Politique
Arrivée à Kinshasa le mercredi 25 octobre 2017 en fin d’après-midi, après les étapes d’Ethiopie et du Sud-Soudan, Nikki Haley, ambassadrice des Etats-Unis d’Amérique aux Nations Unies, devrait avoir des entretiens ce vendredi 27 octobre avec le Chef de l’Etat congolais, Joseph Kabila, mais aussi avec plusieurs personnalités politiques, religieuses et diplomatiques, au premier rang desquelles on cite le président de la Cenco (Conférence Episcopale Nationale du Congo), Mgr Marcel Utembi, le président de la CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante), Corneille Nangaa ou son délégué, le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU en RDC et chef de la Monusco (Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation au Congo), Maman Sidikou, des délégués des partis politiques et de la société civile.
Au-delà des questions humanitaires et sécuritaires qui justifient officiellement son séjour en RDC, l’envoyée spéciale du président Donald Trump serait porteuse d’un message personnel pour son homologue congolais. A en croire Herman Cohen, spécialiste du dossier « Afrique » à la Maison Blanche sous le mandat de George Bush (père), Nikki Haley est en mission en RDC sous la double casquette de représentante des USA et du Conseil de Sécurité.
En cette double qualité, elle va chercher à obtenir du président Joseph Kabila lui-même l’éclairage attendu par l’administration américaine au sujet des retards considérables que connaît le processus électoral, avec un calendrier électoral qui n’est toujours pas rendu public. Le report des élections au-delà de 2019, selon la dernière annonce du président de la CENI, indique Herman Cohen, a fortement irrité les autorités américaines, qui tiennent mordicus à la passation civilisée des pouvoirs entre le président Kabila et son successeur, dans le meilleur délai.
A l’image de Bill Richardson il y a 20 ans, sous le régime du Maréchal Mobutu Sese Seko, Nikki Haley serait venue à Kinshasa pour demander à Joseph Kabila, à visage découvert et sans mettre des gants, de se préparer à quitter le pouvoir avec honneur, dans un délai relativement court, par la voie des urnes. Selon Herman Cohen, Donald Trump partagerait la même vision que Barack Obama, son prédécesseur à la Maison Blanche, à savoir que le président congolais, qui a déjà accompli deux mandats constitutionnels, ne devrait pas rempiler pour un troisième.
L’autre message que la mandataire de Donald Trump devrait communiquer au Chef de l’Etat congolais porterait sur les allégations de blanchiment d’argent par une banque congolaise pour le compte du groupe terroriste Hezbollah. L’implication présumée de ses proches dans le dossier serait très mal vue du côté de la Maison Blanche, où pareille complicité, si elle était étayée de preuves, pourrait valoir des ennuis à ses auteurs. Car les USA, dans le contexte actuel, se montrent sans pitié à l’égard du terrorisme international et de tous ceux qui, personnes morales et physiques, sont convaincus de collaboration avec ses réseaux.
Nikki Haley, pense-t-on, pourrait également chercher à connaître le pourquoi du gel des mesures de décrispation politique en faveur des opposants et exhumer le dossier des fausses communes au Kasaï, où étaient assassinés deux experts de l’ONU.
En tant qu’ambassadrice des USA aux Nations Unies, laisse-t-on entendre, Nikki Haley pourrait demander à Joseph Kabila pourquoi les deux résolutions du Conseil de Sécurité exigeant la tenue d’élections libres et démocratiques en RDC avant la fin de l’année 2017 n’ont pas été appliquées et ce qui peut être fait pour rattraper le temps perdu.
Une autre interrogation pourrait se focaliser sur la lenteur de la mise en œuvre des réformes politiques pouvant favoriser une transition apaisée au pays.
Un mémo à Nikki
On signale que Nikki Haley s’est envolée pour Est du pays aux premières heures de la matinée d’hier jeudi 26 octobre. Arrivée à Goma autour de 10 heures, elle s’est rendue directement à Kitchanga, dans le territoire de Masisi, où elle a visité des déplacés de guerre et échangé avec des responsables locaux du système des Nations Unies, dont ceux de la Monusco. Le but de ce déplacement sur la ligne de front était de palper du doigt les problèmes humanitaires et sécuritaires qui coûtent terriblement cher aux bailleurs de fonds, poussant l’administration américaine à envisager la fermeture du robinet, à cause des résultats mitigés.
De retour à Goma, Nikki Haley s’est retrouvée face à un sit-in des cadres et militants des antennes provinciales de plusieurs partis de l’Opposition, devant les installations de la Monusco. Pour l’essentiel, les signataires la chargent de rappeler au Conseil de Sécurité que « le pays est en danger à cause de la volonté d’un individu qui, après 17 ans de pouvoir, a fait du pays une catastrophe : tueries à Beni, aux Kasaï, au Tanganyika, chômage puis il y a blocage du processus électoral, car il ne veut pas quitter le pouvoir.
Tous les efforts que les Etats-Unis, la Monusco et les acteurs politiques ont déployés pour que notre pays soit sur le chemin de la démocratie veulent être réduits à néant. .. Il est donc temps que les acteurs soutiennent les forces acquises au changement pour qu’au 31 décembre, Mr Kabila soit contraint à la démission, pour que quelqu’un d’autre organise les élections », tel est le contenu de ce mémo lu par Jean-Baptiste Kasekwa, Secrétaire fédéral de l’ECIDE au Nord-Kivu.
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