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Infos congo - Actualités Congo - Premier-BET - 08 aout 2024
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Afrique

Un sommet de l’Union africaine sur fond de crises multiples en Afrique

2024-02-18
18.02.2024
2024-02-18
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ENJEUX. Changements anticonstitutionnels, putschs militaires, et conflits sont au cœur de l’agenda des chefs d’État africains réunis à Addis-Abeba ce week-end.

Depuis mercredi 14 février, les habituels embouteillages qui paralysent l'immense capitale éthiopienne ont atteint des proportions telles que les riverains ont été contraints de limiter leurs déplacements. En cause, plusieurs artères dédiées à la circulation des véhicules estampillés « VIP »… À leur bord, des membres des délégations des 55 membres de l'Union africaine (UA) qui multiplient les allers-retours au siège de l'instance pour assister au sommet des ministres des affaires Étrangères, du 14 au 15 février, puis à celui des chefs d'État, les 17 et 18 février.

Ce second rendez-vous et les innombrables négociations qui s'opèrent en parallèle permettront de s'accorder sur ce que doit être l'organisation intergouvernementale, sur la stratégie qu'elle doit mettre en œuvre pour peser davantage sur la scène internationale et sur son avenir. La nouvelle présidence tournante, qui devrait revenir à la Mauritanie, sera annoncée, ainsi que la manière dont l'UA entend s'impliquer – ou non – dans les diverses crises qui traversent le continent.

« Le principal enjeu concerne la refonte de l'UA. Des décisions devraient ensuite être prises dans les pays de l'Ouest au regard des récents coups d'État et autres orientations anticonstitutionnelles. Et puis des solutions vont être avancées concernant certains des 35 conflits qui se tiennent en Afrique, en particulier celui qui ravage le Soudan depuis le 15 avril », énumère un représentant des départements Affaires politiques, Paix et sécurité de l'UA.

La sortie de la Cedeao, conséquence de l'incapacité de l'Union africaine

Guidée par un agenda à l'horizon 2063, l'Union africaine aspire à « transformer l'Afrique en puissance mondiale de l'avenir ». « Son ancêtre, l'Organisation de l'unité africaine, visait à évincer les puissances coloniales, rappelle Hany Wahila, chercheuse au sein du centre réflexion Amani Africa, spécialiste du Conseil de paix et de sécurité de l'UA. Il s'agit désormais d'œuvrer dans les domaines de la paix et de la sécurité.

Ce virage demeure timide, mais les pays africains n'ont d'autre choix que de faire confiance à l'UA, car c'est la seule instance représentant le continent. » La récente épidémie de coups d'État a pourtant révélé les failles de la politique de cette organisation.

« L'UA n'a pas été en mesure de trouver des solutions appropriées. Par conséquent, les régimes putschistes du Niger, du Mali et du Burkina Faso ont annoncé leur retrait de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) le 28 janvier. Ces départs affectent le processus d'incorporation des États au sein de l'UA », observe Gashaw Ayferam, chercheur à l'Institut des affaires étrangères de l'Éthiopie.


Pas d'avertissement en vue sur la tentative de reporter le scrutin sénégalais

Le manque de constance de l'instance panafricaine est également régulièrement critiqué. Elle s'est, en effet, gardée de condamner l'arrivée au pouvoir anticonstitutionnelle du Tchadien Mahamat Idriss Déby en 2021. « Suspendre le Tchad de l'Union africaine, comme cela a été effectué après d'autres coups d'État, aurait accru le risque d'attaques terroristes dans cette région très fragile », explique Gashaw Ayferam.

Une autre limite de l'instance concerne sa politique de non-ingérence, qui s'illustre par l'actuel exemple du Sénégal dont le président, Macky Sall, tente de reporter le scrutin prévu le 25 février. Cette décision a été annulée ce jeudi 15 février par le Conseil constitutionnel sénégalais. Dans tous les cas, l'UA n'a pas les moyens d'éviter ce type de dérive. « Elle ne peut qu'exhorter les États à respecter les processus et principes de la démocratie, et à trouver une solution pacifique », souligne le représentant des départements Affaires politiques, Paix et sécurité de l'UA. « Tout au plus, la déclaration finale du sommet de l'UA pourrait évoquer des préoccupations, mais la probable présence de Macky Sall parmi les chefs d'État devrait empêcher un avertissement plus fort », complète une source proche de l'UA.

La société civile comme rempart face aux dérives autoritaires

C'est bien là le paradoxe de l'instance, qui se veut garante de la démocratie, sur un continent où de nombreux présidents se cramponnent à la tête de leur nation depuis plus d'une décennie. « Une condamnation des revirements anticonstitutionnels chez leurs voisins pourrait représenter une bombe à retardement pour eux-mêmes, insiste Gashaw Ayferam. La seule alternative repose sur les ONG, les groupes de réflexion et la société civile, qui peuvent faire pression sur leur propre pays et sur l'UA afin de faire progresser le continent en direction de la paix et des droits de l'homme. Le processus démocratique doit venir de ces organisations locales avec l'appui de la communauté internationale. »

Les déclarations à l'issue du sommet auront beau être minimes, l'UA continuera d'agir en coulisses. « En 2023, le Conseil de paix et de sécurité de l'organisation a mené des consultations informelles avec les six pays suspendus en raison des coups d'État perpétrés sur leur sol, à savoir le Gabon, le Mali, la Guinée, le Soudan, le Burkina Faso et le Niger. Cela permet de mettre les putschistes devant leurs responsabilités et de faire pression pour les inciter à s'engager dans un processus de transition démocratique », détaille la chercheuse Hany Wahila. Dans un rapport daté d'avril 2023, Amani Africa indique que « la suspension des États membres des activités de l'UA lors de l'apparition de changements anticonstitutionnels de gouvernement n'est pas une fin en soi, mais plutôt un moyen d'atteindre le résultat final souhaité ».

Un possible appel à la neutralité dans la guerre au Soudan

Ce département a, en outre, rencontré les autorités du Soudan du Sud en janvier pour poser les bases d'un appui prolongé au tout premier scrutin de la plus jeune nation du monde, qui devrait intervenir en décembre prochain, bien que rien ne garantisse pour l'heure que cet engagement sera tenu. Les conflits récurrents qui se déroulent sur son sol demeurent, en revanche, exclus de l'ordre du jour du sommet de l'UA. Tout comme la guerre d'ampleur inédite qui a déclenché la plus grave crise humanitaire de la planète chez son voisin, le Soudan. Cette situation dramatique devrait néanmoins être mentionnée dans le rapport final du sommet. Le Conseil de paix et de sécurité de l'UA s'est réuni au moins sept fois pour parler du Soudan en 2023, avant de transmettre ses observations et recommandations qui seront examinées par les chefs d'État.

« L'objectif consiste désormais à faire converger les différentes initiatives de médiation, reprend Hany Wahila. Il est possible qu'il soit recommandé aux acteurs régionaux de soutenir ce processus unique et d'adopter une position neutre plutôt que de continuer chacun à s'engager auprès d'un général ou d'un autre. » Le cas éthiopien redonnerait presque espoir en l'UA, qui a coordonné l'accord de Pretoria ayant permis de tourner la page, en novembre 2022, et de mettre fin à deux années de guerre dans la région septentrionale du Tigré. « Cela prouve qu'en faisant preuve de bonne volonté et qu'en faisant confiance à l'institution cette dernière se montre capable de restaurer la paix. La mise en place du traité revient en revanche au gouvernement », précise la source proche de l'UA.

Le récent massacre éthiopien ne devrait pas être condamné

Or, malgré l'arrêt des combats, de nombreuses clauses de l'accord de Pretoria demeurent lettre morte, à commencer par le retour sur leurs terres des populations déplacées. Pire, cet armistice a entraîné un autre conflit dans la région voisine, l'Amhara, où des milices, alliées aux troupes fédérales pendant la guerre, se considèrent lésées par le traité. Selon le Conseil éthiopien des droits de l'homme, au moins 80 civils ont été tués par l'armée fédérale fin janvier dans la ville de Merawi, en Amhara. Ce massacre ne devrait pas non plus être mentionné au sommet de l'UA. L'organisation n'a publié aucune déclaration sur l'Amhara depuis l'irruption du conflit en août 2023, nouvelle preuve de son action à géométrie variable.

 


Le Point / MCP, via mediacongo.net
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