Kengo : "L’Accord du centre-interdiocésain est la seule piste de sortie de crise"

Quant au processus électoral, le Président du Sénat demande à la CENI de publier un calendrier électoral consensuel.

C’est le vendredi dernier qu’a eu lieu la rentrée parlementaire de la session ordinaire de septembre 2017 aussi bien au Sénat qu’à l’Assemblée nationale. Comme d’usage, à la chambre haute, la cérémonie a été présidée par le premier des sages, l’inusable Léon Kengo Wa Dondo. Quelques minutes plus tôt, il avait eu à passer en revue un détachement d’honneur de la Police nationale préalablement alignée dans la cour intérieure du Palais du Peuple pour la circonstance. 

Son mot en guise d’allocution d’ouverture solennelle de cette session ordinaire de septembre 2017 essentiellement budgétaire est long. Et pour cause. Léon Kengo Wa Dondo fait le constat de la situation sociopolitique et économique du pays. Le tableau qu’il brosse secteur par secteur est préoccupant. 

Au plan politique, l’homme soutient mordicus que l’Accord global et inclusif signé sous la médiation des Pères-évêques de la CENCO est à ce jour la seule piste susceptible de sortir le pays de la crise politique qui est en train de le miner. « Par cet Accord historique, les Congolais ont compris que leur nation se construit au point de jonction des opinions divergentes. Il en est de même de l’instauration d’un Etat de droit qu’on s’attèle résolument à mettre sur pied dans un processus douloureux », dit-il.

Le Président du Sénat exhorte les acteurs politiques congolais à ne pas rester indifférents face à la gravité de cette crise politique. Ils doivent, dans un élan nationaliste, développer des énergies nécessaires afin de trouver des solutions aux attentes du souverain primaire. En ce qui concerne le processus électoral, Léon Kengo Wa Dondo rappelle instamment à la CENI qu’elle a le devoir républicain de publier un calendrier électoral acceptable par tous. 

Au Gouvernement, il est exigé de mettre à la disposition de la centrale électorale tous les moyens nécessaires à l’organisation des élections crédibles. Sur le plan économique, le Président de la Chambre haute brosse une situation catastrophique où tous les paramètres vitaux sont au rouge suite à la baisse des cours des produits miniers et pétroliers sur le marché international. 

« Au niveau des finances publiques, le trésor est confronté à une stagnation des recettes due non seulement à cette baisse des cours à l’exportation. Mais également à la mauvaise performance des services mobilisateurs des recettes », note Kengo Wa Dondo, ajoutant que le secteur minier continue à être le moteur de croissance et de développement. 

Il fait savoir que la concentration des exportations sur le seul secteur minier expose le pays à des fluctuations de ses revenus comme à ce jour. D’où, pour sortir de cet engrenage, le Président du Sénat propose la diversification de l’économie par la promotion de l’agriculture et l’investissement privé. 

Sur le plan social, il rappelle au Gouvernement qu’il lui incombe, donc qu’il est de son devoir de mobiliser les ressources financières requises pour juguler la pauvreté toujours grandissante et relever le niveau de vie des Congolais. Arrive la question des évasions spectaculaires et cycliques observés au début du second trimestre de l’année en cours, dans certains centres pénitentiaires de la RDC, Léon Kengo Wa Dondo fustige cette situation avec la dernière énergie. 

Il part de ces évasions pour faire un état des lieux des prisons. Il ne s’arrête pas là mais formule des remèdes pour en sortir. Les pistes de solution sont à trouver dans sa mercuriale du 4 octobre 1975 en tant que Procureur général de la République (PGR) où il réfléchit sur l’utilité des prisons. C’était sur système pénitentiaire de la probation préconisé par le Président de la République. L’ancien PGR développe à satiété ce système de la probation ou la société sans prisons qui est un régime pénitentiaire alternatif à la prison. Nul doute que cette proposition de Léon Kengo Wa Dondo va soulever des débats enflammés du maintien du système carcéral classique comme partout dans le monde actuel.