Politique
Pour l’Alternance pour la République (AR), plateforme de l’opposition, demande à la Commission électorale nationale indépendance (CENI) de convoquer le corps électoral pour organiser la présidentielle à la fin des opérations d’enrôlement des électeurs.
Son coordonnateur, Delly Sessanga, s’oppose à la proposition d’organiser les élections après plus de 500 jours, selon les prévisions de la Commission électorale.
«Il faut absolument, à l’issue de l’enrôlement, organiser au moins la présidentielle et ça c’est possible. Et c’est la proposition que nous faisons. Nous pensons que tout homme de bonne foi et de bonne volonté qui veut la paix au Congo devrait la soutenir», a affirmé Delly Sessanga, samedi 14 octobre à Kinshasa, lors d’une matinée politique de sa plateforme.
D’après lui, la CENI devrait stopper avec sa proposition d’organiser les élections après 504 jours, à compter de la fin de l’opération d’enrôlement.
«Nous sommes stupéfaits de voir que concomitamment à l’Assemblée nationale, le président de la République écrit une lettre pour dire qu’il veut une priorité sur les lois électorales et que parallèlement, Nangaa comme se faisant écho de la parole du président de la République dise que nous voulons les élections, mais dans 504 jours après la fin de l’enrôlement. Nous disons stop à cette bêtise», avertit Delly Sessanga.
Aucune garantie
Pour le secrétaire exécutif national du Mouvement social pour le renouveau (MSR), un parti politique de l’opposition, Dieudonné Bolengetenge, Corneille Nangaa n’offre aucune garantie quant à l’organisation des élections sérieuses en RDC.
Il ajoute que la Majorité au pouvoir et le président de la CENI sont déterminés à démolir les institutions de la République.
«Nangaa n’est pas à son premier forfait. Il n’a jamais justifié pour quelles raisons les comptes de la CENI à la BGFI ont servi aux détournements des dizaines de millions de dollars américains censés être destinés au financement des élections. Lorsqu’il parlait de 16 mois et un jour, il pensait que c’était une éternité. Et maintenant, il invente d’autres éléments de distraction», s’est exprimé Dieudonné Bolengetenfe, samedi 14 octobre à Kinshasa en marge de la matinée politique de son parti.
Le Mouvement de Libération du Congo (MLC) de Jean Pierre Bemba estime que la déclinaison de toutes les opérations pré-électorales et électorales peut se réaliser un délai de cent quatre-dix jours. Son secrétaire général adjoint, Fidèle Babala, l’a affirmé, samedi 14 octobre, au cours d’un point de presse organisé à Kinshasa.
Le Secrétaire général adjoint, Fidèle Babala
Fidèle Babala propose le chronogramme ci-après :
15 jours pour l’adoption de l’annexe à la loi électorale sur la répartition des sièges
21 jours pour le dépôt des candidatures
14 jours pour l’examen des candidatures et la publication par la CENI
7 jours pour le contentieux électoral à la CENI
1 jour pour la publication des listes définitives des candidats
68 jours pour le recrutement, la formation, le déploiement des matériels dans le bureau de vote
40 jours pour la production, l’impression, l’assemblage et la livraison des bulletins ainsi que les autres matériels aux bureaux de vote
3 jours pour la distribution des matériels, inclus les listes électorales et les bulletins de vote au centre de vote.
21 jours pour l’accréditation des témoins, observateurs et journalistes.
Le MLC qualifie se dit consterné et qualifie «d’irresponsables» les propos du président de la CENI.
Le parti de Jean-Pierre Bemba sollicite la tenue «toute affaire cessante» d’une réunion technique regroupant les parties prenantes, la CENI et les partenaires multilatéraux afin d’arrêter un calendrier consensuel conforme à l’esprit de la constitution et de l’accord du 31 décembre 2016.
Pour le porte-parole de la coalition d'opposition, le G7, un report à 2019 serait inacceptable. « C’est inacceptable parce que d’abord depuis que ce pays existe, c’est la première fois qu’un cycle électoral va durer 4 ans, tout un mandant politique, estime Christophe Lutundula.
Christophe Lutundula
Cela signifie simplement qu’ils gagnent du temps pour tout verrouiller et à un moment donné improviser les élections pour les gagner. Ce qui est tout à fait contraire à la Constitution et ce qui serait en tout cas un fâcheux précédent et porteur de la déstabilisation de notre pays. En permanence, il y a un peuple qui est sous tension, il ne sait pas à quel saint se vouer à qui donner la tête pour sa survie. Il faut éviter de pousser les Congolais, qui ne parlent peut-être pas aux extrêmes, de nous surprendre un beau matin pour arriver à une situation ingérable et aux conséquences difficilement maitrisables ».
Pour le porte-parole de la majorité, Alain Atundu, l'accord du 31 décembre dernier signé entre le pouvoir et l'opposition prévoit la possibilité d'un nouveau report si jamais la Commission électorale, le gouvernement et le Conseil national de suivi de l'accord se mettent d'accord.
Alain Atundu
« Cette communication de la Céni est un appel à la raison, à la classe politique particulièrement à nos partenaires de l’opposition qui pensait imposer leurs volontés sur les contraintes techniques. Il est raisonnable de se plier aux exigences techniques qui sont différentes des inspirations politiques. Le plus important, c’est d’avoir des élections crédibles. La crédibilité, ce sont les données fiables, les processus transparents et le consensus de tout le monde, la date ce n’est pas un élément de crédibilité ».
La France de son côté a rappelé dans son point presse l'urgence d'appliquer dans son intégralité l'accord politique entre pouvoir et opposition afin que soient organisées, dans les plus brefs délais, des élections crédibles et inclusives.
L’attente de la publication du calendrier électoral
Cette annonce de la Céni suscite des inquiétudes au sein de la communauté internationale, sur le climat politique et la stabilité du pays. Pour la Monusco, le manque de lisibilité empêche la communauté internationale de s'investir dans le processus. Joint par RFI, Charles Bambara, responsable de l’Information publique au sein de la Mission de l’ONU en RDC, rejette, par ailleurs, les critiques sur l'implication de la mission onusienne.
Charles Bambara
« Au niveau de la Monusco, nous avons rempli notre mandat, en termes de soutien à la Céni, au niveau de l’enregistrement des électeurs. 4 000 tonnes de matériel ont été acheminées dans tous les coins et recoins du pays, ce qui, selon les dernières informations que nous avons, s’élève autour de 40 à 50 millions de dollars de frais déboursés pour ce soutien logistique de la Monusco. C’est vrai que la communauté internationale n’a pas encore activement participé à cela mais à quoi cela est-il dû ? Il y a un manque évident de calendrier électoral dans le pays et, par conséquent, un manque de visibilité à moyen et long terme. La communauté internationale, tout comme les Nations unies, appellent à la publication de ce calendrier électoral », a-t-il souligné avant d’ajouter que si ce calendrier électoral est publié, « la donne peut changer ».
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