Afrique
Près de deux jours après la prise de contrôle par les militaires des points névralgiques de la capitale zimbabwéenne Harare, le sort de la Première dame Grace Mugabe n’est pas tout à fait clair.
Plusieurs médias ont notamment assuré que l‘épouse du président zimbabwéen Robert Mugabe avait rejoint la capitale namibienne Windhock. D’autres, informations, moins insistantes, ont annoncé Grace Mugabe au Botswana, à Dubaï ou en Malaisie, où la famille Mugabe possède des biens immobiliers.
Des informations en partie tirées du compte Twitter non authentifié @presmnangagwa, créé ce jeudi même et qui présentait le vice-président Emmerson Mnangagwa, épine dorsale de la crise, comme l’actuel président. Ce dernier a également annoncé que le président Mugabe avait accepté de démissionner et qu’il pourrait quitter le Zimbabwe dès le jeudi soir. Depuis, le compte a été suspendu sans explication.
Mercredi, pourtant, un commandant de l’armée qui s’exprimait sur les antennes de la télévision nationale a affirmé que la “famille Mugabe” était en sécurité, ainsi que le président lui-même. “Son avenir fait partie des discussions. L’armée ne la laissera partir nulle part tant que [Mugabe] n’aura pas démissionné”, a déclaré un diplomate sud-africain.
D’autres soulignent qu’il serait peu probable que l’ancienne dactylo, qui a épousé le président en 1996, abandonne son mari à un moment aussi critique. “Je serais très surpris si elle abandonnait le président au moment des négociations. Ce n’est pas le genre de personne”, a déclaré Priscilla Misihairabwi-Mushonga, une députée de l’opposition. Dans l’immédiat, aucune n’information n’a cependant filtré sur les deux fils ainsi que la fille du couple présidentiel.
Les analystes de la crise zimbabwéenne actuelle sont unanimes sur un fait : l’intervention de l’armée vise à contrecarrer les ambitions présidentielles de Grace Mugabe, qui a ouvertement énoncé son désir de briguer la présidence après une campagne de dénigrement contre le vice-président Emmerson Mnangagwa, jusqu’alors potentiel dauphin du président Mugabe.
M. Mnangagwa, humilié et chassé du parti au pouvoir, avait opté pour l’exil après des “menaces de mort”, et promis rentrer pour prendre le pouvoir de la Zanu-PF. Toujours influent au sein de l’armée, l’ancien chef des services de renseignements et ministre de la Défense a réussi à renverser la vapeur, donnant un sérieux “ coup de Grace” à la Première dame.
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