Politique
Face à Tina Salama, sa porte-parole, le président Félix Tshisekedi s’est agacé publiquement de dérives de la justice. Un secteur qui ne marche pas comme il aurait voulu. La déception du chef a provoqué, une nouvelle fois de plus, un tollé général. Par contre, Félix Tshisekedi a mis un point d’honneur sur la gratuité de l’enseignement qui, à ses yeux, passe comme une réforme aboutie. Des regrets aux satisfactions, le président a détaillé intelligemment les points forts de son quinquennat.
L’interview a crevé l’écran. L’exercice auquel les nombreux journalistes auraient souhaité être associés pour poser des questions au président candidat s’est réalisé dans un format réduit. Il aura au moins permis aux Congolais de se faire une idée sur les succès et les échecs de la mandature de leur chef de l’État. Des internautes congolais ont inondé de questions sur différentes plateformes à leur président arrivé fin mandat. Sa porte-parole, Tina Salama, ex-Radio Okapi, les a groupées par thématiques pour les soumettre à son boss. Face à la caméra, le président de la République s’est expliqué sur tous les sujets. D’abord, sa satisfaction, c’est la gratuité de l’enseignement. Une grande victoire de son mandat, mais elle n’est encore assez, dit-il, au regard des choses qui reste à faire. “Ma satisfaction, c’est d’abord la gratuité de l’enseignement. Aujourd’hui, les petites filles ont repris le chemin de l’école. Pour moi, le Congolais est le seul qui peut construire ce pays, mais tout cela passe par l’éducation”, s’est flatté Félix Tshisekedi, lors de cette émission spéciale diffusée sur la télévision publique (RTNC).
Son ambition est de voir la gratuité toucher le secondaire et même l’université. “L’éducation pour moi, c’est la clef numéro un devant les mines, l’agriculture”, a-t-il insisté. D’autre part, Tshisekedi a affiché son optimisme de réussir le pari du développement. Il a évoqué le programme des 145 territoires, la rampe de lancement, selon lui, pour le développement du pays. Des efforts sont consentis pour un impact à court, moyen et long terme auprès de la population. Dans le secteur de l’agriculture, il a évoqué des réformes en cours capables d’aider le pays à devenir indépendant économiquement.
La diplomatie avant la guerre
Sur le plan sécuritaire, le chef de l’État a fait savoir que la guerre sera la dernière option pour résoudre le problème de l’agression rwandaise. Dans l’entre-temps, il faut préserver les relations diplomatiques entre les deux pays. “Nous devons continuer à mettre la pression diplomatique sur le régime Kagame et c’est ce qui fonctionne d’ailleurs. Maintenant que se confirme la montée en puissance de nos forces de défense et de sécurité, j’encourage une fois de plus, le gouvernement de la République de continuer à maintenir cet effort pour que toute aventure belliqueuse sur la terre de nos ancêtres, soit suicidaire, pour quiconque la tenterait“, a martelé Félix Tshisekedi. Pour soutenir son argumentaire, le président a donné même l’exemple des récentes crises dans le monde : « On ne rompt jamais la diplomatie. Tant qu’il y aura des hommes, il y aura la diplomatie. Même aujourd’hui, entre Ukrainiens et Russes, la diplomatie même de l’ombre, soit elle existe donc on ne rompt jamais la diplomatie ».
Pas besoin de m’installer à Goma
À cette même occasion, Félix Tshisekedi a assuré au peuple congolais et particulièrement aux habitants de Goma, de son attention soutenue sur la situation qui prévaut dans la province du Nord-Kivu. “En ma qualité de commandant suprême, je n’ai pas besoin de m’installer à Goma pour que les choses marchent. Grâce à la technologie et à nos nouvelles acquisitions, je peux suivre à partir de mon QG en temps réel les combats sur le terrain”, a-t-il souligné. Et de rappeler que “les Congolais doivent apprendre à nous faire confiance. Vous avez entendu des prophètes de malheur qui ont souhaité la chute de Goma. Goma n’est pas tombé et ne tombera pas”, a-t-il tranché.
Démocrate rompu, mais pas un dictateur
Accusé d’instaurer la dictature pendant son règne, Félix Tshisekedi a réfuté cette perception en réaffirmant son attachement aux valeurs démocratiques. “Je sais que je ne peux jamais devenir dictateur. Je déteste la dictature, je suis un démocrate rompu. Si j’étais dictateur comme prétendent certains, ceux qui disent cela ne seraient pas ici au Congo”, a-t-il fait savoir. Le chef de l’État s’est félicité, par contre, du climat politique dans son pays et se présente comme un défenseur de la démocratie. Fatshi s’est même réjoui du fait que les opposants ne choisissent plus d’aller en exil comme avant. Regardez autour de nous, le pays auquel vous pensez ? Je peux deviner. Si un opposant à ce régime peut dire cela dans ce pays où même un journaliste peut parler de dictature, cela signifie déjà que si ces personnes peuvent le dire ici et rentrer chez elles en toute tranquillité, alors ce n’est pas vrai. » Mais en même temps, il a prévenu qu’il ne faut pas confondre démocratie et anarchie absolue. “J’ai passé les trois quarts de ma vie à lutter contre la dictature, les injustices et pour les libertés”.
Les regrets de Tshisekedi
Les points noirs de sa mandature, Félix Tshisekedi les a détaillés visiblement avec pincement au cœur. À haute voix, il a regretté la rupture de la coalition FCC-CACH. Il n’a pas apprécié le fait que ce deal politique ne se soit pas poursuivi. Lors de cette interview, le chef de l’État a attribué la responsabilité de la rupture de la coalition FCC-CACH à la famille politique de son prédécesseur. “C’est regrettable, car j’ai vraiment investi beaucoup dans cette alliance. Je crois en la solidarité des Congolais. Je me disais que nos amis avaient la gestion qu’ils avaient eue, peu importe les critiques qu’on peut faire, pour moi, c'est terminé. Je m’étais dit que nous allons essayer autre chose : les personnes issues de l’opposition farouche vont s’allier avec eux et prendre les devants pour essayer de changer les choses et leur montrer que nous pouvons changer les choses pacifiquement et fraternellement pour que le Congo réussisse”, a-t-il répondu à Tina Salama.
Enfin, Félix Tshisekedi a nommé la justice comme maillon faible de sa mandature. Il pensait redonner la vitalité à l’État de droit, mais le chemin à parcourir dans ce secteur est encore long. « Là, je vous dis ce que je pense, je ne suis pas vraiment satisfait du bilan jusqu’ici en tout récolté dans la justice. J’ai beaucoup compté sur ce pouvoir parce que je me dis comme dans la Bible, c’est la justice qui élève une nation, mais dans notre cas, c’est la justice qui détruit notre nation », a déploré le président Tshisekedi. Et d’ajouter : « j'ai tout mis en œuvre pour essayer de faire comprendre surtout aux chefs de corps, mon intention, ma vision, en ma vision, c'est de dire que c’est vous qui connaissez votre métier, exercez le consciencieusement tel que vous l’avez appris de vos précepteurs. Malheureusement, je n’ai pas l’impression que nous sommes sur le même diapason », s’est-il indigné.
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Le chef de l’État Félix-Antoine Tshisekedi, face à Tina Salama, porte-parole lors d’une émission spéciale @Photo Droits tiers.