30 juin : le président-candidat au stade des Martyrs, sauf imprévu

À cinq mois des élections, le pouvoir en place entend déjà faire jongler Félix Tshisekedi entre ses deux casquettes : président et candidat. Pour les 63 ans d’indépendance du pays, vendredi 30 juin, le chef de l’État devrait probablement s’adresser aux Congolais à partir du stade des Martyrs devant plus de ses 80 000 soutiens.

Le secrétaire général du parti présidentiel, UDPS, Augustin Kabuya qui l’a annoncé mardi 27 juin 2023 lors d’un rassemblement au siège de son parti à Limete, compte sur la participation massive des militants des partis politiques œuvrant pour la réélection de Tshisekedi fils.

Bien que le haut responsable de l’UDPS ait nuancé que le programme du stade peut être modifié en fonction de l’agenda du président de la République, il a entre-temps demandé aux combattants de son parti de rester aux aguets.

“Soyez dans une position d’alerte parce que ce 30 juin 203 (jour du 63ᵉ anniversaire de l’indépendance), si l’agenda du chef de l’État le permet, il va s’adresser à la population au stade des Martyrs. Préparez-vous déjà, car dès qu’on nous confirme de sa disponibilité, tous, nous serons au stade, nous allons le remplir”, s’est-il exprimé depuis le siège national de l’UDPS. Une longue salve d’applaudissements s’en est suivie.

Tshisekedi président, Tshisekedi candidat

Dorénavant, Félix Tshisekedi ne va plus se mettre à l’écart de la scène. Il s’apprête à arborer ses deux costumes (président et candidat) par intermittence. Vu le décor qu’a planté l’opposition avec les leaders candidats (Katumbi, Fayulu, Sesanga et Matata), la pression s’accentue sur le chef de l’État en fonction, confie un expert électoral à Ouragan.cd.

Un autre spécialiste des questions électorales renseigne que par rapport aux autres candidats déclarés à la prochaine présidentielle, Tshisekedi fils s’est senti un peu en retard alors que ses challengers se rapprochent de plus en plus de la population avec un discours électoral.

De ce fait, a-t-il avancé, le chef de l’État se sent étouffé. Voilà pourquoi il doit descendre dans l’arène en menant aussi l’opération de charme pour commencer à séduire son électorat. “Durant ces 22 semaines qui nous séparent à peu près des élections, Félix Tshisekedi sera président autant qu’il le doit. Mais aussi, il sera candidat à chaque fois qu’il le peut, avant la période de campagne proprement dite”, explique-t-il, craignant tout de même que l’opinion crie haro sur une campagne électorale précoce du chef de l’État.

Faire reparler le stade des Martyrs

Pour ne pas être bousculé lors des élections, Félix Tshisekedi s’appuie sur la détermination et l’engagement de ses partisans. À cela s’ajoutent la stratégie et la loyauté de ses partenaires politiques, déterminés toujours à lui donner une victoire écrasante à la présidentielle de décembre.

Après le succès du samedi 29 avril, le camp Tshisekedi entend ainsi rééditer l’euphorie et la fièvre dans tout Kinshasa à partir du stade des Martyrs. L’Union sacrée s’apprête à paralyser de nouveau la ville et démontrer ainsi à l’opinion sa capacité de mobilisation, mais surtout la popularité de son candidat à la magistrature suprême.

Meetings populaires, rassemblement des militants, descentes sur le terrain, les stratégies se multiplient dans un climat très tendu. Le combat devient encore rude entre l’opposition et la majorité.