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Que retenir des 100 premiers jours de Bassirou Diomaye Faye à la tête du Sénégal ?

2024-07-11
11.07.2024
2024-07-11
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Bassirou Diomaye Faye, président du Sénégal

Cela fait exactement 100 jours ce 10 juillet 2024, que Bassirou Diomaye Faye a été investi comme président du Sénégal. Un peu plus de trois mois après son entrée en fonction le 2 avril 2024 , le cinquième président sénégalais est à l'oeuvre et tente de s'attaquer aux nombreuses priorités et questions urgentes telles que la gouvernance, le renforcement de l'Etat de droit, la lutte contre la corruption, la souveraineté économique et le bien-être social des Sénégalais.

Porté par un «état de grâce» et une légitimité politique et populaire, Bassirou Diomaye Faye a promis une gouvernance de rupture et de justice sociale sous le sceau du triptyque wolof (langue la plus parlée au Sénégal) "jub, jubbal, jubbanti" qui peut se traduire par droiture, transparence et exemplarité.

BBC Afrique scrute les premiers actes des trois premiers mois de gestion du nouveau régime sénégalais, incarné par le duo Diomaye - Sonko (Président - Premier ministre) au sommet de l'Etat.

C’est une règle non écrite que de dresser un bilan des 100 premiers jours d’un nouveau pouvoir qui vient à peine de s’installer et qui continue de prendre ses marques. Une pratique symbolique héritée d’une tradition politico-médiatique française, qui suggère qu’un président de la République nouvellement élu dispose de 100 jours pour endosser le costume présidentiel et faire ses preuves.

Arrivé au pouvoir sous la tutelle de son leader politique Ousmane Sonko, Bassirou Diomaye Faye assume son nouveau statut de président avec le souci de la sobriété et de l’humilité.

Ses prises de paroles sont attendues et ses sorties officielles guettées, épiées et analysées sous tous les angles. Son style et de sa méthode de gouvernance s'affirment au fil des semaines.


Le président sénégalais et son Premier ministre affichent jusque là une complicité parfaite dans l'exercice du pouvoir.

Les trois premiers mois du chef de l'Etat sénégalais ont été plutôt chargés sur le plan domestique et à l'international. Le président Bassirou Diomaye Faye s'est, en effet, engagé à résoudre l'équation du chômage endémique des jeunes et à s'atteler à la réduction du coût élevé de la vie, à éradiquer la corruption mais également à réformer la justice pour plus de démocratie et de liberté.

Pour l'analyste politique et sécurité Babacar Ndiaye, directeur de la recherche du think tank WATHI, il y a une volonté affirmée de mettre en place une gouvernance basée sur la transparence dans la gestion et la rupture avec les pratiques du régime de Macky Sall.

"Ce qu’il faut retenir durant ces 100 premiers jours, c’est une volonté d’imprimer un style, une nouvelle gouvernance basée sur la rationalisation des deniers publics. Cependant, il y a une attente sur le fait d’éclairer les Sénégalais sur la gestion des 12 ans de Macky Sall. Les audits en cours permettront cela et un moment comme la déclaration de politique générale du Premier ministre permettra d’éclairer la lanterne des Sénégalais. La question foncière est intervenue dans le débat, cela a été un argument de campagne et PASTEF a formulé beaucoup de critiques à l’encontre de l’ancien pouvoir ", souligne l'analyste politique.

Economie et mesures sociales

En 100 jours, de nombreuses initiatives ont été prises, certaines plus médiatisées que d'autres, mais la baisse des prix des denrées de base est sans doute l'une des plus attendues par les Sénégalais.

La mesure faisait partie des nombreuses promesses de campagne du président Faye et un des axes du volet social du programme électoral du Pastef, le parti au pouvoir.

Dès son élection, Bassirou Diomaye Faye avait promis de s’attaquer à la cherté de la vie et au pouvoir d'achat des Sénégalais.

L'annonce par le gouvernement en juin dernier de la baisse des prix des denrées alimentaires comme le riz, l’huile, le sucre et le pain est à inscrire dans ce cadre.

Cette mesure, bien que saluée par les Sénégalais, est jugée dérisoire par de nombreux observateurs qui espèrent plus d'efforts du gouvernement pour lutter durablement contre la cherté de la vie notamment dans la capitale Dakar.

"En réalité, le nouveau pouvoir est confronté à beaucoup de défis et les attentes dues aux promesses sont nombreuses. Sur le pouvoir d’achat des Sénégalais, ils ont posé des actes comme la réduction de denrées qui sont consommées au quotidien par les populations (pain, huile, sucre) et aussi le coût du ciment ", note Babacar Ndiaye du think tank WATHI.

Le début du mandat de Bassirou Diomaye Faye élu le 24 mars et qui a pris fonction le 2 avril, a également coincidé avec le début de l'exploitation du champ de pétrole et de gaz de Sangomar, au large de Dakar.

Le Sénégal qui espère atteindre une production de 100 000 barils par jour, compte diversifier son économie grâce à ce secteur. La production de pétrole et de gaz sera destinée à l'exportation et à la consommation domestique.

Diomaye Faye et Ousmane Sonko ont plusieurs fois réitéré leur volonté de renégocier les contrats pétroliers et gaziers signés avec des sociétés étrangères, tels que BP, Kosmos Energy et Woodside Energy Group afin de "sauvegarder les intérêts du Sénégal" et d'augmenter les revenus de l'État tirés de ces ressources énergétiques.

Avec le gaz prévu pour le dernier trimestre de l'année 2024, le Sénégal devrait disposer des ressources pour mener à bien des politiques publiques à long terme.

Parmi les autres actes posés sur le plan économique et social, la lutte contre la spoliation du foncier et l’occupation anarchique du littoral, les mesures contre la surenchère des prix des semences agricoles, le paiement des dettes des opérateurs agricoles, la hausse des subventions aux agriculteurs, la suspension des licences et des accords de pêche, une pression fiscale sur les entreprises notamment de presse qui valent au régime une salve de critiques de la part des médias.

Cependant, à l'heure d'un premier bilan quoique symbolique, les observateurs et analystes s'accordent sur le fait qu'un retard à l'allumage est constaté dans la prise en charge des inégalités économiques et sociales. Notamment les questions d'emploi et de réduction de la pauvreté pourtant listées parmi les priorités du régime de Diomaye Faye.

Dans un pays marqué par un fort taux de chômage et où les jeunes en âge de travailler représentent plus de la moitié des chômeurs, la création d'emplois constitue l'un des défis les plus urgents et complexes.

Diplomatie de proximité et de bon voisinage


Le président Bassirou Diomaye Faye a effectué son tout premier voyage à l'étranger en Mauritanie. Le Sénégal et la Mauritanie sont liés par des relations de bon voisinage et de coopération, notamment dans l’exploitation commune de ressources gazières. (Photo 20 Avril 2024)

Sur le plan international, le président Bassirou Diomaye Faye semble privilégier la diplomatie de proximité et de bon voisinage marquée par une série de visites dans les pays voisins et ceux de la région.

Le président Faye a réservé ses premiers déplacements à l'étranger à ses voisins directs, notamment la Mauritanie puis la Gambie, se conformant ainsi à son engagement d'entretenir et de raffermir les relations de bon voisinage avec les pays de la sous-région ouest-africaine.

Bassirou Diomaye Fayen qui a adopté une "nouvelle politique étrangère qui privilégie les relations entre Etats africains", veut ainsi montrer que l’Afrique constitue un espace d’intérêt stratégique pour les nouvelles autorités sénégalaises, estime l'analyste politique et chercheur Babacar Ndiaye.

"Dans le discours de PASTEF, l’Afrique et le panafricanisme occupent une place importante, d’ailleurs, il faut rappeler la dénomination actuelle du ministère des affaires étrangères, « ministère de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères », la preuve de la volonté exprimée par le président Diomaye Faye et son gouvernement", fait observer M. Ndiaye.

La nouvelle trajectoire diplomatique du Sénégal semble porter ses fruits, le président Bassirou Diomaye Faye a tout de suite enfilé le costume de médiateur entre les pays du bloc régional, la CEDEAO et les pays de l’Alliance des États du Sahel.

"Ces voyages en Afrique de l’Ouest et au Sahel ont permis de renforcer le discours sur l’unité de l’Afrique, sur la question de la souveraineté et le besoin de bâtir un destin nouveau. Le président Faye a rappelé l’ancrage du Sénégal au sein de la CEDEAO lors du dernier sommet à Abuja le 7 juin 2024 et la nécessité d’éviter le retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger. Le Sénégal avec son nouveau président a cette posture de pouvoir parler avec les pays de l’Alliance des États du Sahel."


Le président du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye s’est rendu à Bamako pour s'entretenir avec le président de la transition malienne Assimi Goïta (30 mai 2024).

Après les voisins africains, Bassirou Diomaye Faye a choisi la France pour son premier déplacement hors du continent, à l'occasion du Forum mondial pour la souveraineté et l’innovation vaccinales, le 20 juin dernier.

A Paris, le président sénégalais s'est entretenu pour la première fois avec son homologue français Emmanuel Macron, une visite longtemps attendue et appréhendée par les observateurs et l'opinion sénégalaise.

"Le voyage en France a été l’occasion de rencontrer le président français Macron et d’indiquer les principes qui vont guider les relations notamment de respect mutuel, un partenariat équilibré au service des intérêts réciproques des deux peuples, unis par des valeurs démocratiques partagées, par un lien humain et une relation d'amitié", estime Babacar Ndiaye, directeur de la recherche du think tank WATHI.


Invité en France dans le cadre du Forum mondial pour la souveraineté et l'innovation vaccinales, le président du Sénégal Bassirou Diomaye Faye s’est entretenu avec Emmanuel Macron lors d’un déjeuner à l’Élysée (photo 20 juin 2024).

Justice et gouvernance

Parmi les chantiers prioritaires du nouveau président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, la réforme des institutions notamment judiciaires.

Dès son arrivée au pouvoir, le président Faye a lancé les assises de la justice, une concertation nationale visant à réformer et à moderniser la justice du pays. Ces journées de réflexions ont abouti à la production d'un rapport de 87 pages avec 30 recommandations visant à insuffler un souffle nouveau à la justice, jusque-là considérée comme inféodée au régime en place.

"Il y a un message clair affirmé par le président de la République celui de revoir le fonctionnement de la justice avec des réformes. Il a lancé les assises de la justice et un certain nombre d’acteurs de la société sénégalaise ont participé à cette réflexion globale. Des audits ont été lancés dans beaucoup de secteurs, ce qui est normal dans un État surtout après 12 ans de présidence ", affirme M. Ndiaye.

Parmi ces recommandations, on note la mise en place d’une Cour constitutionnelle en lieu et place d’un Conseil constitutionnel, la révision du code pénal et du code de la famille, l'instaurant d'un juge des libertés et la limitation des pouvoirs du procureur, la construction de nouvelles prisons, la digitalisation du service de la justice entre autres.

"Organiser une réflexion globale sur la justice avec tous les segments de la nation est toujours une bonne chose. La justice est un des piliers de démocratie et de l’État de droit. On se rappelle qu’il a été un secteur fortement décrié sous la présidence de Macky Sall et surtout par Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye. Ils ont l’occasion de procéder à des réformes à la suite des recommandations formulées par ces assises.

La réforme de la justice doit permettre de rompre avec le système judiciaire actuel hérité de l'ex-puissance coloniale pour qu'il "soit le reflet de nos valeurs propres et pour que cette justice soit plus souveraine ".

Selon Babacar Ndiaye, directeur de la recherche du think tank WATHI, la volonté des autorités sénégalaises est de poser les bases d'un nouveau système judiciaire qui veillera notamment à une meilleure gestion des ressources publiques, et au respect des libertés et de la consolidation de la démocratie.

"La bonne gouvernance et la bonne gestion des ressources publiques a toujours constitué un marqueur fort du discours de PASTEF. Cette nouvelle présidence arrive au même moment que l’exploitation du pétrole et du gaz. Les communiqués du Conseil des ministres indiquent des audits dans les différentes composantes de l’État. C’est une excellente chose maintenant, il faudra voir les premiers résultats des audits, les actes qui seront posés contre ceux qui sont épinglés pour des fautes de gestion et surtout les actions posées pour établir une règle de bonne gouvernance pour les ressources publiques. L’audit foncier est très attendu du fait de toutes les polémiques que nous avons eu sur le foncier, le président Faye s’est déplacé en personne à Mbour pour voir la situation sur le terrain. Ce sont des questions de fond agitées durant ces 100 jours de présidence", renseigne le chercheur.

Le duo Diomaye-Sonko à l'épreuve du pouvoir

Dans son programme de campagne, le candidat Bassirou Diomaye déclarait vouloir lutter contre "l'hyperprésidentialisme", qui a engendré un président de la République "hégémonique" et abouti à une "mainmise de l'exécutif sur le pouvoir législatif et le pouvoir judiciaire".

Le président Bassirou Diomaye Faye qui a bénéficié de l’inéligibilité de son leader, Ousmane Sonko partage l'exercice du pouvoir avec ce dernier tout en imposant son style et sa méthode de gouvernance.

En attendant, ces 100 premiers jours ont permis de constater que dans cet exercice du pouvoir, le partage des rôles est clair : le président Bassirou Diomaye Faye s'occupe des questions stratégiques, de souveraineté et de la diplomatie, laissant le soin au Premier ministre Ousmane Sonko de gérer les dossiers politiques et l'administration quotidienne de l'Etat.

Pour le chercheur Babacar Ndiaye, ce mode de fonctionnement particulier est une excellente nouvelle pour la démocratie : " Par la force des choses, nous avons un type de fonctionnement particulier et intéressant. Le leader du PASTEF, Ousmane Sonko est Premier ministre et l’ancien secrétaire général du parti est président de la République. Le débat sur le président et chef de parti ne se pose pas et c’est une excellente chose, le président est au service exclusif des préoccupations des Sénégalais ", explique t-il.

"Nous semblons avoir une répartition des rôles avec le président de la République que nous avons vu beaucoup voyager pour des prises de contact avec ses homologues de la région et la participation à un sommet sur le vaccin à Paris. Le Premier ministre, chef du gouvernement s’est illustré par des sorties et des réunions concernant le vécu quotidien des Sénégalais. Il a présidé des rencontres (conseil interministériel) sur l’éducation, la lutte contre les inondations, sur la réduction du coût de la vie. Il est évident que Sonko en tant que Premier ministre jouit d’une attention plus forte qu’à l’accoutumée, car il symbolise le combat mené par l’installation de PASTEF au sommet de l’État. Maintenant, il partage ce destin commun de réussir ensemble en exécutant leur projet au bénéfice des Sénégalais ", ajoute l'analyste politique.

 


BBC News Afrique / MCP, via mediacongo.net
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