Politique
A la vive polémique autour de la machine à voter, il faudra ajouter, désormais, l’affaire, si nouvelle soit-elle, du fichier électoral dont la contestation des statistiques publiées, le 6 avril dernier, est déjà engagée. Lentement mais sûrement, la logique de la confrontation persiste. Plus divisés que jamais, les acteurs politiques congolais s’entredéchirent et se promettent l’enfer ou l’eschatologie du grand soir. Et, finalement, où va-t-on ?
Les Opposants, dans leurs officines, parlent de l’absence de l’audit qui aurait dû, en principe, permettre d’avancer sur la voie de la transparence et de la fiabilisation de ce fichier en tant qu’instrument de base à l’organisation d’un processus électoral crédible, ouvert et inclusif. Ils dénoncent également la mise à l’index des experts des partis et regroupements politiques et l’exclusion des experts internationaux de tout ce qui a été fait jusqu’ici par la CENI, pour arriver à constituer le fichier qu’elle a présenté au public et qui, naturellement, servira d’épine dorsale à la tenue effective des prochaines élections dont les échéances ont été fixées, depuis le 5 novembre 2017, à fin 2018, plus précisément à la date devenue, à la fois, mythique et mystique du 23 décembre prochain.
Mais, du côté de la Majorité, l’on soutient qu’aucune disposition de la loi électorale, ni prescrit de la Constitution n’oblige la CENI à soumettre le fruit de son travail réalisé, du reste, en toute indépendance aux experts, d’où qu’ils viennent. Même si, ils ont, en revanche, autant que tous les acteurs politiques, le droit d’accès aux données statistiques.
Et, dans ce contexte-là marqué essentiellement de plusieurs soubresauts ainsi que de tous les débats houleux axés sur le seuil de 80.000 voix à réunirpour tout celui qui voudra siéger au prochain Parlement en qualité de Député National, du cautionnement et de l’insécurité récurrente dans certains coins importants du pays, l’affaire de la décrispation politique ressuscite.
Risques
Des craintes exprimées autrefois, alors que le deuxième et dernier mandat du Président arrivait à terme, le 20 décembre 2016, avaient été décalées à fin décembre 2017 en raison de la conclusion de l’Accord de la Saint Sylvestre. La non-tenue des élections à échéances échues, l’absence de la décrispation politique, le rétrécissement de l’espace des libertés politiques, y compris le durcissement de ton dans la multiplication des démêlées judiciaires à l’encontre des opposants, rendent assez flou et, même, compliqué le processus électoral, lui-même. Si bien qu’il y a quelques jours, le Comité Laïc de Coordination, ce tout nouveau groupe de pression œuvrant sous l’ombre de l’église catholique, a constaté que les mesures de décrispation, telles qu’exigées par les dispositions de l’Accord n’a pas encore eu lieu. Tout comme la redynamisation de la CENI et du CSAC n’ont pas été au rendez-vous.
Tout compte fait, le CLC espère, toutefois, que d’ici la fin de la trêve, le 30 avril 2018, les autorités congolaises prendront toutes les dispositions, pour accélérer la mise en œuvre de l’Accord de la Saint Sylvestre, dans son volet consécutif à la décrispation, quand bien même la gestion consensuelle n’aura pas été de mise.
Dans un appel, le CLC demande à la CENI de retirer purement et simplement, la machine à voter, pour éviter tout risque de dérapage dans l’organisation des élections.
Evaluation ?
Puisque la CENI, dans sa détermination somme toute surprenante, veut, cette fois-ci, en découdre avec le processus électoral, en convoquant le corps électoral, le 23 juin prochain, tout en maintenant la machine à voter, il va de soi que les Opposants, le CLC et autres acteurs politiques qui en sont hostiles, puissent se résoudre de se préparer à la résistance. Ce qui pousse à penser qu’il y a des étincelles en l’air, s’il faut laisser la situation en l’état.
De plus en plus, des voix s’élèvent pour réclamer l’évaluation du taux d’application de l’Accord de la Saint Sylvestre, avant de continuer. Certes, une telle évaluation à l’interne aurait une portée réelle sur ce qu’il convient encore de faire, pour booster le processus électoral. Mais, elle aurait, peut-être, le désavantage de diluer le temps tant qu’on cherchera encore un nouvel équilibre calqué sur le modèle traditionnel du consensus.
D’où, de nouvelles craintes du glissement dans le glissement qui, pourtant, paraît inévitable, au regard du chaos en perspective dont le décor est déjà planté.
Dans tous les cas, la réalisation du processus électoral exige le respect des règles du jeu, la conjonction des efforts de paix et l’offre des garanties entre les principaux acteurs de la scène politique congolaise, pour préserver la paix avant, pendant et après les élections. Le 18 avril, à Luanda, à l’externe, les Chefs et de Gouvernement des pays de la SADC, prévoient aussi une nouvelle évaluation au cours de laquelle, le processus électoral en RD. Congo et la sécurité dans la Région seront à l’avant-plan des discussions.
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