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Haut-Katanga : à Lubumbashi, des postes de secours essentiels mais à risque

2025-03-06
06.03.2025
2025-03-06
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À Lubumbashi, les postes de secours jouent un rôle crucial dans la vie des habitants des quartiers périphériques. Ces petites structures, généralement des locaux abritant une pharmacie et offrant des soins médicaux dispensés par un médecin ou un infirmier, sont particulièrement importantes dans des quartiers comme Kilobelobe et Kamasaka, où elles se comptent par dizaines. Cependant, tout ne se déroule pas toujours dans le respect des normes.

Au rond-point Masiya, sur la route de Kilobelobe, l’endroit est très fréquenté, abritant plusieurs activités commerciales. Dans ce secteur stratégique, deux postes de secours y sont implantés. Il est 7 heures locales lorsque Chantal, 26 ans, arrive pour recevoir son traitement du matin. Visiblement fatiguée, elle lâche quelques mots : « Ça fait deux jours que je me fais soigner ici. Je me suis plainte et le médecin m’a dit qu’il s’agissait de la malaria. Les soins médicaux vont durer 7 jours », nous explique-t-elle.

Chantal a en effet été reçue par François Tshitungwa, un étudiant en médecine, qui tient ce poste de secours. Célibataire, il vit dans ce local d’environ 5 mètres de longueur et 4 mètres de largeur. À l’intérieur, des boîtes de médicaments sont rangées sur une étagère, dans le coin qui fait office de pharmacie, et aussi de salle de soins. Deux tables et quelques sièges servent à accueillir ses patients. Enfin, dans la même pièce, un coin dortoir est aménagé. Le seul matériel médical visible dans ce poste de secours est un stéthoscope posé sur l’une des tables.

« Je suis ici depuis bientôt deux ans. Je n’ai pas de matériel approprié et je tiens compte des cas à prendre en charge. Ce sont surtout les moyens financiers limités qui poussent les gens à venir ici. Matin et soir, je peux soigner environ 15 personnes », déclare cet étudiant en médecine.

Une tâche difficile

Si le jeune Tshitungwa semble maîtriser la situation, ailleurs ce n’est pas toujours le cas. Un peu plus loin, au fond du quartier Kamasaka, Patient Banze, un médecin, tient également un poste de secours. Mais la tâche n’est pas facile, même s’il dispose de certains matériels médicaux, comme un stéthoscope, un tensiomètre, une potence et un lit pour l’observation des malades.

« Nos petites structures privées sauvent des vies. Néanmoins, elles manquent souvent de ressources », déclare-t-il. « Nous avons besoin de médicaments et de matériel médical pour offrir des soins de qualité. Sinon, il est compliqué de poser un diagnostic, surtout lorsqu’un patient a des difficultés à expliquer son problème de santé ».

Le travail de ce médecin est d’autant plus difficile qu’il n’a pas de laboratoire. Il doit donc poser ses diagnostics en fonction des plaintes des patients, bien que certains symptômes nécessitent des examens médicaux approfondis, comme il le reconnaît.

Des risques sanitaires de taille

Ces structures sanitaires sont certes vitales pour les personnes démunies, mais elles comportent aussi des risques sanitaires considérables, tant pour les malades que pour le personnel soignant. La prise en charge de certains cas complexes par ces postes de secours peut parfois conduire au décès du malade. Le docteur Patient Banze en a fait l’expérience. Il a déjà été arrêté après avoir pratiqué un accouchement compliqué sur une femme, dont le nouveau-né est décédé quelques heures après. Ce médecin a alors été traduit en justice.

« Il y a des cas qui dépassent parfois mes compétences, vu les conditions dans lesquelles je travaille. Il m’arrive de faire des choix difficiles presque tous les jours : soit laisser quelqu’un mourir, soit tenter de le sauver. C’est là le piège », déplore-t-il.

De son côté, le jeune François Tshitungwa déplore le comportement de certains patients : « Il y a des personnes, surtout des jeunes filles, qui me mentent sur leur état de santé. Nous arrivons parfois à comprendre certaines choses, mais ce n’est pas suffisant. Il y a des cas qui nécessitent des examens médicaux appropriés, mais nous ne pouvons les réaliser. »

Il faut souligner que l'accès aux soins de santé de qualité reste encore faible en République démocratique du Congo, malgré l'engagement du pays en faveur du principe de la « Santé pour tous ».

 


Magazine La Guardia / MCP, via mediacongo.net
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