Politique
Après le départ de l’Angolais Edouardo dos Santos et du Zimbabwéen Robert Mugabe, c’est au tour du Sud-Africain Jacob Zuma de rendre son tablier. Des signes des temps qui doivent interpeller le chef de l’Etat congolais, alors que son homologue du Botswana le presse à respecter la Constitution
Un vent de changement est en train de souffler sur la Communauté économique des Etats d’Afrique Australe (SADC), organisation dont fait également partie la République démocratique du Congo et qui vient de voir trois de Chefs d’Etat rendre leur tablier en l’espace de quelques mois. Le dernier en date c’est le Sud-Africain Jacob Zuma dont le départ vient d’être précipité par son parti, l’ANC, suite aux multiples scandales dans lesquels il était empêtré.
En effet, après avoir voulu faire de la résistance face aux multiples voix qui appelaient à sa démission depuis la nomination de Cyril Ramaphosa à la tête de l’ANC, afin de sauver l’image de ce parti en prévision de prochaines élections prévues au pays de Nelson Mandela, Jacob Zuma a fini par jeter l’éponge le mercredi 14 février 2018, tard dans la soirée.
Un départ qui a été accueilli avec grand soulagement non seulement par le peuple sud-africain, mais aussi par une frange non négligeable de Congolais de la RDC, particulièrement ceux des partis d’Opposition, au regard du soutien que Jacob Zuma inconditionnel apportait au régime de Joseph Kabila.
C’est le troisième mentor et non de moindre que l’actuel homme fort de la RDC vient de perdre au sein de la SADC, en l’espace de quelques mois. Car, avant la démission de Jacob Zuma de la présidence de la République Sud-Africaine, le vent du changement qui souffle sur les pays de la sous-région avait déjà emporté un autre mentor de Joseph Kabila, notamment l’Angolais José Eduardo Dos Santos, après que celui-ci a régné d’une main de fer pendant longtemps sur l’Angola, pays qui partage une longue frontière avec la RDC.
Un autre signe de temps qui ne trompe pas sur le vent de changement qui souffle sur la SADC, c’est le départ en catastrophe du vieux Gabriel Robert Mugabe du Zimbabwe, au terme d’une révolution de palais menée par l’Armée et qui a fait d’Emmerson Mnanangwa le nouvel homme fort du Zimbabwe. Robert Mugabe, on le sait, faisait partie des chefs d’Etat de la SADC qui soutenaient sans retenue le régime Kabila.
Des signes des temps qui interpellent
Quels que soient leurs contextes, ces changements intervenus à la tête de trois pays membres de la SADC en l’espace de quelques mois doivent interpeller le président Joseph Kabila qui, après 17 ans de règne à la tête de la RDC, devrait faire une bonne lecture de ces signes des temps.
Car, le Général De Gaulle d’heureuse mémoire avait dit : « Il faut savoir quitter le pouvoir avant que le pouvoir ne vous quitte » ! Pour rappel, Mugabe a rendu son tablier sous la pression de l’armée zimbabwéenne et de son parti, laissant le Zimbabwe économiquement essoufflé et un peuple appauvri.
Aujourd’hui, c’est le tour de Zuma de partir aussi par la petite porte, contraint à démissionner sous la pression de son parti, l’ANC, laissant l’Afrique du Sud pratiquement à genou sur le plan économique, au regard du taux élevé de chômage que connaît actuellement le pays de Nelson Mandela. Seul, José Eduardo Dos Santos est sorti un peu par la grande porte, après avoir passé la main à son ministre de la Défense, Joao Lourenco, nouveau président du pays.
Après le départ de ces mentors du régime de Kinshasa, le vent de changement qui souffle sur la SADC peut encore faire d’autres victimes au sein de la sous-région. Surtout quand on sait que la RDC fait face à une crise grave de légitimité depuis 2016, suite à la non tenue des élections présidentielle et législatives.
Avec les marches et manifestations pacifiques déclenchées par l’Opposition et les Laïcs catholiques, la communauté internationale redoute que la RDC sombre dans le chaos, si Joseph Kabila continue à faire sourde oreille à toutes ces revendications. Fin mandat depuis décembre 2016, le président Joseph Kabila est censé ne pas se représenter à l’élection présidentielle prévue le 23 décembre 2018.
Des observations pertinentes d’Ian Khama
Dans un commentaire sur la politique des pays membres de la SADC, communauté d’Afrique australe dont fait partie la République démocratique du Congo, le très respecté président du Botswana, Ian Khama, s’est montré critique à l’endroit de l’actuel dirigeant de la RDC pour avoir reporté les élections dans son pays. Selon « The East African » publié samedi 27 janvier 2018, le président Khama presserait même son homologue congolais à respecter la Constitution de son pays.
« Nous avons un des dirigeants de la région SADC qui ne veut pas obéir à l’Etat de droit », a-t-il regretté. « Il a retardé les élections en raison d’intérêts propres, ce qui est une mauvaise chose », a ajouté le chef de l’Etat botswanais lors d’une cérémonie d’adieu à la Présidence, tenue à Francistown.
« Modifier la Constitution devrait être la volonté des citoyens, pas d’une seule personne », a-t-il martelé.
Président de la plus ancienne démocratie d’Afrique et un des pays les plus stables du continent, après avoir exercé les charges de chef de l’armée et vice-président, Ian Khama est le fils de Sir Seretse Khama, un des principaux leaders indépendantistes de l’ancienne colonie britannique. Il terminera en Mars prochain son second et dernier mandat présidentiel, après avoir servi un an (2008-09) à titre intérimaire, après que le président Festus Mogae eut démissionné avant la fin de son mandat.
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