Monde
Fin de partie pour Dilma Rousseff. Une majorité de 55 sénateurs ont voté, jeudi 12 mai, pour la suspension du mandat de la présidente et donc sa mise à l’écart du pouvoir pendant un maximum de cent quatre-vingts jours. Elle est accusée par les sénateurs d’avoir maquillé des comptes publics. Mme Rousseff sera remplacée dans la journée par son vice-président, Michel Temer, membre du Parti mouvement démocratique brésilien (PMDB, centre droit).
Les 78 sénateurs présents, sur un total de 81, réunis depuis mercredi matin pour cette session marathon ont pris la parole à tour de rôle pendant quinze minutes pour défendre ou accabler la présidente.
Au Sénat brésilien lors du débat précédant le vote, à Brasília, le 11 mai. (Photo : Ueslei Marcelino/Reuters)
L’issue du vote ne faisait guère de doute, l’opposition de droite affirmant disposer largement de la majorité simple requise (41 votes) pour suspendre Mme Rousseff de la présidence pendant un délai maximal de cent quatre-vingts jours et la soumettre à un procès en destitution. Alors qu’une majorité simple était requise pour ouvrir le procès en destitution de la présidente, plus des deux tiers des sénateurs se sont prononcés dans ce sens.
L’opposition accuse Mme Rousseff d’avoir commis un crime de responsabilité passible de destitution selon la Constitution, en maquillant sciemment les comptes publics pour dissimuler l’ampleur des déficits en 2014, année de sa réélection disputée, et en 2015. L’impopulaire dirigeante de gauche dénonce un « coup d’Etat » institutionnel.
La présidente devrait être remplacée d’ici à vendredi par son ancien allié devenu rival, le vice-président, Michel Temer, 75 ans, dirigeant du PMDB qui a claqué la porte de sa coalition à la fin de mars. En cas de destitution définitive de Mme Rousseff, M. Temer assumerait la présidence jusqu’aux prochaines élections générales (présidentielle et législatives), prévues pour 2018.
Michel Temer, leader du parti centriste longtemps allié de la gauche au pouvoir au Brésil. (Photo: Evaristo Sa/AFP)
« J’espère que le vice-président Michel Temer pourra constituer son gouvernement et prendre les mesures pour l’orienter de la meilleure manière possible afin que, dès aujourd’hui, le Brésil perçoive qu’une nouvelle phase commence », a réagi le sénateur Aecio Neves, un des leaders de l’opposition à Mme Rousseff.
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