Mbata dézingué à nouveau par Bahati

Encore une passe d’armes entre Bahati et Mbata dont l’inimitié ne se cache plus en public. De passage chez le spécial de Fatshi dans le cadre des consultations, le leader de l’AFDC-A s’est payé le secrétaire permanent de l’Union sacrée qu’il accuse d’usurpation. Dans la gestion de la plateforme, le professeur de droit, ancien kamerhiste, n’en fait qu’à sa tête. Les attelages mal ficelés de Mbata dans la réforme du présidium sont réprouvés par le deuxième vice-président du Sénat.

Modeste Bahati se revendique comme deuxième force de la famille présidentielle en nombre d’élus mais dans le traitement, il se sent marginalisé. Depuis les élections, le leader de l’AFDC-A tourne la pointe de son arme sur André Mbata dont un enregistrement audio ayant fuité sur les réseaux sociaux, étalait le complot pour amoindrir le poids politique de l’AFDC-A. Inexcusable.

En plus, le secrétaire permanent de l’Union sacrée prend des initiatives pour réformer le regroupement sans associer les cardinaux. Cette manière de faire de Mbata lui attire la foudre. Pas déjà en bon terme avec Augustin Kabuya, le secrétaire général du parti présidentiel, pour son soutien aux frondeurs, Mbata bénéficie, malgré tout, de bonnes grâces de l’autorité morale de la plateforme. Ce qui agace Bahati surtout que le héraut du changement de la Constitution molesté par les gros bras à Bruxelles, reste dans sa bulle et ne s’empresse nullement de changer de cap. Il n’est un secret pour personne que Mbata piétine les chefs de partis et regroupements politiques, tonne Bahati. C’est le reproche majeur qu’il fait au professeur de Droit constitutionnel. À entendre son indignation, il n’est pas prêt à lâcher prise.

À Eberande, le chef de file de l’AFDC-A a éructé de critiques acerbes contre le secrétaire permanent de l’Union sacrée qu’il considère comme le super patron. « Nous, en tant que AFDC et alliés, nous avons des choses à dire, surtout à la suite du comportement du secrétaire permanent qui se met au-dessus des chefs de partis politiques et chefs de regroupements politiques. Ça, c’est quelque chose d’inacceptable. Le secrétaire reste un secrétaire, ce n’est pas à lui de se donner le rôle des dirigeants et prend même le rôle du chef de l’État par moment. Nous avons dit que cela peut être aussi une source de frustration », a tenu à rappeler l’ex-speaker de la Chambre haute.

Le deuxième vice-président du Sénat plaide pour le recadrage de Mbata. Ses attitudes maladroites frustrent, glisse-t-il à l’oreille du Mr sécurité du chef, rejetant les pratiques de débauchage dans le cadre de la formation du futur gouvernement de cohésion nationale, pour éviter de gonfler les rangs du camp présidentiel avec les flatteurs et courtisans. « Nous avons pensé qu’il faut beaucoup de considération pour les partenaires et les alliés politiques et surtout éviter le débauchage parce qu’il y a une floraison de flatteurs et de courtisans. Je crois qu’il ne faut pas trop écouter les courtisans et voir les gens qui travaillent réellement pour cimenter la cohésion », estime Bahati.

À l’occasion, l’élu du Sud-Kivu a réitéré son soutien au chef de l’État et à toutes ses initiatives diplomatiques qu’il entreprend au niveau régional et international. « Nous soutenons avec force le chef de l’État dans son combat pour le retour rapide de la paix et nous avons dit que toutes les voies sont les bienvenues pourvu qu’elles nous conduisent à la paix, que ce soit les négociations directes avec ceux qui nous agressent, les initiatives comme celles de la CENCO et de l’ECC, de Doha, de Nairobi et la cohésion interne… ». Pour lui, toutes ces pistes doivent permettre au pays de revenir rapidement aux fondamentaux pour bâtir une fois pour toute une armée solide parce que, de son point de vue, « sans armée, tout le monde viendra nous enquiquiner ». Le chef de file de l’AFDC-A a mis aussi « un accent particulier sur la bonne gouvernance dans tous les secteurs en commençant par le secteur sécuritaire, puis les autres secteurs de la vie nationale ».