À quoi sert la poche du kangourou ?

Quand on pense au kangourou, on se l’imagine rarement sans son petit dans la poche. Dans le 6/8, notre vétérinaire Bénédicte Flament nous explique le rôle que joue cette poche dans le développement du bébé kangourou.

Comme le wallaby et l’opossum, le kangourou appartient à la famille des marsupiaux. La poche est un trait caractéristique chez cette classe de mammifères, mais pas seulement. On la retrouve aussi chez certains crustacés comme la puce de mer. Même si elle permet à la maman kangourou de transporter ses petits, ce n’est pas sa première fonction.

Une fonction d’incubateur

C’est un repli de peau qui recouvre les mamelles de la femelle et fait office de couveuse. À la naissance, le bébé kangourou mesure quelques tout petits millimètres seulement et ne pèse qu’un seul gramme. Il est alors très peu développé et n’a même pas de poumons pour respirer. C’est grâce à sa multitude de vaisseaux sanguins qu’il arrive à capter son oxygène par voie transcutanée.

Seuls ses deux petits bras sont développés et lui permettent, à la sortie du vagin, de se rendre jusqu’à la poche ventrale. Pour le guider, la maman dépose au moment de l’accouchement un sillon de salive entre le vagin et la poche qui lui permettra de trouver son chemin.

Un moyen de transport à deux places
Il restera ensuite huit mois dans la poche. C’est là qu’il va poursuivre son développement et se nourrir aux mamelles. Après huit mois il pèse 3,5 kilos et commence à sortir de la poche. Celle-ci prend alors uniquement une fonction de transport et de protection contre les prédateurs.

L’autre particularité anatomique de la femelle kangourou, c’est qu’elle possède trois vagins et deux utérus. Elle peut donc avoir plusieurs bébés en même temps qui seront chacun à une étape différente de leur développement, et porter dans sa poche un nouveau-né et un jeune âgé de plusieurs mois.