Politique
A huit jours du renouvellement du mandat de la mission de maintien de la paix en RDC, le Conseil de sécurité de l’ONU a entendu les principaux acteurs de cette crise. Parmi eux, Mgr Utembi, président de la Cenco qui a alerté sur un risque du report des élections et demandé un renforcement de la Monusco. Mais il se heurte à l’administration Trump qui veut couper les budgets et les troupes. La mission de l’ONU en RDC pourrait être la première à en faire les frais.
Sur le fond, le Conseil de sécurité est unanime. Il faut mettre au coeur du futur mandat de la Monusco la mise en oeuvre de l’accord du 31 décembre 2016. Monseigneur Utembi, président de la Cenco était venu le marteler devant les quinze ambassadeurs : « La persistance de cette situation risque de rendre obsolète l’accord du 31 décembre 2016 et donner l’occasion de reporter la tenue des élections présidentielles prévues en décembre 2017 voir d’en appeler à un referendum ou à une modification de la constitution. »
Les évêques catholiques congolais ont lancé, mardi devant le Conseil de sécurité des Nations unies à New York où ils ont témoigné, un appel à plus de pression sur les acteurs politiques et sociaux de la RDC en vue de la mise en application de l’accord signé le 31 décembre dernier à Kinshasa.
Mgr Marcel Utembi, président de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), a, dans son allocution, tiré la sonnette d’alarme sur la menace d’un échec du dialogue, d’un nouveau report des élections et de la tenue d’un référendum en raison " des manœuvres politiciennes et le manque de volonté politique " de différents camps politiques en RDC.
" La persistance de cette crise risque de rendre obsolète l’Accord du 31 décembre 2016 et donner l’occasion de reporter la tenue des élections prévues en décembre 2017, voire d’en appeler à l’organisation d’un référendum ou à une modification de la Constitution ", a prévenu Mgr Utembi.
" Malheureusement, l’Arrangement particulier destiné à assurer la mise en œuvre dudit Accord peine à conclure. Alors que la population attend impatiemment les élections, le statu quo politique dû à l’intransigeance des négociateurs sur quelques points de divergence restants et entretenu par des manœuvres politiciennes et le manque de volonté politique, risque de retarder indéfiniment l’application de la Saint-Sylvestre ", s’est plaint Mgr Utembi. " Il convient également de signaler le retard dans la mise ne application des mesures de décrispation du climat politique ", a rappelé prélat.
Pour sa part, le ministre des affaires étrangères congolais, She Okitundu, a pointé du doigt l’opposition écartelée depuis le décès, le 1er février à Bruxelles, d’Etienne Tshisekedi, leader de la plateforme Rassemblement.
" Etant donné que le Président du Conseil National de suivi de I'Accord devra provenir de I’opposition, le gouvernement exhorte cette dernière, plus particulièrement le Rassemblement, à surmonter ses dissensions actuelles afin de se mettre d'accord sur la personne du candidat qui devra remplacer le défunt Tshisekedi ", s’est défendu M. Okitundu.
L’opposition et le pouvoir ne s’entendent pas entre autres sur le mode désignation du Premier ministre.
Le pouvoir exige une liste de trois mais l’opposition s’en tient à un seul nom comme le prévoit le texte de l’accord.
Pour le ministre des affaires étrangères congolais, il n'existe de la part du gouvernement aucune manœuvre dilatoire de nature à retarder la mise en œuvre de l’accord.
" Le retard que connait le processus est dû à des circonstances objectives, plus particulièrement le décès de M. Tshisekedi qui a poussé la Cenco à suspendre les travaux. Nous sommes convaincus qu'avec la reprise des négociations le 16 mars 2017 les parties finiront par trouver un heureux dénouement à ces points de divergence ", a déclaré M. Okitundu.
« On ne peut pas jouer avec le feu »
Mais c’est sur la forme que les dissensions sont importantes. Les Américains veulent s’attaquer aux missions de maintien de la paix trop coûteuses à leur goût. La France qui dirige les négociations pour le renouvellement de la mission en RDC envoie un message très ferme à Washington : « On ne peut pas jouer avec le feu s’agissant de cet immense pays au coeur de l’Afrique dont la stabilité est clé pour lui même et pour l’ensemble de la région. »
Compromis
Dans ses recommandations, le secrétaire général demandait de maintenir le niveau actuel de troupes et d’envoyer deux unités de police supplémentaires. Un compromis pourrait être de remplacer les contingents les moins efficaces pour mieux assurer la protection des civils et d’envisager une stratégie de sortie de la Monusco si les élections ont bien lieu en décembre 2017.
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