Politique
Le gouverneur de Kinshasa, André Kimbuta n'a pas autorisé pas la marche organisée dimanche par le CLC, Comité laïc de coordination, comme ce fut déjà le cas pour les deux premières marches, réprimées les 31 décembre et 21 janvier dernier. André Kimbuta a refusé de parler avec les avocats mandatés par le CLC pour discuter de l'itinéraire de demain. Le gouverneur tenait à voir les organisateurs en personne. C'est ce qu'il indique dans une lettre adressée au CLC.
Faute d’« itinéraire à suivre, la ville ne saurait prendre acte de votre manifestation parce que ne pouvant en garantir un encadrement efficient », a écrit le gouverneur de Kinshasa André Kimbuta, dans une lettre aux responsable du Comité laïc de coordination (CLC).
Pourtant, ce samedi 24 février, trois avocats mandatés par le CLC se sont présentés à l’Hôtel de Ville pour répondre à l’invitation du gouverneur André Kimbuta pour une concertation en rapport avec la marche des chrétiens prévue ce dimanche.
Par l’intermédiaire du protocole, ces avocats dûment mandatés ont été éconduits, tout simplement. « Le gouverneur a refusé de réceptionner les documents qui établissent les itinéraires ainsi que les points de ralliement établis par le CLC. C’est une attitude incompréhensible qui traduit tout simplement la volonté d’empêcher les gens de s’exprimer pacifiquement », explique Maître Georges Kapiamba de l’Acaj, l’Association pour l’accès à la justice.
Selon Maître Kapiamba, les membres du CLC sont recherchés par la justice. Ils font l’objet d’un mandat émis par le parquet, ils ne pouvaient donc pas se présenter au risque d’être arrêtés et l’autorité urbaine a saisi cette occasion pour ne pas autoriser la manifestation pacifique de ce dimanche.
Pour le chef de la police « l'objectif c'est zéro mort »
Dans un courrier adressé aux responsables du Comité laïc de coordination, le gouverneur Kimbuta estime en effet que ces responsables n'ont pas donné suite à son invitation, et qu'en ne faisant pas le déplacement, ils ont « privé les services compétents en charge du maintien de l'ordre des informations nécessaires au bon encadrement de la manifestation ».
De son côté, le chef de la police de Kinshasa a déjà fait part de ses instructions. Si la marche devait tout de même avoir lieu, il a demandé à ses hommes de ne pas tirer à balles réelles sur les manifestants. « L’objectif c’est zéro mort, a déclaré le général Sylvano Kasongo au micro de RFI. J’ai dit aux policiers de ne pas tirer sur la population qui est une population civile, non armée. On n’a pas le droit de tirer sur la population à balles réelles. Nous serons fermes demain [dimanche, NDLR], nous serons stricts, mais courtois et nous allons empêcher que la voie publique soit troublée ».
Et pendant ce temps, les soutiens s'affichent de part et d'autre. En fin de journée ce samedi, une centaine de jeunes militants du PPRD, le parti présidentiel, se sont installés dans la cathédrale Notre-Dame de Kinshasa. La messe de 18h a été annulée et finalement à 20h l
En face, le Comité laïc de coordination compte lui de nombreux soutiens. Celui de l'Eglise catholique tout d'abord, mais également celui de 85 intellectuels, des chercheurs et artistes du monde francophone qui ont signé une tribune. Ils disent craindre une nouvelle répression disproportionnée et appellent à privilégier le dialogue.
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Le gouverneur de Kinshasa, André Kimbuta, prononçant un discours lors du sommet de la francophonie, au stade Matyrs à Kinshasa, le 9 octobre 2012. (© VOA)