Provinces
Âge de onze ans, Aikile Kibaya Pascal est le fils ainé d’une fratrie de 3 enfants, vivant à Isangi, dans la province de la Tshopo. Il a été froidement abattu par un policier du nom de Ramazani, agent sécuritaire d’une station du rond-point dixième Tshopo.
Récit d’un matin tragique
Le 2 juillet, il est environ 9 h 00, le petit Pascal était déjà devant son école en attendant le début de la proclamation des résultats de l’année scolaire 2023-2024. C’était pourtant le jour où tout va s’arrêter pour lui. L’innocence s’est invitée dans son chef. Pascal n’a que quelques minutes pour mourir.
Tout d’un coup, une faible manifestation de colère éclate dans les paramètres entre une station-service et son école. Le policier, qui, selon plusieurs sources non officielles, voulait disperser les manifestants, fixe son canon d’arme sur l’enfant. Il est touché et fortement blessé au cœur. Le petit saigne et meurt quelques minutes sur le champ, peu avant d’être acheminé à l’hôpital général de Makiso, où l’on a constaté sa mort tragique et inopinée.
Ce jeudi 4 juillet 2024, chez sa tutrice, le deuil est en cours, dans la commune de Mangobo, quartier Lumbulumbu II. Le corps du jeune garçon, élève en 5ᵉ primaire, reste encore à la morgue.
KIS24 a rencontré la famille éplorée et qui n’arrive toujours pas « à comprendre l’acte du policier Ramazani ». Esther Batiteyao, tante et tutrice du petit Pascal, se trouve confuse. Elle se rappelle que l’enfant a moins d’une année à Kisangani. « Il était à Isangi, je l’avais appelé pour qu’il vienne étudier », dit-elle. Pascal, « enfant calme, moins troublant », a été abattu devant son école.
Un homicide volontaire ?
L’oncle paternel du défunt, aussi Pascal Kibaya, évoque un homicide volontaire après avoir entendu quelques témoins oculaires. « Quand le policier tirait, l’enfant lui tournait le dos. C’est alors qu’il va s’approcher et lui dire regarde-moi et sans pitié, il a tiré sur son ventre, loin de la station, devant l’école », a-t-il appris des témoins. Dans la famille endeuillée, personne ne connait le policier Ramazani qui est déjà arrêté.
Les Kibaya, impuissants face à l’irréparable, attendent désormais la responsabilité de l’État congolais. « Nous nous maîtrisons parce que la justice tient déjà le dossier, nous attendons qu’elle soit correcte », a déclaré l’oncle du défunt. La famille est modeste. L’intention est d’amener la dépouille mortelle de Pascal à Isangi où se trouve sa mère. « Que les autorités nous aident, nous n’avons quasiment rien et nous n’avons encore vu personne ici », a laissé entendre la tante du défunt. Les deux ont également appelé des défenseurs des droits de l’homme qui restent encore bouché fermée face à cet acte qui allonge la liste de victimes de l’indiscipline de certains policiers.
En avril dernier, un autre élève a laissé sa peau, dans la commune de Tshopo, lors d’une intervention policière face à la population qui réclamait la sécurité dans leur municipalité. Par ailleurs, d’autres enfants perdent leur enfance suite au conflit Mbole-Lengola dans la ville de Kisangani. Ils quittent les camps des réfugiés pour mendier çà et là.
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