Politique
La mort de l’opposant historique Étienne Tshisekedi, à 84 ans, rebat les cartes de l’opposition congolaise.
L’opposition congolaise se caractérise par son éclatement et ses divisions. Cependant, en juin 2016, l’Union pour la démocratie et le progrès social (UPDS) de l’opposant historique Étienne Tshisekedi et les alliés du nouveau venu dans la course à la présidentielle, Moïse Katumbi, s’unissaient dans une plate-forme puissante, le Rassemblement. À sa tête, Étienne Tshisekedi. Sa disparition bouleverse la donne.
L’avenir de l’UPDS
Le décès d’Étienne Tshisekedi affaiblit d’abord l’UPDS, le parti qu’il a fondé en 1982. Il en était l’incarnation, la tête et le symbole. Sa succession est ouverte. Face à un pouvoir prompt à acheter ses adversaires, à retourner ses opposants, les cadres de l’UPDS devront se montrer aussi inflexibles et aussi déterminés que leur leader disparu.
En ce sens, sa mort peut souder le parti derrière sa mémoire et son exemple. D’autant que l’énorme émotion suscitée par la nouvelle de sa mort est de nature à l’encourager à poursuivre son œuvre.
La fin du Rassemblement ?
Le devenir de la plate-forme de l’opposition présidée par Étienne Tshisekedi est une inconnue. L’UPDS va-t-elle accepter de se ranger derrière le deuxième homme fort de la coalition, Moïse Katumbi ? C’est possible mais pas certain. D’autant qu’il s’est réfugié à l’étranger pour fuir les manœuvres hostiles du régime.
Toutefois, Moïse Katumbi a l’opportunité d’apparaître comme l’opposant numéro un à Joseph Kabila.
Conséquence ? La pérennité de l’accord du 31 décembre trouvé entre le Rassemblement, les autres partis de l’opposition et le gouvernement, est menacée.
Le contentieux et la rivalité entre les deux hommes sont de nature à fragiliser ce compromis sur la gestion politique de la RD-Congo jusqu’aux prochaines élections. D’autant que ce texte a été accepté du bout des lèvres par les envoyés spéciaux de Joseph Kabila.
Les autres forces
Parmi les autres forces qui comptent, il y a le Mouvement de Libération du Congo (MLC) de Jean-Pierre Bemba. Bien que son leader purge une peine de 18 années de prison pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité à La Haye, il est resté très populaire parmi ses partisans, en premier lieu à Kinshasa.
Il faut rappeler qu’au deuxième tour de l’élection présidentielle de 2006, il a obtenu 42 % des suffrages. Étienne Tshisekedi disparu, il gagne une place dans la hiérarchie des opposants à Kabila.
De même, les mouvements de la société civile, en particuliers ceux qui réunissent les jeunes, peuvent profiter de l’espace libéré par l’opposant historique : à condition, cependant, de trouver un leader charismatique et transgénérationnel.
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