Afrique
Tricher lors d’une présidentielle n’est pas donné à tout le monde. Mais le clan Bongo semble connaître les secrets d’une fraude réussie. Petit mode d’emploi pour mieux comprendre comme l’élection gabonaise va être truquée.
En 2016, Jean Ping était tout proche de battre Ali Bongo Ondimba. Le résultat aurait été historique. Mais après tout, Jean Ping, beau-frère du président gabonais, n’était pas impopulaire. Bien au contraire. Ping était arrivé en tête des scrutins dans 7 des 10 provinces gabonaises. Avec un taux de participations aux alentours de 60 %, tout devait donc normalement tourner en sa faveur. Oui mais voilà, tout s’est finalement joué dans les derniers instants avec des résultats improbables dans une province.
Une province a, selon les résultats officiels du pouvoir, enregistré un taux record de participation. Au Haut-Ogooué, 99,9 % des inscrits ont, selon les résultats, voté et Ali Bongo avait récolté 95 % des voix. Impossible, direz-vous ? Exactement. Après vérification, il ressort d’un recomptage des voix « qu’Ali Bongo est bien arrivé en tête dans cette province et de façon assez large », affirme Mays Mouissi sur son blog. Mais son score serait en réalité de 85 %. Le taux de presque 100 % de participation est tout aussi farfelu. En réalité, Ali Bongo n’a jamais rattrapé ses 60 000 voix de retard sur Ping.
Forcément, cette année, le Haut-Ogooué sera scruté de près et il sera difficile de refaire la même carambouille. Mais Bongo a d’autres atouts dans son jeu. Car la fraude semble être un système bien huilé. Dans une interview au journal français JDD, l’ex-ministre de la Justice, Séraphin Moundounga, exilé à Paris, avait affirmé être en possession des « PV numérisés de chaque bureau de vote du pays » et assurait que Ping avait « remporté » l’élection « avec 60 % des suffrages, contre 38 % pour Ali Bongo ».
Autant dire que Bongo n’a pas peur de confirmer l’expression : « Plus c’est gros, plus ça passe ». L’ancien ministre de la Justice a d’ailleurs failli être puni d’avoir dit la vérité : après sa démission, il dit « avoir subi quatre tentatives d’assassinat et d’enlèvement ». Pour tenter d’avoir son propre décompte des voix, la plate-forme Alternance 2023 a mis en place d’un système de collecte des voix, le portail Elections Gabon. Cette fois, l’opposition ne veut pas subir les résultats officiels et veut montrer, preuves à l’appui, qu’elle a bien remporté la présidentielle.
Le code à 7 caractères (précédé de « @ ») à côté du Nom est le Code MediaCongo de l’utilisateur. Par exemple « Jeanne243 @AB25CDF ». Ce code est unique à chaque utilisateur. Il permet de différencier les utilisateurs.
Les plus commentés
Société Justice : Constant Mutamba annonce l'ouverture, ce mercredi, d'un procès public contre Corneille Nangaa et ses complices
23.07.2024, 9 commentairesSociété Judith Suminwa aux membres du gouvernement : « Nous devons bannir l’exposition d’une vie ostentatoire, d’un luxe isolent »
22.07.2024, 8 commentairesReligion « Désormais aucune association confessionnelle ne peut s’installer dans un rayon de 500 mètres par rapport à une autre », ( Constant Mutamba)
21.07.2024, 7 commentairesPolitique Agression rwandaise : Vital Kamerhe obtient les assurances de l'Union européenne pour le retour de la paix dans l'Est de la RDC
20.07.2024, 5 commentaires
Ils nous font confiance
Ali Bongo, président gabonais