Monde
L’énorme affaire de corruption Petrobras n’a pas fini d’atteindre la classe politique. De nouvelles accusations se portent à présent sur le président par intérim, Michel Temer, et sur une vingtaine de dignitaires issus de partis de tous bords.
“Chaque nouvelle dénonciation démontre que les petits arrangements entre le secteur public et le privé remontent à loin, et pas seulement à l’affaire Petrobras”, commente El País Brasil.
Pour l’heure, l’opération mains propres, dite Lava Jato, sur l’affaire de corruption Petrobras pointe vers le nouveau président par intérim Michel Temer, issu du parti centriste PMDB, qui a pris ses fonctions en mai dernier après la suspension de Dilma Rousseff.
Cette “délation” faisait le 15 juin les gros titres de la presse brésilienne. “L’ancien président de la société Transpetro, Sérgio Machado, implique directement Michel Temer dans le schéma des versements illicites qui fait l’objet de l’enquête Lava Jato”, annonçait ainsi le portail Zero Hora, qui publie l’intégralité de la déposition.
Sérgio Machado, qui dirigeait cette filiale du groupe public Petrobras jusqu’à sa mise en cause dans le scandale, parle à la justice en tant que “délateur récompensé”, un statut permettant à un prévenu de voir sa peine réduite s’il fait des révélations. “Il est considéré comme l’homme à la bombe du PMDB”, note El País Brasil, pour tous les dommages que ses confessions pourraient causer à ce parti.
“Le nom de Michel Temer fait partie de la liste de 20 personnalités politiques qui ont reçu des fonds illégaux issus du système de corruption Petrobras”, rapporte le site Brasil247.
En avril dernier, M. Temer connaissait déjà des ennuis avec la demande d’un juge du Tribunal suprême invitant le Parlement à créer une commisssion pour le destituer, au motif que Michel Temer se serait livré à une gestion hasardeuse, couverte par un maquillage, des comptes publics.
Même l’éventuel successeur de Dilma est en difficulté
Cette fois, Sérgio Machado accuse M. Temer de lui avoir demandé – et d’avoir obtenu des subsides de 1,5 million de réais (380 000 euros) pour soutenir la campagne d’un député du PMDB à la mairie de São Paulo en 2012.
Les 20 responsables politiques incriminés par M. Machado “sont issus de toutes les tendances”, relate Jornal do Brasil, y compris le Parti des travailleurs (PT) de Lula et Dilma, “mais c’est le PMDB qui aurait reçu les sommes les plus conséquentes : 100 millions de réais (25 millions d’euros).”
Selon Sérgio Machado, détaille Brasil247, les sommes transitaient par “des entreprises qui étaient sous contrat avec Transpetro, et qui réalisaient des paiements mensuels de pots-de-vin à des responsables politiques, soit en espèces, soit par des donations officielles”.
Ce jeudi 16 juin, le parquet général annonce qu’il va “analyser s’il convient ou non de demander l’ouverture d’une enquête sur [cette] dénonciation”, écrit le site O Globo.
Mais, quelle que soit la conclusion du parquet, les accusations de M. Machado portent “un coup très dur” à Michel Temer, estime El País Brasil. Un coup si dur, conclut le journal, qu’il “risque bien de menacer les plans de décollage de son gouvernement”.
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