Economie
Il s'agit-là des retombées de la décision des autorités de la RDC qui ont durci les conditions de traversée entre Kinshasa et Brazzaville. En réalité, ces mesures sont en vigueur depuis décembre 2013. A l'époque, elles avaient provoqué des rumeurs folles selon lesquelles les femmes de la RDC, âgées de moins de 30 ou 40 ans, étaient interdites de traversée vers Brazzaville.
Des sources proches de la Présidence de la République ont cependant tout fait d'éclaircir la situation. Ce durcissement, ont-elles souligné, a été décidé après des allégations de trafic d'êtres humains impliquant des ressortissants de la RDC.
Le Gouvernement de la RDC a tenu, pour mettre fin à ces rumeurs, à préciser que ces mesures sont générales et ne visent aucune catégorie de la population en particulier, mais plutôt le renforcement des conditions de sortie dans toutes frontières du pays.
Cela étant, les Congolais devront donc désormais présenter un passeport en cours de validité à toutes ces frontières. Pour aller à Brazzaville, ils devront se munir du laisser passer habituel, ainsi que des documents obligatoires tel que le certificat de vaccination international, ce document qui est devenu une simple formalité.
Les femmes mariées, quant à elles, devront désormais présenter une autorisation maritale et les enfants une autorisation parentale.
Les étudiants et les touristes ne font pas exception. Ils devront obligatoirement présenter une invitation ou son équivalent. Les commerçants devront se munir d'un registre de commerce ou son équivalent.
Ces mesures n'ont rien de nouveau. D'après la Direction générale des migrations (DGM), elles existent depuis toujours. La nouveauté, c'est que les services de cette institution ont reçu maintenant l'instruction de les appliquer de manière rigoureuse.
Comme souligné plus haut, officiellement les femmes ne sont pas exclusivement visées par ces mesures. L'impression qu'elles sont particulièrement pointées vient du simple fait qu'elles sont largement majoritaires, par rapport aux hommes, à faire quotidiennement la traversée vers Brazzaville.
Malgré les chahuts observés à l'annonce de ces mesures, l'on doit relever qu'elles sont d'une importance capitale en cette période où l'odieuse pratique du trafic d'êtres humains a pris une envergure inquiétante. D'ailleurs, le Forum international des femmes de l'espace francophone (FIFEF), avait dénoncé, le 1er décembre dernier, l'existence d'un réseau de trafic de jeunes filles entre la RDC et le Liban. L'affaire, on s'en souvient, avait fait grand bruit à l'époque.
D'après les responsables de cette ONG, ces jeunes filles sont recrutées à Kinshasa sous prétexte de travailler au Liban. Mais une fois au Liban, elles y sont en réalité vendues où elles sont exploitées comme esclaves. Et il s'agit-là de l'esclavagisme sous toutes ses formes.
Notre journal a à plusieurs reprises tiré l'attention sur l'essaimage d'orphelinats dans le pays en général et dans la ville de Kinshasa en particulier. Tous ne sont pas aussi sains qu'ils veulent le faire croire. Certains ne sont en réalité que des maisons de "blanchiment" d'enfants, pour tromper la bonne foi de l'Etat, avant que ces pauvres anges ne soient expédiés comme de vulgaires marchandises sous d'autres cieux, comme si on était encore au XVIe siècle.
La commission diocésaine "Justice et Paix" de l'Eglise catholique de Kikwit avait produit, en janvier dernier, un travail remarquable en rendant à leurs parents une bonne dizaine d'enfants, enlevés au Bandundu puis vendus à Kinshasa.
Arsène Ngondo, président de cette structure, avait incité les autorités à tout faire pour mettre fin à ce phénomène.
Durcissement également à la frontière congolo-burundaise
A la frontière congolo-burundaises, les autorités des deux pays ont également durci les conditions de traversée de cette frontière, à partir de Kavimvira, au Sud-Kivu. Selon cette nouvelle réglementation, les Congolais doivent désormais se doter d'un passeport ou d'un laissez-passer délivré par la Communauté des pays des Grands lacs (CPGL) pour traverser ce poste frontalier, en lieu et place des jetons de laissez-passer individuels habituels.
Selon le poste d'Uvira de la Direction générale de migration, cette mesure concertée vise à renforcer la sécurité à Bujumbura, la capitale du Burundi, à l'approche des élections générales prévues dans ce pays en 2015.
Cependant ici, comme notre Journal a eu à le signaler hier, cette réglementation à double vitesse est regrettable. Cette restriction à sens unique, dans ce sens qu'elle semble défavoriser les Congolais, mérite correction.
Si, à l'heure de la mondialisation, les frontières sont plutôt appelées à s'ouvrir un peu plus, cet appel à l'ouverture ne doit pas occulter les mesures de sécurité. Quant au malheureux phénomène de trafics d'êtres humains, la 14ème session du Comité des chefs de Police de l'Afrique Centrale, CCPAC, qui s'est tenu à Kinshasa en octobre 2013, en avait largement fait écho, en signifiant qu'il est très regardant sur ce phénomène.
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