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Ukraine: « Zelensky n’aime pas qu’on exprime un avis contraire »

2024-09-08
08.09.2024
2024-09-08
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Avant de s’envoler pour les États-Unis pour y présenter un « plan de la victoire », Zelensky a procédé à un large remaniement gouvernemental. Le député Andrii Osadchuk analyse la situation.

C''est le plus vaste remaniement gouvernemental depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine en février 2022. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a démis six de ses ministres, parmi lesquels le réputé ministre des Affaires étrangères Dmytro Kuleba, en poste depuis cinq ans. Motif ? Insuffler une « nouvelle énergie » au gouvernement.

Cette recomposition intervient à l'heure où l'armée russe progresse dans le Donbass, à proximité de la ville stratégique de Pokrovsk. « La conquête de tout le Donbass est notre priorité numéro un », a déclaré Vladimir Poutine lors d'un forum économique à Vladivostok. Une avancée qui se poursuit en dépit de l'incursion surprise des troupes ukrainiennes dans la région russe de Koursk au début du mois d'août. Le député ukrainien Andrii Osadchuk, du parti d'opposition Holos (« Voix »), analyse la situation politique à la lumière de ce remaniement.

Andrii Osadchuk : Ce n'est pas une surprise. Cela fait dix mois que l'on parle d'un changement de gouvernement. Ce qui est plus étonnant, c'est que l'on ait attendu si longtemps car jusqu'à présent, plus d'un quart des postes ministériels demeurait non pourvus. Le ministre de la Communication stratégique et de la Culture a quitté ses fonctions il y a plus d'un an. Le ministre du Développement régional, un portefeuille jugé essentiel par tous, n'avait pas de successeur depuis quatre mois. Le président du Parlement, Rouslan Stefantchouk, a admis lui-même que le fonctionnement des ministères n'était pas satisfaisant.

D'où viennent ces dysfonctionnements ?

L'une des raisons tient au fait que l'entourage de Zelensky a beaucoup de mal à trouver des gens compétents. C'était quelque chose de prévisible. Nous avons été plusieurs à mettre en garde l'équipe au pouvoir. Avant même le déclenchement de la guerre, nous avions prévenu que les bons spécialistes rechigneraient à travailler avec eux. Les pratiques managériales brutales du cabinet présidentiel découragent les candidats.

Zelensky est un ancien artiste qui avait l'habitude de tout contrôler. Il n'aime pas qu'on exprime un avis contraire. Voilà pourquoi ce remaniement se fait sans un seul visage nouveau. On peut même constater que les plus loyaux des ministres démissionnaires rejoignent le staff présidentiel. Finalement, cette opération revient à renforcer le cercle des conseillers présidentiels plutôt que redonner une légitimité au gouvernement. Prenez l'exemple d'Oleksandr Kamychine, le ministre chargé de la production d'armes. Il a fait un excellent boulot. Pourtant, on le chasse de son ministère pour le nommer auprès de Zelensky. Il ne s'agit donc pas d'insuffler une nouvelle énergie au gouvernement comme l'affirme le président. Tout cela entre en contradiction avec notre Constitution.

Que pensez-vous de la démission du ministre des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, pourtant apprécié de ses homologues occidentaux ?

Ne nous méprenons pas. Le véritable ministre des Affaires étrangères de ce pays ne s'appelait pas Dmytro Kuleba. Il s'appelle Andriy Yermak, le chef du cabinet présidentiel, le bras droit de Zelensky. Dans cette affaire, Kuleba a tenté de défendre ses prérogatives et il s'est heurté à Yermak. Son successeur, Andrii Sybiha – jusqu'ici vice-ministre des Affaires étrangères –, est un bon professionnel mais plus malléable.

On reprocherait à Kuleba de ne pas avoir su convaincre les Occidentaux de fournir des armes à longue portée capables de frapper en Russie. Partagez-vous cette idée ?

C'est de la pure spéculation car Zelensky et Yermak ont la maîtrise totale des relations avec les États-Unis. Croyez-moi, ils gardent jalousement entre leurs mains le canal avec Washington. Ce sont eux qui n'ont pas réussi à convaincre les Américains de leur fournir ces armes. Ils n'ont pas à blâmer Kuleba.

Que pensez-vous des critiques qui s'expriment sur la stratégie militaire au moment où l'armée russe avance dans le Donbass ?

Méfions-nous de ces critiques. Nous ne connaissons pas les détails des opérations militaires. Certes, nous rencontrons des difficultés. Certes, l'armée ukrainienne n'était pas préparée à cette guerre. Certes, nous n'avions pas des commandants parfaits même s'ils deviennent meilleurs au fil du temps. Tout cela, nous le savons. Et pourtant le miracle est là : l'Ukraine est toujours en vie.

C'est amusant de voir qu'en Occident on attache encore de l'importance à ce que peut dire Poutine. Il n'a jamais dit la vérité. Jamais ! Un officier du KGB vit de mensonges. Il manipule, trompe ses interlocuteurs. Sachez juste une chose : il paiera le prix qu'il faut pour atteindre son objectif initial, à savoir la capitulation de l'Ukraine et du même coup, celle de l'Occident. Dans la bouche de Poutine, le mot négociation signifie capitulation. Rien d'autre. Malgré ses énormes pertes humaines, les immenses dégâts causés à son économie, il continue de penser qu'il peut nous faire plier.

Que vous inspire le déplacement du président Zelensky la semaine prochaine à Washington pour y présenter un plan de la victoire ?

Tout déplacement aux États-Unis de notre leadership est une bonne nouvelle. Je pense cependant que nous n'en faisons pas assez. Il ne suffit pas d'aller à Washington une fois tous les trois mois. Il faut sillonner le pays, parler aux communautés, aux gouvernements locaux. Nos politiciens doivent comprendre que les responsables américains ne font pas ce qu'ils veulent, mais ce que veulent leurs électeurs. De ce point de vue, nous ne travaillons pas assez bien.

Or, les États-Unis peuvent nous donner les moyens de combattre plus efficacement et d'achever cette guerre rapidement. Joe Biden peut entrer dans l'Histoire en nous aidant ainsi. N'oublions pas que le temps joue contre nous. L'Occident regarde ce conflit comme un long-métrage hollywoodien, mais nous ne pouvons pas nous battre éternellement en sacrifiant autant d'hommes. On doit finir cette guerre, non pas en la gelant mais en rétablissant la loi internationale. Faute de quoi, l'effondrement de l'Occident marquera la prochaine étape.


Le Point / MCP , via mediacongo.net
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