Provinces
Ce mercredi 9 avril 2025, à Doha, au Qatar, s’ouvrent des pourparlers cruciaux entre le gouvernement congolais et les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda.
Cette première rencontre directe soulève à la fois espoir et scepticisme parmi la population, en particulier dans l’est de la République démocratique du Congo, où un conflit dévastateur perdure depuis plus d’une décennie.
À Goma, capitale du Nord-Kivu contrôlée par les rebelles depuis janvier, l’atmosphère est chargée de tension, oscillant entre espoir fragile et fatigue face à la violence.
Ces discussions, longtemps jugées improbables, évoquent un passé douloureux, marqué par des négociations avortées et des cessez-le-feu rarement respectés.
“Ce n'est pas la première fois qu'ils se réunissent en promettant de s'entendre, mais souvent, cela débouche sur de nouveaux combats,” déclare Ange Sango, habitante de Goma. “Que Dieu touche leurs cœurs pour qu’ils parviennent à s’entendre et que nous puissions retrouver la paix.”
Malgré un espoir prudent, celui-ci persiste. Pour Léon Kiyonga, résident de Goma, la clé réside dans la sincérité des engagements pris : “J'ai foi qu'ils trouveront une solution. Je demande au gouvernement congolais et aux dirigeants de Goma de s'entendre. Sinon, la population risque de mourir de faim.”
Depuis le retour en force du M23 en 2022, les combats ont provoqué le déplacement de plus de trois millions de personnes dans l’est du pays. Les conditions humanitaires sont alarmantes, avec un manque de nourriture et un accès limité aux soins. Les déplacés, comme Louise Sabina, vivent dans un quotidien empreint de peur et d’incertitude.
“Vivre dans la peur n’est pas bien, nous dormons mal et nous nous réveillons avec une peur énorme. Que les dirigeants aillent discuter et trouvent un accord pour mettre fin à la guerre.”
Le M23, qui a revendiqué des négociations directes avec Kinshasa, a enfin accepté d’y participer, même si le président Félix Tshisekedi continue de dénoncer le soutien logistique et militaire du Rwanda aux rebelles.
Pour Hubert Masomeko, analyste indépendant basé à Goma, cette rencontre dépasse un simple dialogue politique : “C’est une avancée majeure. Depuis le début de cette crise, il y a eu une méfiance entre les deux parties. Aujourd'hui, la volonté d'engager des discussions directes apporte une lueur d’espoir. Ces pourparlers sont plus prometteurs que ceux de Luanda et de Nairobi, grâce à leur discrétion et leur confidentialité.”
Bien qu'un retrait "stratégique" du M23 de Walikale ait été annoncé, les rebelles demeurent actifs dans des zones clés de l’est du pays, notamment à Goma et Bukavu. L’avenir de la région reste donc incertain.
Les prochains jours s’annoncent décisifs. Pour des millions de Congolais affectés par ce conflit, chaque mot échangé dans les salons de Doha pourrait avoir un impact déterminant sur leur vie.
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