Politique
Jour J moins 1. Le Président français arrive samedi à Kinshasa. Emmanuel Macron est particulièrement attendu sur la question de l’agression rwandaise. Ce que lui-même a désigné par une circonlocution diplomatique, très politiquement correct, « la souveraineté, l’unité et l’intégrité territoriale de la RDC ne se discutent pas ».
Il est vrai que la France, en particulier sous Jacques Chirac et dans une certaine mesure sous l’actuel locataire de l’Élysée, a été pratiquement le seul membre permanent occidental du conseil de sécurité à œuvrer pour la souveraineté pleine et entière de la RDC. Il est évident qu’au plus fort de l’agression durant les années Kabila le soutien français a toujours servi de contrepoids au tropisme rwandais du bloc anglo-saxon.
Même si pour notamment sécuriser les activités pétrolières de Total au Mozambique, Paris a recours à Kigali. Bonjour la realpolitik ! Et toutes ses contreparties, y compris au mieux l’équilibrisme et au pire le grand écart par rapport à la guerre que conduit, scénarise et orchestre le Régime rwandais dans l’est de la RDC.
Difficile, en effet, dans cet Occident conditionné par le péché par inaction ou par omission lors du génocide de 1994 et bluffée par « l’autoritarisme… éclairé » de Paul Kagamé, de nommer l’agresseur du Congo-Kinshasa. Et d’en tirer toutes les conséquences logiques du point de vue du droit international. Cultivé et formé à bonne école, Emmanuel Macron n’ignore pas la phrase du philosophe… français Albert Camus : « mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde ».
Pour autant, les Congolais ne devraient pas fétichiser autour de la venue du Président Macron. Ce dernier ne saurait être le messie qui mettrait fin à l’agression de la RDC par le Rwanda et ceux qui soutiennent dans l’ombre cette razzia doublée de massacres des populations congolaises depuis un quart de siècle. S’il ne faut pas sous-estimer le concours d’un pays qui compte dans le concert des nations comme la France, il ne faudrait pas non plus en surestimer le poids ni l’influence.
Quoi qu’il en soit, vu de la RDC, la défense de l’intégrité du territoire et de la souveraineté ne saurait résulter d’aucune sous-traitance étrangère. Pas même africaine.
Soixante ans après l’indépendance, la RDC devrait s’assumer tant il est vrai, avec l’écrivain québécois, qu’on ne libère pas un peuple, un peuple se libère. À moins de vieillir sans grandir.
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