Réunion de Luanda : inquiétudes et cacophonie

Des témoignages indiquent que l’équipe d’avance de la RDC n’a pas pu faire, hier dimanche 16 mars, le déplacement de Luanda pour des discussions prévues demain mardi entre la RDC et le M 23. Un changement de dernière minute peut toujours intervenir.

Mais, jusque-là, l’incertitude plane sur ce dossier. À l’annonce de cette réunion, le Porte – parole du Président de la RDC avait laissé entendre à l’ACP : » Nous prenons acte et attendons voir la mise en œuvre de cette démarche de la médiation angolaise. Nous rappelons par ailleurs qu’il existe un cadre pré établi qui est le processus de Nairobi et nous réaffirmons notre attachement à la Résolution 2773″. Tina Salama a néanmoins confirmé hier, à l’agence Reuters, la présence d’une délégation de la RDC a Luanda. ¨Même si elle n’a rien dit sur la composition, il est fait état par d’autres sources d’une délégation qui sera conduite Jean-Pierre Bemba assisté par André Mbata et Evariste Boshab.

Le M 23, officiellement invité à la fameuse rencontre par le truchement de Bertrand Bisimwa, dont le carton est abondamment relayé sur les réseaux sociaux, laisse planer le doute juste au moment où on était sous presse. Ce mouvement pro rwandais dit attendre la position officielle de Kinshasa avant de confirmer le déplacement de la capitale angolaise.

Des acteurs politiques opposés au Président Fatshi commencent à se dédire. Ils avaient accueilli avec satisfaction la proposition de Joao Lourenço qui a tout planifié avec un cessez-le-feu avant l’ouverture des discussions demain mardi 18 mars. Ces fameux acteurs politiques tiennent à voir la prise en compte de l’agenda de CENCO – ECC, au niveau de Luanda.

INCERTITUDES

Corneille Nangaa venu en appui du M 23 avec AFC n’est pas associé à cette rencontre. Lui qui se pavane à Goma comme principale autorité doit dans son fort intérieur mal gérer cette mise à l’écart. Même s’il ne manquait pas d’ignorer ce qui adviendrait.

Bertrand Bisimwa, interpellé par son pasteur et plusieurs fidèles de son église, risque de porter, une fois de plus, une grande responsabilité dans la défense des revendications d’un groupe en liaison avec les ambitions du Rwanda.

Le mixage, le brassage, l’actualisation des accords de 2013, l’autonomie des provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, pour ne citer que ces revendications, s’attaquent inutilement à l’unité nationale à laquelle plusieurs Congolais s’accrochent de manière résiliente.

Dans la partie Est de la RDC, il n’y a pas que le M23, les autres groupes armés non associés ne seront pas prêts à se ranger derrière la position du M23.

CACOPHONIE

Le Président angolais a annoncé les discussions dans un cadre difficile à percevoir. Ayant déjà décliné la charge de médiateur du Processus de Luanda entre la RDC et le Rwanda, Joao Lourenço a été remplacé par d’autres personnalités africaines non encore relevées de leur fonction. Trois médiateurs ont été ainsi désignés pour la jonction des Processus de Luanda et de Nairobi.

Certains opposants n’apprécient pas de la même manière cette rencontre. Surtout ceux qui encouragent l’Agenda de CENCO-ECC, s’appuyant sur un dialogue inclusif.