Société
Des taudis en tôles de réemploi servent d’habitation. Pas de robinet. Pas non plus de cabine électrique. La population assez compacte, vit dans une promiscuité qui n’épargne pas les bonnes mœurs. Regard sur Pakadjuma, un quartier de Kinshasa aux allures d’un gros village dans la commune de Limete.
Il est environ 11h30’, heure locale, quand nous arrivons au quartier Pakadjuma. En ce début de fin de matinée de lundi 2 juin, l’atmosphère est légèrement chaude. Des bruits de sources diverses fusent de partout. Devant nous, des bicoques servant de maison d’habitation, font penser à un campement dans une clairière. Pourtant pas. Ce décor peint partiellement le tableau de la vie au quartier Pakadjuma, situé à la lisière ouest de la commune de Limete.
Pakadjuma a sa marque de noblesse qui le diffère de la plupart des quartiers de Kinshasa. Aucune habitation construite dans les normes standards d’une maison en pleine ville. Bien au contraire. On y trouve plutôt des sortes de bauges de près de deux mètres de hauteur, totalement aménagées en tôles sales de réemploi. Dans l’obscurité, on se croirait en face des termitières de grande taille. Erreur. C’est dans ces "résidences " de fortune que vivent parents et enfants.
Par ailleurs, le petit commerce de survie est une autre marque de ce quartier précaire de la commune de Limete. Des poissons fumés aux vivres frais, rien n’est délaissé. La vente d’articles divers se comporte aussi bien dans ce coin de la prestigieuse commune de Limete. Il s’agit essentiellement des habits fripés et autres ustensiles de cuisine "low cost ".
UN QUARTIER GENERAL DES MONGO
Quiconque arrive pour la première fois à Pakadjuma, se croirait dans un quartier de Mbandaka. Avec raison. L’argument, c’est que ce coin de Limete est à majorité occupé par des ressortissants de la province de l’Equateur. Précisément ceux de l’ethnie Mongo. Cette réalité sociologique explique la nature du petit commerce de survie pratiqué dans cette entité. Les " Mongo " étant réputés comme des trafiquants habiles de la friperie.
En plus de la vente de produits alimentaires, de boissons à forte dose d’alcool se commercialisent bien à Pakadjuma. Le tristement célèbre " zododo " (Ndlr : dans l’argot kinois, ce terme désigne une sorte de whisky à pourcentage élevé d’alcool, très prisé dans les milieux des jeunes désœuvrés à cause de la facilité d’atteindre l’euphorie) est vendu comme de l’eau en sachet. A concurrence de ce " whisky " industriel et d’autres gammes variées de bières locales, les occupants du quartier Pakadjuma affectionnent de l’ " Akene " ou boisson alcoolique indigène, made in Mbandaka.
Au quartier Pakadjuma, les infrastructures sociales de base sont inexistantes. Pas de dispensaire. Pas d’école. Seules quelques rares pharmacies, du reste très peu équipées. La plupart des enfants en âge de scolarité s’adonnent à la pêche dans le ruisseau Kalamu séparant les deux communes de Limete et Barumbu. Le sport aussi. Si pendant la journée, Pakadjuma fait figure de parent pauvre, ce même quartier grouille aux premières heures du crépuscule. " Iso Iso " ! Ce terme rappelle aussi bien aux habitants qu’aux visiteurs de Pakadjuma, un débit de boisson très fréquenté et qui arrête ses services parfois à l’aube. Avec raison. Car, la plupart des jeunes préfèrent cette belle étoile, à leurs taudis dégageant une chaleur parfois insupportable. Voilà, une illustration parfaite de la vie dans Kinshasa profond.
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