôner un changement radical de la gestion de l’Etat congolais.
Du coup, le monde en parle ; et cela fait chanceler l’optimisme triomphaliste des dirigeants du grand Congo. Cette prise de conscience de l’élite congolaise constituera-t-elle un coup de froid à l’égard des ambitions égocentriques des différents pionniers du vaille que vaille électoral du 23 décembre 2018 ? Si rien n’est gagné d’avance, en effet, cette nouvelle donne est venue bouleverser les plans préconçus pour la pérennité de la gestion opaque de la Res publica.
Si l’on en croit les signes des temps, un grand travail diplomatique s’effectue dans le sens de donner une forme palpable à cette innovation, désormais plus célèbre que la machine à voter. En séjour en occident, le très crédible docteur Denis Mukwege, l’un des principaux pèlerins de la TSK ne cache pas à ses différents interlocuteurs [qui lui sont aussi admirateurs] l’importance de cette démarche, pour la mise sur pied d’un système humanitaire fluide.
Au pouvoir depuis plus de 17 ans, Joseph Kabila avait fini son deuxième et dernier mandat constitutionnel en décembre 2016. N’ayant pas pu organiser les élections, afin d’instituer une autre personne dans son prestigieux fauteuil présidentiel [où il fut investi à l’âge de 29 ans], le Raïs continue de jouir d’un juteux bonus illimité, lui garantit dans toute circonstance de non-élection.
Pour en faire échec, les différentes forces de pression se mobilisent et usent de leur malice pour déboulonner légitimement un système qu’ils qualifient d’inconstitutionnel.
Le pouvoir, jouissant de tous les moyens officiels, et en faisant disproportionnellement usage pour des fins répressives à l’encontre des ceux qui se soulèvent « contre l’autorité légalement établie », il ne se laissera jamais dompter par les partisans de la TSK.
Les hostilités s’annoncent donc ouvertes, et certains faits restrictifs sont en perspective, à l’égard de cette nouvelle insurrection pacifique.
Cependant, si l’idée de la TSK semble soluble aux oreilles des congolais crispés par la situation, socioéconomique insupportable, qu’ils subissent, cette manœuvre est tout sauf un processus constitutionnellement établie.
Ses propagateurs, pour la majorité des grands professeurs, ne s’emploient pas à divulguer le mode d’application de leur plan.
La conscientisation populaire, si elle atteint les objectifs lui dévoués, elle remplacera un pouvoir anticonstitutionnel par une institution “non-constitutionnelle” selon les détracteurs de l’idée.
Les défenseurs de ce schéma sont, eux, revigorés par l’article 64 de la constitution qui autorise de faire échec par tous les moyens à tout individu ou groupe d’individus qui prend le pouvoir par la force et qui l’exerce en violation de cette constitution. Pour eux, le contexte est propice à cette transition pour faire obstacle aux individus qui veulent confisquer le pouvoir au peuple, dit-on entendre.
La conscientisation populaire, si elle atteint les objectifs lui dévoués, elle remplacera un pouvoir anticonstitutionnel par une institution non-constitutionnel.
Toutefois, comme relativisent certains citoyens, ce plan constituerait une initiative salutaire pour la nation, car susceptible de redonner espoir au peuple pour un probable retour à l’ordre constitutionnel, que le régime n’a pas littéralement appliqué !
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