Afrique
Direction Accra, la capitale du Ghana. Alors que la saison des pluies approche, ce sont cinq millions d’habitants qui se mettent à craindre une montée incontrôlée des eaux. Les inondations peuvent causer des dégâts se chiffrant à plusieurs milliards de dollars. Face à ces débordements, dus notamment à un urbanisme inadapté et une mauvaise gestion des déchets, le gouvernement a mis en place des plans d’action, mais il n'est pas sûr que cela suffise.
En cette fin de mois d’avril, la saison des pluies commence à se faire sentir au Ghana. Avec l’arrivée des premières averses, ce sont également de mauvais souvenirs qui émergent. « La situation devient très mauvaise ici quand il y a beaucoup de pluie, tout est plein de boue et de saleté ». Gilbert Opoku, 40 ans, vit depuis une dizaine d’années à Adabraka, l’une des quartiers de la capitale les plus exposés aux inondations. « Ce n’est pas une situation normale, les gens doivent quitter leur maison pour aller dans la rue, ils n’ont même plus de vêtements, ça ramène des moustiques et plein d’autres maladies… Le gouvernement ne fait pas assez pour nous aider », dit-il. Gilbert Opoku, comme l’ensemble des habitants d’Adabraka, gardent tous en tête les inondations de 2015, où plus d’une centaine de personnes ont perdu la vie.
Pour éviter qu’un tel drame ne se reproduise, le gouvernement ghanéen lance en 2020 le Projet de développement intégré et résilient du Grand Accra, ou Garid. Un chantier titanesque, financé par la Banque mondiale à hauteur de 350 millions de dollars…Kwadwo Ohene Sarfoh, coordinateur du projet, explique l’ampleur de la tâche. « Nous intervenons sur environ 13 ou 14 projets… Il s’agit de réorienter certains canaux, de doubler leur volume, d’augmenter leur débit et leur profondeur… L’un des points les plus importants est de s’assurer d’avoir un programme cohérent de dragage ».
La gestion des déchets, un défi crucial mais complexe
Le projet Garid prévoit également de s’attaquer à la gestion de déchets, essentielle pour éviter tout engorgement des canaux d’évacuation. Les travaux souffrent cependant d’importants retard. En cause, des habitations illégales qu’il faudrait détruire. Une situation délicate selon le coordinateur du projet. « Ces gens vivent à la marge car ils n’ont pas moyen de posséder une terre. Il y a donc un risque qu’ils reviennent. Il faut donc trouver des endroits alternatifs où ces personnes puissent aller ».
Mais ce retard pris dans la lutte contre les inondations revêt également des causes plus politiques : c’est ce qu’a démontré Stephen Appiah Takyi, chercheur spécialisé dans la planification urbaine et environnementale. « Si vous voulez construire en zone humide, vous devez normalement obtenir une permission du parlement. Vous n’êtes pas non plus censé construire à moins de 30 m d’une zone humide… Tout cela n’est pas respecté. Nous avons donc de bonnes lois, qui répondent aux critères internationaux, mais la vérité est qu’elles ne sont pas appliquées, et c’est pour ça que nous nous retrouvons dans cette situation aujourd’hui ».
La conséquence selon le chercheur de litiges de propriétés et d’institutions souffrant d’un grave manque de moyens. Autant de problèmes à résoudre pour que la capitale du Ghana cesse, un jour, de se faire submerger.
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Une voiture, emportée par de fortes pluies, après l'explosion d'une station-service à Accra, au Ghana, le 4 juin 2015 (image d'illustration). © AP - Christian Thompson