Economie
La culture du maïs dans la province du Haut-Katanga est la plus impactée cette année par les effets du changement climatique. L’alerte vient des agriculteurs, des ingénieurs agronomes et des chercheurs en environnement. Ces sonneurs d’alarme en veulent pour preuve la carence des pluies entre les mois de janvier et février.
Paul Kaboba est petit planteur au village Kifumanshi, sur la route qui mène vers Kasenga. Il cultive du maïs, du manioc, des patates douces, etc. Cet agriculteur apprécie la fertilité du sol dans ce secteur. Toutefois, Paul Kaboba s’inquiète de la prochaine récolte de maïs qui risque d’être une catastrophe dans la région du sud du Katanga. "Je suis conscient du changement climatique et de ses effets. Parce que les conséquences sont visibles en ce qui concerne les agriculteurs dont je fais partie", témoigne-t-il.
Et de poursuivre, ”... Fin janvier et toute une partie du mois de février sont des mois pluvieux dans la région de l’hinterland minier du Katanga. Mais cette année, ce n’est pas le cas. En effet, nous avons connu pendant cette période une sécheresse ici dans la province”.
Cette carence des pluies est arrivée au moment où les plantes de maïs sortent des épis. Ce qui affecte non seulement la croissance des plantes, mais aussi la récolte de la saison culturale 2023-2024. Dans certains champs, les plantes ont tout simplement séché. Et Paul Kaboba comme tant d’autres agriculteurs de la région sont très inquiets. Il faut s’attendre à une baisse de rendement du maïs pratiquement de 50 %. La situation frappe et les grands planteurs et les petits planteurs.
Inquiétude partagée par les experts
Pour leur part, les agronomes craignent de vivre une saison culturale catastrophique, surtout en ce qui concerne la production du maïs. De ce fait, l’ingénieur agronome Moïse Nkuba estime que le rendement sera faible cette année.
”Cette sécheresse s’est observée au moment où les maïs étaient en floraison pour certains agriculteurs. Pour d’autres, c’était le début de l’épandage d’engrais pour fertiliser leur maïs. Cette sécheresse a occasionné les brûlures de plantules de maïs dans certains champs. Cette situation aura un impact négatif sur la prochaine récolte. La récolte sera très faible”, prévient cet ingénieur agronome.
En plus de la rareté des pluies durant les deux premiers mois de l’année, cet expert indique que la quantité des pluies est aussi faible. ”Lubumbashi est dans la zone tropicale. Sa saison de pluie commence au mois de novembre et se termine vers fin mars ou début avril. Néanmoins, cette année, on ne va pas atteindre le maximum de 1200 ml de pluies qu’on a toujours enregistré dans notre région”.
Par ailleurs, Dikson Kabange, chercheur en environnement, craint le pire car, même les pays qui approvisionnent la RDC en maïs sont aussi touchés. C’est le cas de la Zambie. ”… J’ai vu une vidéo sur les réseaux sociaux où les agriculteurs, aussi impactés par les effets du changement climatique, arrosent leurs champs de maïs. Généralement, nous recourons chez eux pour avoir de la farine de maïs. C’est un danger”.
Quelles techniques de résilience adoptées ?
L’agriculteur Paul Kaboba pense que les personnes avisées travaillent en forme de fermes ou de fermettes intégrées. C’est-à-dire, diversifier aussi bien les activités que les cultures. En effet, compter sur un produit c’est se mettre en difficulté soi-même.
”S’il faut faire la culture du maïs, il faut qu’il y ait à côté l’élevage des porcs, des chèvres, des poules indigènes. Il faut penser aussi à la plantation des arbres fruitiers. À titre d’exemple : le papayer, le bananier, l’oranger, etc.”.
Ce point de vue est partagé par l’ingénieur agronome Moïse Nkuba. Il pense que les agriculteurs ne doivent pas s’habituer seulement à planter le maïs. Il faut aussi penser à d’autres cultures. C’est notamment le manioc, la patate douce, le riz. Il est temps de penser à l’association des cultures, dit-il.
En outre, il propose de revoir le calendrier agricole dès la saison prochaine. Ce qui pourrait être une stratégie d’adaptation au changement climatique. Après cette leçon enregistrée au cours de la saison culturale 2023-2024, il invite par conséquent les agriculteurs à semer leur maïs dès les deux premières pluies enregistrées vers fin novembre ou début décembre. ”Pour les agriculteurs qui recourent aux engrais chimiques, ils doivent utiliser la deuxième dose dès le mois de janvier”, précise-t-il.
Toutefois, du côté de la ferme Unilu, on nous signale que le problème lié à la sécheresse n’a pas affecté ceux qui ont respecté la période de semis en suivant la pluviométrie réelle et qui maîtrisent la technique.
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