Politique
Lamuka est proche de s’éclater. Fayulu et Muzito sont en voie de perdre des plumes. Les deux leaders se disputent la “coalition”, surtout la qualité de parler en son nom. Et pourtant, ils en sont tous cofondateurs et membres du présidium.
Vendredi 31 mars, le président de l’Ecidé a dégainé en premier annonçant dans un communiqué, que Muzito et son parti Nouvel Élan ont perdu la légitimité de s’exprimer au nom et pour le compte de Lamuka. Fayulu dit s’appuyer sur la correspondance du 22 décembre 2022 où l’ex-Premier ministre lui avait signifié son retrait volontaire du présidium de la plateforme.
Sans surprise, les pro-Muzito ont répliqué un jour après, soit samedi 1er avril 2023. Ils ont rendu à Martin Fayulu la monnaie de sa pièce, ou mieux, répondu au coup pour coup. Le secrétaire général de Nouvel Élan, Blanchard Mongomba a accusé l’ancien candidat à la présidentielle de 2018 de fraude, mensonge et tricherie.
À cor et à cri, il a avancé que Lamuka n’appartient pas à Fayulu. Pour l’histoire qu’il ne peut jamais être falsifié, Maître Mongomba rappelle que lorsque Muzito rencontrait les leaders politiques de l’opposition en 2018 pour faire bloc contre Kabila, Martin Fayulu n’était pas du nombre.
Le général (comme l’ont surnommé les militants de Nouvel Élan) a martelé que Muzito ne va pas renoncer à ses responsabilités de cofondateur de la plateforme Lamuka. D’ailleurs, a-t-il épinglé, le leader de l’Ecidé a déjà tourné le dos au combat de la vérité des urnes lorsqu’il avait déclaré, avoir pardonné ceux qui ont volé le pouvoir du peuple congolais en 2018.
COEL et CSOL, des faux jumeaux
Les deux structures ont des objectifs identiques : surveiller et contrôler le processus électoral. L’une, la Coordination des opérations électorales (COEL) mise en place par Martin Fayulu et l’autre, la Commission de suivi, surveillance des opérations électorales et de lutte contre la fraude électorale (CSOL/Lamuka) est une invention d’Adolphe Muzito. Curieusement, les avis de deux structures sur le processus électoral en cours convergent. D’aucuns parlent même d’un bis repetita car elles dénoncent, au nom de Lamuka (initiale), les dysfonctionnements constatés au niveau de la commission électorale et promettent de contrer la fraude électorale.
Les membres de la COEL se sont exprimés le vendredi 24 février 2023, lors d’un point de presse à Kinshasa sur le processus d’identification et d’enrôlement des électeurs. D’après eux, le processus électoral sous la direction de Kadima est totalement discrédité, donc, une vaste escroquerie.
Un mois après, c’était le tour de la CSOL/Lamuka aile Muzito de se prononcer sur le même sujet, mais toujours au nom de la plateforme. Le 27 mars, les membres de cette entité ont noté des incohérences quant au nombre de kits électoraux affectés dans chaque centre d’enrôlement par rapport à ce qui était prévu.
“Bloc patriotique”, l’origine du désamour
Le refroidissement des relations entre Fayulu et Muzito a débuté dès la création du Bloc patriotique en 2022. Le groupe réunit des forces citoyennes et des partis politiques de l’opposition, qui exigent des réformes électorales consensuelles avant les élections de décembre 2023.
À l’époque, le camp Muzito avait reproché à Martin Fayulu d’avoir accepté que le Front commun pour le Congo (FCC) de Joseph Kabila intègre la nouvelle dynamique de revendications. “Joseph Kabila a tripatouillé les résultats des élections de 2018 et n’est pas qualifié, à cette étape, pour mener la lutte pour de bonnes élections“, avait martelé l’aile Muzito.
“Étonnant” réagissent les pro-Fayulu avant de rappeler que le parti d’Adolphe Muzito était signataire de la première déclaration publique du Bloc patriotique. De plus, avaient-ils ajouté, les membres de Nouvel Élan étaient même dans la rue de Kinshasa lors de la première marche de ce mouvement.
La “présidentielle”, autre point de discorde
La double candidature annoncée de Fayulu et Muzito à la magistrature suprême illustre une nouvelle fois des fissures et des divergences au sein de Lamuka. Premier décor du dédoublement de la plateforme.
L’interprétation des nouveaux objectifs de Lamuka divise également les deux leaders politiques. Les soutiens de Fayulu estiment que la coalition s’est muée en plateforme politique dès avril 2019. Le parti Nouvel Élan d’Adolphe Muzito rejette cette thèse. Il considère que Lamuka n’est qu’une force de revendications, un espace de résistance et que la question électorale n’est pas encore à l’ordre du jour.
Fayulu et Muzito sont les deux leaders de la même organisation politique qu’ils ont décidé de diriger à tour de rôle sous la forme d’une présidence tournante tous les six mois, après plusieurs départs d’autres cofondateurs. Depuis quelques maintenant, les deux évoluent séparément, chacun mène ses activités au nom de son parti politique. Mais parfois, tout le monde utilise le label Lamuka. Très clair que personne ne veut laisser tomber cet instrument politique qui avait secoué le régime Kabila.
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