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Brics+: une identité et un fonctionnement au défi de l'élargissement

2024-10-21
21.10.2024
2024-10-21
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Les membres du forum des Brics+ se réunissent dans la capitale du Tatarstan, sur les rives de la Volga, en Russie, ce mardi 22 octobre et jusqu'au 24. C'est leur premier sommet depuis l'élargissement sans précédent de l'organisation. Beaucoup de questions se posent, dans le contexte géopolitique actuel hors norme.

À en croire un ancien ambassadeur de Moscou à Washington, en poste actuellement au Kremlin comme conseiller pour la diplomatie de la présidence russe, ce sommet des Brics pourrait devenir « l'évènement diplomatique le plus important jamais organisé en Russie », rien de moins.

« Brics », faisait alors remarquer Iouri Ouchakov, pris dans son élan le 10 octobre dernier, cela ressemble au mot anglais « bricks », les briques. Les Brics doivent « construire brique par brique un pont vers un ordre mondial plus juste », s'enthousiasmait le diplomate.

Ce rendez-vous annuel est organisé cette fois-ci dans la ville de Kazan, millénaire et chargée d'histoire. Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres lui-même y participe encore, après l'Afrique du Sud l'an passé. C'est donc son premier séjour russe depuis avril 2022 et les débuts de la guerre en Ukraine. Et il aura également son premier entretien avec M. Poutine depuis cette époque.

Poutine contraint dans ses déplacements, mais pas forcément bloqué

Vladimir Poutine est satisfait car c'est un forum nouveau qui se réunit sous la présidence de son pays, lui qui était absent de la photo en 2023 à Johannesburg, et lui dont on dit, aussi, qu'il est isolé sur la scène internationale – ce qui n'est pas si vrai, peut-il ainsi rétorquer.

Des invitations ont été adressées à près d'une quarantaine de pays. Selon le dernier décompte, 36 d'entre eux ont confirmé leur participation, dont 22 sont représentés par leur principal dirigeant, en plus des représentants de six organisations internationales.

L'Arabie saoudite de Mohammed ben Salman, dont le statut est un peu particulier puisque Riyad n'a pas encore entériné son acceptation à l'invitation, a mandaté le chef de sa diplomatie. Pour le reste, Abiy Ahmed, Mohammed ben Zayed... tous les pays membres de ce format envoient leur plus haut représentant.

Tous sauf un, plus précisément, car le président Lula da Silva a annoncé dimanche qu'il ne participerait au sommet qu'à distance, ses médecins lui ayant déconseillé le voyage après une chute à son domicile.

Mais Moscou et Brasilia se sont répartis les rôles, cette année. Membre fondateur, le Brésil se chargera plus tard d'accueillir sur son sol le G20, dans lequel les Brics tentent de se défendre. Et là encore, le président russe a annoncé qu'il n'irait pas, contexte oblige, lui qui est directement visé par un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI).

M. Poutine a pu se rendre récemment en Mongolie. Oulan-Bator devait en théorie l'arrêter et l'a accueilli. Mais avec la guerre en Ukraine, a dit le chef d'État russe vendredi, « nous comprenons parfaitement que même en excluant le facteur CPI, toute la discussion ne portera que sur cela. Nous perturberons de fait le travail du G20. À quoi bon ? Nous sommes des adultes. » Il se rattrape donc cette semaine lors de ce sommet à Kazan.

Un forum qui reste aussi sur ses ambitions des débuts

Créés en 2009 avec le Brésil, la Russie, l'Inde et la Chine, les « Bric » avaient ensuite incorporé, très vite, l'Afrique du Sud, d'où le « s » ajouté à la remorque de leur acronyme, une invention antérieure que l'on doit à un économiste américain de Goldman Sachs pour décrire ces pays émergents.

Depuis l'été dernier, ils ont invité l'Iran, l'Égypte, l'Éthiopie, les Émirats arabes unis ou encore l'Arabie saoudite – dont le degré de participation reste donc incertain, selon le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov lui-même. D'où le nouveau nom désormais : « Brics+ ».

L'Argentine devait en être, avant que le nouveau président, Javier Milei, n'en décide autrement, traduisant une politisation croissante des enjeux. Ce sommet a notamment lieu deux semaines avant la présidentielle américaine du 5 novembre.

Le club des Brics est économique avant tout, construit sur une critique des institutions de Bretton Woods au tournant de la crise financière, et désormais impulsé par la succession des conflits depuis le Covid. En amont du sommet, une démonstration de ce que pourrait devenir « Brics Pay », projet de système de paiement transfrontalier, a été effectuée.

« On peut tout à fait voir l'émergence d'un système alternatif porté par des nouvelles technologies sur lesquelles il faut dire que les pays occidentaux sont plutôt en retard », considère l'économiste et consultant Alexandre Kateb, fondateur de Multipolarity.AI, une start-up spécialisée dans l'intelligence artificielle appliquée à la prospective, joint par RFI.

Aux États-Unis, ajoute-t-il, « il y a eu une répression contre les cryptomonnaies et tout ce qui était nouvelles technologies monétaires, et la Fed est très en retard là-dessus aussi, si on parle d'un dollar numérique par exemple ». Quant à l'Europe, « on reste au stade de concepts et de pilotes, qui vraisemblablement ne seront pas déployés avant des années ».

Aujourd'hui, on peut échanger du rouble contre du yuan sans passer par le dollar, c'est quelque chose qu'il est possible de faire et qui est déjà fait aussi progressivement pour d'autres monnaies émergentes. L'idée, c'est de capitaliser sur ces avancées technologiques qui utilisent notamment la blockchain et les monnaies digitales, pour construire un système beaucoup plus cohérent, avec des institutions, avec un certain nombre de standards techniques, etc., et qui pourrait constituer une alternative par le bas au rôle du dollar qui, lui, continue de dominer les flux et les volumes dans les pays occidentaux et par conséquent dans le reste de la planète.

Le chef du Kremlin n'a pas encore créé l'euro des Brics+, loin de là. Il estime que l'introduction d'une monnaie unique est prématurée faute d'un niveau suffisant d'intégration entre les membres, du bon sens. Mais l'intention est affichée : il faut agir par étapes. La priorité de Moscou, c'est actuellement de renforcer la nouvelle banque des Brics.

Dilma Rousseff, ancienne cheffe d'État du Brésil, est toujours présente cette année, en sa qualité de présidente de ladite Nouvelle Banque de développement, la NDB. Les péronistes argentins n'y sont plus, mais Lula ou pas, les Brésiliens assurent ainsi un certain contre-poids, dans un groupe de régimes décriés pour beaucoup.

Dénominateur commun : un rejet des règles du jeu posées par l'Occident

À croire Vladimir Poutine, ou Xi Jinping, qui est bien sûr du voyage de Kazan aussi puisqu'il en est la deuxième figure centrale, sinon la première de facto, les Brics entendent défendre leur propre conception d'un monde « multipolaire ». Ils réunissent désormais, dixit le conseiller Ouchakov, très inclusif, « le Sud global et l'Orient ».

M. Poutine parle plutôt de « majorité mondiale ». Les Brics+ constituent en effet une plateforme encore assez informelle.


RFI / MCP , via mediacongo.net
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