Politique
La Commission électorale nationale indépendante (Ceni) vient de perdre l’un de ses pions majeurs. Dans un communiqué de la présidence de la République, daté du 10 octobre 2015, M. l’abbé Apollinaire Malumalu a jeté l’éponge. Sa santé, qui s’est dégradée ces derniers mois, ne lui a pas permis de poursuivre la course dans laquelle il s’est engagé en 2013.
Effacé et en soins permanents à l’étranger, Malumalu a donc rendu le tablier. Pour la Ceni, son départ est un vide qui ne pourra pas être comblé de si tôt. Car, dans l’histoire électorale, Malumalu est une référence, une personnalité connue bien au-delà des frontières pour son expertise en matière électorale. La maladie a eu raison de sa détermination à conduire, pour une troisième fois, le peuple congolais aux urnes.
Malumalu est parti. Pas sur la pointe des pieds. Pour autant qu’il a lutté jusqu’au bout, puisant dans le peu d’énergies qui lui restaient encore pour conduire la barque Ceni. Malheureusement, la maladie ne lui a pas laissé d’autre choix.
La démission de l’abbé Malumalu est diversement commentée par la classe politique congolaise. Les commentaires sont autant ravivés parce que la démission tombe à un moment où la Majorité présidentielle traverse une zone de fortes turbulences, marquée notamment par la fronde du G7 et la démission de Moïse Katumbi du PPRD. Dans certains milieux, on tente de faire le lien entre la création du G7 et la démission de Malumalu de la présidence de la Ceni.
« Un coup de tonnerre »
Sur son compte Twitter, Olivier Kamitatu, l’un des leaders du G7, parle d’« un nouveau coup de tonnerre dans le paysage ». Samy Badibanga, président du groupe parlementaire UDPS et alliés à l’Assemblée nationale, pense que la démission de M. l’abbé Malumalu, « va compliquer les choses » dans la poursuite du processus électoral.
Nombre d’observateurs craignent que la démission de Malumalu n’obstrue le chemin qui mène aux élections générales de 2016. Par expérience, l’on prédit déjà que la succession ne se fera pas sans accroc.
Dans les mœurs politiques congolaises, la désignation par consensus d’un candidat à déléguer dans l’un ou l’autre institution publique n’a toujours pas été facile. C’est dans la confusion la plus totale, rappelle-t-on, que Malumalu a été coopté comme délégué de la composante « Confessions religieuses » de la Société civile à la Ceni. L’église catholique s’était d’ailleurs opposée à ce choix. Mais, pour des raisons non élucidées, c’est à l’abbé Malumalu qu’avaient été finalement confiées les commandes de la Ceni. Sans doute, sa succession empruntera le même chemin - avec toutes les contradictions et tous les obstacles possibles.
La présidence de la République est bien consciente de cette difficulté. Dans le communiqué qui rend compte de la démission de Malumalu, elle demande expressément à la composante dont était issu le président de la Ceni, de « se réunir en vue de désigner son remplaçant conformément aux articles 10, 12, 14 et 15 de la loi organique n°13/012 du 19 avril 2013 modifiant et complétant la loi organique n°10/013 du 28 juillet 2010 portant organisation et fonctionnement de la Commission électorale nationale indépendante et de communiquer le nom de l’intéressé à l’Assemblée nationale pour entérinement ».
De son côté, la Commission africaine pour la supervision des élections (CASE) craint que la démission de Malumalu n’ouvre une brèche au glissement tant redouté. Réagissant au départ de Malumalu, la CASE exprime « sa vive préoccupation quant à la poursuite normale du processus électoral en République démocratique du Congo ».
A tout prendre, la démission de M. l’abbé Malumalu doit être retournée dans tous les sens. Si la succession devait connaître un grand retard, comme c’est souvent le cas en pareille circonstance, une requalification du processus électoral pourrait s’avérer indispensable. C’est le scénario à éviter.
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