
Le "G7", groupe de sept partis congolais passé récemment dans l’opposition, a annoncé samedi son intention de présenter un candidat à la prochaine élection présidentielle programmée fin 2016 en République démocratique du Congo.
Le G7 a décidé de "présenter une candidature commune et unique à la prochaine élection présidentielle", a déclaré Christophe Lutundula, sans fournir aucun nom. Membre fondateur du G7, M. Lutundula s’exprimait à Kinshasa à l’occasion de la signature des statuts de cette plate-forme politique, devant plusieurs centaines de militants.
Le groupe a quitté la majorité présidentielle en septembre, en accusant le président Joseph Kabila de vouloir se maintenir au pouvoir coûte que coûte.
Pour remporter les prochaines élections, le G7 est prêt à conclure des "accords de partenariat ou de collaboration avec d’autres organisations politiques", a indiqué M. Lutundula.
M. Kabila dirige la RDC depuis 2001 et la Constitution lui interdit de se représenter. L’opposition accuse son clan de comploter pour lui permettre de se maintenir en poste au-delà du terme de son mandat, quitte à retarder les élections.
Autre dirigeant du G7, Olivier Kamitatu, a dénoncé la "pression" exercée par le pouvoir sur la Commission électorale nationale indépendante (Céni) pour l’empêcher de publier un nouveau calendrier électoral.
En septembre, une décision de la Cour constitutionnelle a rendu caduc l’échéancier de la Céni qui prévoyait la tenue d’une succession de scrutins jusqu’à la présidentielle de novembre 2016.
M. Kamitatu a exhorté la Céni à publier rapidement un calendrier "aménagé" permettant la tenue de la présidentielle dans le délai prévu par la Constitution.
Le climat politique est très tendu en RDC à l’approche de la fin du mandat de M. Kabila. Mercredi, l’ONU, qui dénonce depuis plusieurs mois une multiplication des arrestations d’opposants, a exhorté Kinshasa à permettre la tenue d’"élections crédibles" en novembre 2016.
Depuis quelques semaines, le gouvernement cherche à minimiser l’effet de la défection du G7 et d’un des anciens soutiens de M. Kabila, Moïse Katumbi, qui a démissionné fin septembre du parti du président et de son poste du gouverneur de la province du Katanga (sud-est), en invoquant des raisons similaires à celles du G7. Richissime et populaire, M. Katumbi passe pour un possible présidentiable.