Politique
« Il est difficile pour le Gouvernement congolais de mobiliser 1.800.000.000 dollars américains en cette année pour organiser les élections en 2017, au regard des prévisions et des recettes disponibles ». Ces propos de Pierre Kangudia Mbayi, ministre d’Etat en charge du Budget, ont aussitôt suscité des réactions véhémentes après leur publication par les médias locaux. S’estimant mal compris, alors qu’il avait clairement souligné qu’il n’avait jamais dit qu’il n’y aurait pas d’élection en cette année, ni que le Gouvernement congolais était incapable de financer la Commission nationale électorale indépendante (Ceni), le ministre d’Etat est revenu à la charge pour corriger ceux qui ont mal rapporté ses propos ou qui les ont sortis de leur contexte. D’où, son intervention hier à la radio Top Congo FM où il était l’invité du journal. Forum des As publie-ci-dessous l’intégralité de cette interview.
Dans un communiqué de presse diffusé hier, jeudi 16 février 2017, dans la journée, le patron de la diplomatie belge a tenu à lever le ton, visiblement emporté par l’inquiétude manifeste des évêques congolais au regard de la mauvaise foi dont font montre certains acteurs politiques, qui s’évertuent à faire perdurer les tractations au cours de la phase d’arrangements particuliers’’ en cours.
Les propos de ce jour ne concernaient pas l’organisation des élections, encore moins le financement du processus électoral comme tel. Je parlais plutôt de la situation financière de l’Etat au moment où nous sommes entrés en fonction. J’ai (précisément) parlé de la préfiguration du budget pour l’exercice 2017…Je n’ai jamais parlé de la tenue des élections en cette année !
Mais, vous avez répondu à un journaliste - qui a fait allusion aux 1,8 milliard de dollars américains dont a besoin la Ceni pour organiser le cycle électoral sur une période de trois ans– qu’il était impossible de réunir cette enveloppe !
Un journaliste me pose la question de savoir s’il était possible de débourser 1,8 milliard de dollars pour organiser les élections en cette année, au regard de la modicité des recettes de l’Etat.J’ai répondu que débourser 1,8 milliard de dollars en cette année, avec le budget que nous avons, ce n’était pas possible. Nous sommes encore en train de préparer les prévisions budgétaires de 2017. La Ceni elle-même ne nous a pas encore apporté ses prévisions pour 2017. C’est un journaliste qui pose la question ! Il voudrait savoir si nous sommes en mesure de sortir la somme de 1,8 milliard de dollars pour les élections. J’ai dit non.1,8 milliard de dollars, c’est beaucoup sur une année seulement. Voilà ce que j’ai dit !
La Ceni prévoit un cycle électoral de trois ans, chiffré à 1,8 milliards de dollars. Le Gouvernement a déjà sorti de l’argent… Croyez-vous qu’au regard des chiffres,il sera en mesure de donner à cette Commission ce qu’elle lui demande cette année pour l’organisation des élections ?
Bien sûr ! C’est comme cela que ça se passe pour le budget de l’Etat ! Le Gouvernement va se réunir avec ses partenaires, avec la Ceni, comme tous les autres services demandeurs. On va faire de l’arbitrage, et nous allons voir ce que nous allons mettre sur la table pour rencontrer cette préoccupation ! S’il y a vraiment des étapes contraignantes qui doivent être financées cette année, le Gouvernement mettra tous ses moyens en jeu pour pouvoir mobiliser le montant nécessaire pour pouvoir rencontrer cette contrainte-là ! C’est cela notre travail !
Avec une enveloppe de 1,8 milliard de dollars étalés sur trois ans, à raison de 600 millions de dollars l’an. Le budget de la RDC peut-il assumer une telle charge ?
On n’en est pas encore là. La Ceni ne nous a pas encore apporté ses prévisions. Je ne peux pas me prononcer à cette étape-là. En ce qui concerne la modicité des recettes, c’est une réalité ! Nous avons des recettes qui représentent 10% du Produit intérieur brut de la RDC, alors que tous les autres pays africains qui sont dans la même zone que nous, qui se retrouvent dans les mêmes difficultés que nous, qui ont des difficultés des recettes, ont quand même des budgets qui représentent plus ou moins 20 % de leur PIB. Pourquoi alors nous, nous n’avons que des recettes qui ne représentent à peine que les 10% de notre PIB. C’était l’objet de mon intervention de ce jour. Et donc là, nous sommes en train d’étudier les voies et moyens pour voir comment améliorer le rendement de recouvrement de nos recettes.
A quand un fonctionnement normal de l’Etat ?
Nous sommes arrivés à la fin de l’exercice budgétaire le 23 décembre 2016, le jour de l’investiture de notre Gouvernement. Pendant ce temps-là, l’Assemblée nationale et le Sénat étaient déjà en session extraordinaire qui prenait fin le 15 janvier 2017. En deux semaines, il n’était pas possible de préparer les prévisions budgétaires, d’aller les défendre à l’Assemblée nationale, à moins de faire un travail bâclé. Raison pour laquelle nous sommes en train de travailler. Et maintenant,jusqu’au moment de l’adoption et de la promulgation du budget de l’exercice 2017, nous sommes en train de fonctionner sur base des crédits provisoires. Nous mettons à profit ce temps pour préparer notre budget conformément aux missions qui nous ont été confiées. Voilà ce qui a été l’objet de mon propos en ce jour.
Mais ce crédit provisoire ne vous permet pas de gérer sur un long terme !
A quand un budget qui permet de voir plus loin que maintenant ?
Nous, nous avons l’ambition et nous nous sommes engagés devant le Parlement de déposer le projet de budget à l’occasion de la session de mars prochain. Devant l’Assemblée nationale, nous allons déposer notre projet de budget.
A combien évaluez-vous ce budget 2017 ?
Ça dépend de l’option finale qui sera levée ! Pour le moment, nous sommes encore dans les différentes hypothèses de travail, les différents scénarios que nous allons proposer au Gouvernement. Et le Gouvernement va voir quelle est l’option la meilleure ou la plus réaliste. Moi, je ne peux pas me prononcer à moi tout seul. Le budget n’est pas le travail d’un individu, soit-il ministre. C’est un problème qui engage l’ensemble de la Nation, tout le Gouvernement, sa responsabilité. Et donc, je ne peux pas en toute responsabilité me prononcer sur les évaluations éventuelles qui ne sortiraient que de ma propre et personnelle appréciation.
Ce budget serait en hausse par rapport à celui du Gouvernement Matata ?
La seule probabilité que nous pouvons avoir en ce jour est qu’il sera certainement en hausse par rapport au projet de budget qui avait été préparé par le Gouvernement qui nous a précédés.
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Pierre Kangudia