Provinces
Depuis quelques années, la population de Kisala-Mayala, localité du secteur Kwenge, territoire de Bulungu, à plus de 20 kilomètres de Kikwit dans le sud-ouest de la République démocratique du Congo (RDC) s’adonne de plus en plus aux travaux des champs. Elle tient à produire plus afin de permettre aux habitants de ce coin du pays de consommer le naturel.
Ces travaux sont favorisés par la présence d’une grande forêt qui offre à chaque saison des aliments pouvant bien équilibrer la santé de ces Congolais. On y trouve des champignons feuilles, des sauterelles, des insectes…
«Chaque année, ma famille s’efforce de beaucoup produire. A la dernière saison culturale par exemple nous avons récolté plus 13 sacs de 50 kilos d’arachides contre huit l’année dernière ; 10 sacs de maïs de 50 kilos contre six en 2015 ; une quantité immesurable de légume, de tomate et de piment », témoigne Suzanne Nkototshe, une paysanne du coin précité venue vendre quelques produits à Kikwit.
Quant à lui, Jean-Jacques Lumbushi, un autre paysan de Kisala-Mayala qui était à côté de Susanne, indique que le groupe des paysans qu’il supervise a produit 15 tonnes de ‘’maniocs du type Kindisa’’, riche en vitamine A. Les années antérieures, ce groupe n’atteignait pas cinq tonnes. «Ce sera encore plus l’année prochaine», rassure-t-il.
«Ces activités nous suffisent et viennent combattre le commerce des vivres surgelés. Le naturel est très recommandé car riche en protéines, et vitamines», déclare Rigobert Mapombo, président de l’Association des Consommateurs Producteurs et Eleveurs de Kisala Mayaya (ACPEKIS), une des structures membres de la Fédération des Organisations paysannes du Congo.
Il fait savoir que les membres de sa structure se réfèrent à la philosophie de l’écrivain belge Robert Sartenaer cité dans article de la revue ‘’Lovania’ n° 50’’ parlant de la faim en Afrique. Cet article rappelle que dans un monde où des millions d’hommes souffrent de la faim, la priorité devrait être accordée à l’agriculture alimentaire naturelle locale.
«Des informations à notre possession indiquent que les produits surgelés qi sont importés causent beaucoup de maladies chez les consommateurs. C’est pourquoi la population de notre coin veut consommer plus ce qu’elle produit elle-même sans formule chimique», déclare-t-il.
Selon notre interlocuteur, les membres de sa structure ont acquis l’habitude, depuis leurs ancêtres, y compris les villages voisins (Kakobola, Kindundu, Kingangu, Kinimi…) de ne consommer que ce qu’ils récoltent localement. Ces paysans connaissent assez de techniques culturales.
«Ils peuvent les produire autant qu’ils veulent en vue d’avoir de l’argent et consommer le reste. Le coin est riche en ‘’mikungu’’ (macaroni), ‘’mfumbwa’’ (nietum africana), ‘’kikalakasa’’ (papilionacée volubile que les ruminants peuvent brouter). Il y a aussi le palmier ‘’elaus’’ dont les jeunes folioles se mangent comme plantes fourragères ; la fougère (mukiongi) qui donnent le fer et beaucoup de vitamines», ajoute-t-il.
De son côté, Jean Bukabero, Coordinateur d’Appui au développement intégral et à la Solidarité sur les collines indique qu’hormis les forêts naturelles, les savanes, les clairières et les strates herbeuses sont aussi nombreuses. La population peut y cueillir toutes les sortes de champignons sur des plates-bandes où l’on enfouit des déchets de pailles et de bois.
«Nous recourons souvent à toutes ces techniques comme le binage et d’autres qui nous sont enseignées à l’occasion des séances de ‘’Champ-école paysan’’ prônées par la FAO» , indique Mapombo, air jovial.
Quant à lui, l’ingénieur Claude Ndombe, agent au Service national de semences (SENASEM) / Kikwit encourage les paysans de Kisala et invite les autres, quels que soient leurs coins, de suivre cet exemple de Kisala.
Pour le champignon par exemple, il indique que ce produit naturel ne nécessite pas des vastes étendues. Son cycle cultural est court (deux mois) et procure souvent un rendement intéressant. Un kilo agent e semences peut produire 12 kg en deux mois.
«Sur le marché local, un kilo se vend entre 1,5 et 3$», déclare une vendeuse au marché central de Kikwit.
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Suzanne Nkototsche, une paysanne de Kisala-Mayala, en train de vendre ses légumes au marché de la commune de Kazamba à Kikwit