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Infos congo - Actualités Congo - Premier-BET - 08 aout 2024
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Politique

Denis Mukwege : le lauréat du prix Nobel brigue la présidence de la République démocratique du Congo

2023-12-02
02.12.2023
Spécial Elections
2023-12-02
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Inscrit en candidat indépendant, le natif de Bukavu sera accompagné par l'Alliance des Congolais pour la refondation de la nation (ACRN), un regroupement de huit partis mis en place le 18 mai dernier. L'ACRN a présenté 449 candidatures pour les élections législatives nationales ; ils seront également mobilisés avec les sympathisants pour vanter le programme politique de Denis Mukwege.

C'est sous la métaphore d'un "arbre de paix, arbre de vie" que le Dr Mukwege présente son projet de social pour les congolais afin de "mettre fin à la guerre, fin à la faim et fin aux vices"

Pour lui, rien ne peut se faire sans la paix c'est pourquoi elle constitue le socle de son programme politique.

"Sans paix, il n'y aura ni redressement économique et social, ni développement humain, ni état de droit, ni justice pour les victimes", rappelle-t-il.

"Arbre de paix, arbre de vie"

Son plan de paix est une conception globale de la paix sous la forme d'arbre ayant comme racines "les systèmes de défense et de sécurité du territoire national".

Le prix Nobel de la paix entend reformer les systèmes de défense et de sécurité du pays par le perfectionnement du corps de la police à travers les formations de criminologie, police des frontières, police de proximité, police des mines, police scientifique etc.

Ce nouveau système de défense et de sécurité du territoire national aura quelques urgences : "procéder à un état des lieux général de l'armée, améliorer la gestion des stocks d'armes, mettre en place un système de traçabilité des munitions et des armes mises à la disposition des soldats et des policiers, assurer un respect martial de la chaîne de commandement et forger une armée qui saura distinguer et récompenser les mérites et châtier l'indiscipline et professionnaliser les structures administratives de l'armée"

Pour y arriver, le candidat Mukwege souhaite améliorer les conditions des services, "notamment les salaires du soldat et du policier, afin de venir à bout des différents malaises qui empêchent la performance professionnelle et le comportement éthique dans l'armée et dans la police".

Le tronc de "l'arbre de paix" concerne la sécurité alimentaire nationale et la démobilisation des armements. S'il est élu au soir du 20 décembre, il projette décréter "un état d'urgence agroalimentaire de trois ans" à travers l'aménagement des villages agricoles sur tout le territoire.

Les branches de son arbre de la paix sont les douze branches formant les douze piliers de son projet de société et de "nouvelles civilisations républicaines".

Ces douze piliers représentent les douze sécurités à réaliser pour concrétiser le bien vivre ensemble des congolais. "Il s'agit de la sécurité sanitaire, de la sécurité sociale, de la sécurité économique et de l'emploi, de la sécurité judiciaire et juridique, de la sécurité des biens et des personnes, de la sécurité énergétique, de la sécurité culturelle et sportive, de la sécurité environnementale et touristique, de la sécurité de libre circulation dans les pays de la sécurité des journalistes et du journalisme, de la sécurité diplomatique et enfin de la sécurité éthique et émotionnelle."

Par ailleurs, la sève de l'arbre et de la paix est en effet un autre point du volet social du programme de Denis Mukwege.

Elle rassemble le système éducatif et formatif national élargi à l'enseignement supérieur et technique, aux apprentissages professionnels pratiques, à la recherche scientifique, ainsi qu'à l'Organisation nationale de la créativité et de l'innovation.

Comme tout arbre doit porter des fruits, celui de Mukwege s'appelle le "bien vivre ensemble congolais".

Résolution de la crise sécuritaire

Pour mettre fin la crise sécuritaire qui perdure dans l'Est de la RDC, Denis Mukwege veut dans les cent premiers jours si il est élu, saisir le Conseil de sécurité des Nations unies "pour exiger l'adoption d'une résolution, conformément au chapitre sept de la Charte des Nations unies. Cette résolution devra consister à mettre à la disposition de la République démocratique du Congo une nouvelle mission internationale d'imposition de la paix".

Il souhaite également que l'ONU "adopte une résolution proclamant le respect absolu de l'intégrité territoriale de la République démocratique du Congo et l'inviolabilité de ses frontières". En cas de non-respect, cette résolution devrait entraîner la suspension ou l'expulsion de tout pays qui enfreint de manière persistante les principes énoncés dans la charte.

Denis Mukwege se dit conscient des facteurs endogènes et exogènes de l'instabilité de la RDC. C'est pourquoi il milite pour un dialogue avec toutes les parties prenantes et l'application des objectifs de la Conférence internationale de la région des Grands Lacs, "conformément à son pacte et ses protocoles en vue d'instaurer une nouvelle civilisation de la coexistence pacifique des pays de la région, où la sécurité et le codéveloppement transfrontaliers seront les principales règles des vies communautaires régionales".

Candidat de l'opposition ?

Quant à une candidature unique de l'opposition face au président Tshisekedi, Denis Mukwege se dit prêt à porter ce flambeau mais ouvert à toute concertation.

Des émissaires de cinq leaders de l'opposition étaient en Afrique du Sud pour discuter d'une éventuelle position commune en vue des élections du 20 décembre mais aucun compromis n'avait été trouvé.

Denis Mukwege evisage poursuivre les concertations avec les autres parties de l'opposition pour atteindre cet objectif.

"Les différents candidats vont continuer à discuter pour pouvoir trouver une solution. Je ne peux pas être dans une négociation très rigide. La règle de la négociation, c'est la flexibilité et je vais présenter mon plan de paix et essayer de convaincre les autres que je suis le meilleur candidat pour pouvoir mettre en œuvre ce plan", précise-t-il.

Vie et combats de Denis Mukwege

En 2012, le Dr Denis Mukwege, lauréat du prix Nobel, a été attaqué par des hommes armés - une conséquence, selon lui, de ses critiques à l'égard des politiques du gouvernement de la République démocratique du Congo en matière de violence sexiste.

Dix ans plus tard, alors qu'il vit sous la protection des forces de maintien de la paix des Nations unies, le Dr Mukwege a lancé un nouveau défi aux dirigeants du pays. Il a annoncé lundi qu'il se présenterait aux élections présidentielles prévues en décembre.

Connu sous le nom de "Dr Miracle", cet homme de 68 ans est devenu célèbre dans le monde entier pour avoir pratiqué la chirurgie reconstructive sur des femmes qui avaient été violées dans l'est du pays, déchiré par la guerre. À ce jour, son hôpital a traité plus de 50 000 survivantes de violences sexuelles et il s'est imposé comme l'un des plus grands experts mondiaux dans son domaine.

Le Dr Mukwege est né en 1955 à Bukavu, une ville de l'est de la République démocratique du Congo. Après de nombreuses visites aux malades de la communauté avec son père prédicateur, il a décidé qu'il voulait devenir médecin.

Il a commencé sa formation dans une école de médecine de l'autre côté de la frontière, au Burundi, puis a étudié la gynécologie et l'obstétrique à l'université d'Angers, en France.

Au chevet des femmes de l'Est de la RDC

En 1998, il a créé une clinique dans sa ville natale. Le médecin voulait que l'hôpital de Panzi soit consacré à la santé maternelle, son équipe s'occupant des nouvelles mères ou des femmes enceintes. Cependant, lorsque la guerre a éclaté, de plus en plus de femmes sont venues à la clinique avec des blessures horribles dues à des violences sexuelles commises par divers groupes armés.

En 2013, le Dr Mukwege a déclaré à la BBC que les viols commis dans l'est de la République démocratique du Congo faisaient partie d'une "stratégie" visant à forcer les communautés à abandonner leurs terres et leurs ressources.

Depuis trois décennies, la région est en proie à des conflits, de nombreux groupes armés se disputant l'or et d'autres ressources précieuses.

Différentes milices ont été accusées de commettre des viols aveugles - des dizaines de milliers de femmes auraient été attaquées au cours du conflit, selon Amnesty International.

M. Mukwege a raconté à la BBC sa première expérience de traitement d'une femme violée et mutilée par des hommes armés.

"Après avoir été violée, elle avait reçu des balles dans les parties génitales et les cuisses", a déclaré le docteur Mukwege à propos de la première victime de viol qui s'est présentée à sa clinique. "Le véritable choc s'est produit trois mois plus tard. Quarante-cinq femmes sont venues nous raconter la même histoire.

Avec ses collègues, le Dr Mukwege a depuis soigné des dizaines de milliers de victimes et est devenu "le plus grand spécialiste mondial du traitement des violences sexuelles en temps de guerre", selon le prix Nobel.

L'hôpital de Panzi soigne aujourd'hui plus de 3 500 femmes par an. Outre les traitements médicaux, les victimes de violences sexuelles peuvent également bénéficier d'une aide psychologique et juridique.

En 2012, dans un discours à l'ONU, le Dr Mukwege a critiqué le gouvernement du président de l'époque, Joseph Kabila, et d'autres pays pour ne pas avoir fait assez pour mettre fin à ce qu'il a appelé "une guerre injuste qui a utilisé la violence contre les femmes et le viol comme stratégie de guerre".

Le mois suivant, il a été pris pour cible par des hommes armés qui se sont introduits chez lui et ont brièvement pris ses filles en otage.

Selon le site web de son organisation, son ami de confiance et agent de sécurité a été tué au cours de l'attaque.

Il s'est ensuite enfui avec sa famille en Suède, puis en Belgique.

Retour au pays

À la suite d'une campagne menée par des femmes de la région qui ont collecté des fonds pour payer son billet, il est rentré chez lui au bout d'un an.

"Après ce geste, je ne pouvais pas vraiment dire non. Et aussi, je suis moi-même déterminé à aider à combattre ces atrocités, cette violence", a-t-il déclaré à la BBC.

Depuis son retour en République démocratique du Congo, le Dr Mukwege vit dans son hôpital, sous la protection permanente des forces de maintien de la paix des Nations unies.

Il a reçu le prix des droits de l'homme des Nations unies, a été nommé parmi les 100 personnes les plus influentes du magazine TIME et a obtenu le prix Nobel de la paix en 2018.

Le Dr Mukwege a déclaré au comité Nobel qu'il était en salle d'opération lorsque la nouvelle du prix lui est parvenue.

Des foules se sont rassemblées à l'hôpital, applaudissant à tout rompre.

Bien qu'il soit novice en politique, le Dr Mukwege a souvent plaidé sur la scène internationale pour la paix en République démocratique du Congo.

L'année dernière, il a demandé aux Nations unies d'imposer des sanctions au Rwanda pour son soutien présumé au mouvement rebelle M23 dans l'est de la République démocratique du Congo, dont la résurgence a entraîné des affrontements sanglants et le déplacement de centaines de milliers de personnes. Le Rwanda nie ces accusations.

Cependant, malgré ses antécédents, le Dr Mukwege ne dispose pas des réseaux politiques nationaux dont jouissent certains des autres candidats à la présidence. Les analystes ont donc mis en doute la capacité du médecin à perturber le statu quo, le qualifiant d'"étranger".

Cependant, il est célébré en RD Congo comme un éminent gynécologue et philanthrope qui a le sens de la politique locale. L'idée de se présenter à l'élection présidentielle lui est venue de ses partisans, qui lui ont apporté de l'argent, même s'il s'agit d'une somme modeste de 160 millions de francs congolais (64 000 dollars), qui n'ira pas loin dans un pays de la taille de l'Europe occidentale...

Ce médecin novateur espère que sa réputation et ses actes humanitaires séduiront les électeurs du pays, qui attendent désespérément une bonne gouvernance après plus d'un siècle d'exploitation par une succession de dirigeants remontant à l'époque coloniale. Le prix Nobel de la paix 2018, pour son action en faveur des femmes violées, a annoncé sa candidature le 2 octobre dernier.


BBC News Afrique / MCP , via mediacongo.net
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