Rapport d’étape sur table : Gouvernement : Tshibala s’en remet à Kabila !

Dans quelques jours, soutient Bruno Tshibala Nzenzhe, au sortir de son tête-à-tête d’hier, à Kinshasa, avec le Président Kabila, le peuple congolais sera fixé sur la composition du gouvernement d’union nationale. 

Le tout nouveau Premier ministre a déposé sur la table du Président de la République, son rapport d’étape, après trois semaines de tractations. A l’en croire, toutes les parties signataires de l’Accord du 31 décembre 2016 ont été consultées. Il aurait même élargi ses tentacules jusqu’aux autres composantes et plateformes politiques constituées de tous ceux qui s’étaient signalés, dans ce sens. Et, maintenant, Tshibala dit qu’il appartient au Chef de l’Etat de jeter un dernier coup d’œil sur ce rapport, avant de prendre, conformément à la Constitution et à l’Accord de la Saint Sylvestre, l’Ordonnance portant nomination des membres de son gouvernement.

Heures déterminantes. Week-end chaud. Révélations et surprises. Après un si long suspense, la pêche de gros poissons en vue de la formation de la nouvelle équipe gouvernementale aura, très bientôt, à livrer ses secrets.

Bruno Tshibala, nommé Premier ministre, le 7 avril dernier, dit y avoir apporté tous les soins nécessaires, lors de consultations qu’il a entreprises.

Dans une démarche visant l’inclusivité, il aurait consulté tout le monde, à l’exception, peut-être, du Rassemblement de Limete, pris, ici, dans son format actualisé et restructuré autour de Félix et Lumbi.

Mais, pour aller plus loin, le nouveau Premier ministre y a, plutôt, travaillé. Il n’est pas exclu que certains des plus résistants aient été, par la magie de la transhumance politique, piochés dans les rangs de l’UDPS, du G7 et, même, des autres partis membres du Rassemblement, comme cela se faisait, d’ailleurs, pendant que Tshisekedi Etienne était encore, lui-même, en vie. Ce ne sont pas des exemples qui manqueraient, à ce sujet. La série de Tharcisse Loseke et consorts, était bien visible dans le gouvernement Badibanga, pour l’illustrer.

En tout état de cause, Tshibala aura, sans nul doute, dans son escarcelle, la plupart de tous ceux qui, le 27 avril 2017, ont signé l’Arrangement particulier, au Palais du Peuple. L’Opposition signataire et non signataire, la Société civile signataire et non-signataire, l’Opposition républicaine et la Majorité. Il fera avec des légats du Président Kabila à la tête des Ministères de souveraineté, 4 au total.  La taille de 53 membres, sans compter le Premier ministre, lui-même, est celle qui, au fait, sera respectée. Toutes les parties signataires auront le nombre de ministres et vice-ministres au prorata de la pondération retenue au Centre interdiocésain, depuis le temps où les évêques négociaient  encore la fin sur une note de satisfaction, des discussions directes et, avant l’atterrissage raté, du côté de l’Arrangement particulier.

Investiture

Une fois le gouvernement connu, probablement, ce week-end, il va falloir que l’équipe Tshibala soit rapidement investie, dès la semaine prochaine. Ce qui suppose que le Premier ministre devrait se prémunir d’un discours-programme à soumettre à l’appréciation des députés, avant de passer à la phase supérieure. Des urgences sont connues. Peu importe, les vicissitudes et les voies escarpées par lesquelles il est arrivé aux arcanes du pouvoir, Bruno Tshibala doit doter le pays d’un budget réaliste et conséquent. Il doit également juguler la crise socio-économique, amener le peuple congolais aux élections et, surtout, restaurer la sécurité et l’autorité. Sinon, il ne laissera aucune trace remarquable de son bail, à l’Hôtel du gouvernement.