Provinces
13 juin 2022-13 juin 2023, douze gros mois, jour pour jour, viennent de s’écouler depuis que Bunagana, la cité frontalière congolaise entre l’Ouganda et la RDC, dans le territoire de Rutshuru, province du Nord-Kivu, était passée sous contrôle des terroristes du M23, bras armé du Rwanda. Un anniversaire de triste mémoire qui ne devrait jamais coïncider avec celui du président de la République, Félix Tshisekedi. Et depuis l’arrivée de la force de l’EAC dans cette cité, l’Etat congolais tarde à reprendre le contrôle de ce poste douanier. D’où la question de savoir pourquoi Kinshasa ne veut pas, mieux, hésite à assurer son impérium sur Bunagana.
La prise de Bunagana en juin dernier avait provoqué un tollé dans l’opinion congolaise qui s’était interrogée sur la force derrière cette rébellion, pourtant défaite il y a plus de 10 ans par l’armée congolaise avec l’appui de la Brigade d’intervention de la Monusco. Ainsi, des soupçons se sont accrus notamment sur un possible rôle qu’aurait joué l’Ouganda aux côtés du M23 pour occuper Bunagana.
Il a fallu attendre début d’avril dernier pour que les forces régionales de la Force régionale de l’EAC reprennent le contrôle de Bunagana, après neuf mois d’occupation par les rebelles du Mouvement du 23-Mars (M23). Le départ du M23 de Bunagana était une exigence clé lors de plusieurs cycles de médiation sur la crise dans l’est de la RDC.
Pourquoi les autorités de Kinshasa tardent à reprendre Bunagana douze mois après le déploiement de la Force régionale de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Est (EAC) dans cette cité pour combattre les terroristes du M23 aux côtés des FARDC ? Comment cette partie intégrante de la RDC doit continuer à échapper au contrôle de ses dirigeants ? Comment cette situation inexplicable aux yeux mêmes du citoyen congolais lambda doit persister comme si elle est normale ?
POURQUOI KINSHASA TRAINE LE PAS ?
L’état actuel de Bunagana est si préoccupant que ni les FARDC ni la Force régionale de l’EAC ne sont parvenues à déloger les insurgés et leurs alliés. Un statu quo qui ne peut qu’inquiéter à six mois des élections générales. D’autant que les autorités congolaises savent qu’elles sont comptables de cette situation devant leurs électeurs.
Si les rebelles du M23 ne sont plus à Bunagana, on est en droit de se demander pourquoi Kinshasa traîne le pas pour reprendre une partie de ce territoire, qui abrite une cité commerciale, à 60 km de Goma ?
Ayant déjà tiré la leçon de la présence en villégiature de la Force régionale de l’EAC dans cette partie du Nord-Kivu, le Gouvernement congolais a compris qu’elle ne peut pas compter sur elle. Alors qu’elle y est déployée pour combattre aux côtés des FARDC les terroristes du M23, les forces combattantes de l’EAC se comportent en observatrices des exactions commises par la coalition M23/RDF. Le commandant suprême des FARDC n’a pas hésité à l’accuser de jouer le jeu du Rwanda en étant de mèche avec l’ennemi.
Face à cette situation, il est temps que Kinshasa invente une autre recette plus efficace pour récupérer Bunagana. Faudra-t-il attendre que les troupes de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) se déploient pour voir le bout du tunnel de la problématique de Bunagana en particulier, de la partie orientale de la RDC en général ?
FAUDRAIT-ON NEGOCIER ?
La reprise effective de ce poste frontalier nécessite-t-elle que les autorités congolaises négocient avec les parties prenantes à ce dossier, notamment le Rwanda et ses supplétifs ? S’il faut négocier, que doit-on négocier ? Que cache tout ce silence ou cette léthargie du Gouvernement Sama II devant la situation de Bunagana ? Des interrogations qui expriment le désir de l’opinion nationale de voir Bunagana revenir sous le contrôle de Kinshasa.
Tout compte fait, Bunagana doit interpeller l’Etat congolais en termes d’enjeux économiques ou financiers que représente ce poste douanier aussi fructueux que Kasumbalesa (Haut-Katanga), voire Boma et Matadi dans le Kongo Central.
En attendant, les pauvres habitants de cette cité commerciale ne savent plus à « quel libérateur » se vouer.
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