Politique
Le 24 janvier 2019, un certain jeudi, le président sortant Joseph Kabila transmettait le pouvoir à Félix Tshisekedi à l’issue des élections de décembre 2018. Félix Tshisekedi devenait ainsi le 5ème président de la RDC. Au cours de son investiture, le nouveau président congolais a tenu un discours-programme dans lequel il a pris plusieurs engagements. Sur les plans politique, sécuritaire, économique, social… Quatre ans après, quelles sont les promesses tenues ? Lesquelles ne l’ont pas été ? A quelque 11 mois de la fin du quinquennat de Fatshi, peut-on espérer que celles non encore tenues le seront ? L’amélioration des conditions sociales des Congolais reste le parent pauvre des priorités de Félix Tshisekedi.
En entrant en fonction, Félix Tshisekedi avait pris une série d’engagements qu’il a considérés comme priorités. Il s’agit notamment de la libération de tous les prisonniers politiques, le rétablissement de l’autorité de l’Etat, la lutte contre la corruption, l’impunité, la consolidation d’un Etat de droit, la lutte contre la mauvaise gouvernance. En mars 2019, ils furent 700 prisonniers politiques à avoir été graciés par Félix Tshisekedi, dont Franck Diongo, Firmin Yangambi. Fatshi avait chargé "le ministre de la Justice de recenser tous les prisonniers politiques, d’opinion ou assimilés sur l’ensemble du territoire national en vue de leur prochaine libération".
Quant au rétablissement de l’autorité de l’Etat, il continue à battre de l’aile, particulièrement dans les provinces où sévissent des groupes armés (Nord-Kivu, Ituri). Pour cette raison d’ailleurs, elles ont été placées sous état de siège depuis le 6 mai 2021. En dépit de cette mesure exceptionnelle, les choses stagnent, car la situation sécuritaire est loin de se stabiliser environ deux ans après.
Annoncée avec pompe, la lutte contre la corruption a la peau dure. En dépit de nombreuses initiatives prises par le Président Félix Tshiskedi, notamment la réactivation de l’Inspection générale des finances (IGF) pilotée par le tout-puissant Jules Alingete et la création de plusieurs structures anti-corruption rattachées à la présidence de la République, on parle de plus en plus de ce phénomène. Cependant, la volonté de combattre cette gangrène est fort manifeste dans le chef des dirigeants congolais qui, de temps à autre, ne sont malheureusement pas exempts.
LA MAUVAISE GOUVERNANCE SŒUR JUMELLE DE LA CORRUPTION
Il en est de même de l’impunité dont la lutte ne porte pas encore des résultats escomptés. Car, de plus en plus bruissent des rumeurs faisant état des indélicatesses dans la gestion de la chose publique mais qui restent impunies. La mauvaise gouvernance est la sœur jumelle de ce mal qu’est la corruption. Comme la corruption, des efforts sont en train d’être menés pour combattre la mal gouvernance, sans succès. Que de soupçons de mauvaise gestion dans le chef de certains animateurs des institutions et autres entreprises publiques ! Le nouveau président avait promis de combattre le tribalisme. Bien des observateurs avisés accusent d’ailleurs le pouvoir d’entretenir cette antivaleur notamment par ses nominations qui bénéficient prioritairement aux ressortissants de l’espace linguistique qui est le sien.
S’il est un discours qui s’entend régulièrement dans la bouche des Congolais, c’est sans conteste l’Etat de droit évoqué régulièrement par les uns et les autres qui estiment que le pays est en voie de devenir un Etat de droit. Plusieurs pesanteurs l’empêchent toutefois de se concrétiser.
Alors que le 5ème président avait promis que le Gouvernement initierait "une campagne de sensibilisation de tous les agents de l’Etat sur leurs responsabilités vis-à-vis de nos populations", une telle campagne n’a jamais eu lieu.
Sur le plan socio-économique, Félix Tshisekedi avait pris l’engagement que son pays pouvait atteindre "l’autosuffisance alimentaire et nourrir deux milliards de personnes en résorbant ainsi deux fois le déficit alimentaire mondial". il faisait foi aux 80 millions d’hectares de terres arables accessibles et ses 40 millions d’hectares de terres irrigables de son pays, doté d’un programme agricole innovant. Quatre ans plus tard, cela reste encore un vœu pieux ! Il ferait mieux de commencer d’abord par nourrir ses propres compatriotes avant d’envisager de penser à l’humanité entière. Véritable gageure !
Bien que cela soit encore un projet, la fabrication des batteries électriques en RDC caresse de plus en plus le Gouvernement via son ministère du Portefeuille. Par conséquent, la production mondiale des voitures électriques, dont il a dit qu’elle dépasserait dans un futur proche celle des voitures à moteur polluant, reste encore un projet.
LA LUTTE CONTRE LA PAUVRETE TARDE A SE FAIRE SENTIR
Parmi les priorités évoquées par Fatshi dans son discours d’investiture, il y a l’engagement de pacifier "tout le territoire national en accélérant la lutte contre l’éradication des groupes armés qui sévissent et sèment la désolation auprès de nos populations". A quelques mois de la fin de son quinquennat, le constat est fort malheureux. En effet, malgré tous les efforts, la pacification du territoire national demeure à ce jour la quadrature du cercle.
La pauvreté est l’une des tares qui restent collées à la peau du peuple congolais. Si bien que sa lutte promise par le premier congolais tarde à se faire sentir.
Il s’était engagé aussi à promouvoir la presse et les médias pour en faire véritablement un quatrième pouvoir. Après l’adoption par la 83ème réunion du Conseil des ministres du vendredi 20 janvier dernier, les professionnels des médias attendent que la promesse du chef de l’Etat se concrétise.
Fatshi n’a pas oublié le développement des milieux ruraux par la construction des infrastructures sociales de base pour mieux maîtriser l’exode rural. A ce sujet, les Congolais attendent la concrétisation effective du fameux Projet de développement à la base des 145 territoires.
QUID DU FORUM DE RECONCILIATION PROMIS ?
Il est cependant des priorités qui ne seront pas réalisées à quelques mois de la fin de 5 ans de Fatshi. C’est le cas notamment de la réconciliation nationale pour laquelle il avait trouvé l’urgence de mettre en place rapidement une véritable procédure d’écoute et de dialogue dans l’ensemble du pays en prélude à un Forum de réconciliation qui réunira toutes les forces vives. De ce Forum de réconciliation, on n’en a jamais eu écho ! Sans doute sa raison d’être ne se justifie plus à ce jour.
Qu’en est-il du financement public des partis politiques dont il avait dit qu’il devait être appliqué ? Attendons la période propice des élections pour jauger la sincérité de Félix Tshisekedi. Sans doute que la nouvelle Loi électorale a prévu cette disposition.
Le successeur de Joseph Kabila avait rassuré les compatriotes de Beni, Butembo et Yumbi de sa détermination à les voir remplir leur devoir civique comme prévu par la Centrale électorale. Si ceux de Yumbi peuvent l’espérer, il est douteux que les Congolais de Beni et de Butembo au Nord-Kivu votent en 2023, la situation sécuritaire ne se prêtant pas.
Comme il l’a promis, les Congolais attendent le recensement pour la deuxième fois après celui de 1984.
L’accès à l’eau potable ainsi qu’au courant électrique est parmi les priorités de Félix Tshisekedi. Ces deux secteurs de la vie sont parmi ceux qui constituent encore de gros défis pour le Gouvernement. A quand la concrétisation de ces promesses, alors que les jours sont comptés pour le mandat de Fatshi-Béton ?
La gratuité de l’enseignement de base a connu quelques couacs après avoir été lancé avec grande pompe et donné beaucoup d’espoir aux parents. Cependant, elle poursuit son bonhomme de chemin, clopin-clopant.
Toutefois, reconnaissons que dans ce secteur, s’il reste beaucoup à faire, beaucoup de réalisations sont également à mettre à l’actif de Fatshi. Qui avait promis de veiller à améliorer les conditions des enseignants du primaire, secondaire et universitaire. Des efforts sont en train d’être menés pour améliorer les conditions salariales et de vie des enseignants avec la mise à la retraite de ceux qui ont atteint l’âge requis. C’est le cas aussi dans la Fonction publique où un grand travail de maîtrise des effectifs est en train d’être mené. L’amélioration des conditions salariales et de travail des agents et cadres de ce secteur passe par ce travail de nettoyage.
Quant à la lutte contre le chômage, Fatshi avait reconnu être un immense défi national car plus de 43 millions de Congolais sont en âge de travailler. Pourtant notre pays ne compte que 4 millions 9 cent mille de salariés ayant un emploi formel et de type moderne. Alors qu’il avait promis de réhabiliter le secteur formel, réformer le plafonnement de l’Impôt professionnel sur les rémunérations et promouvoir le respect dans toutes les branches du SMIG, dont le salaire minimum est établi à 5 dollars par jour.
Quatre ans après la prise de fonctions de Félix Tshisekedi, le bilan est mitigé. Plusieurs engagements pris ont souffert de réalisation. La pandémie de Covid-19, les affrontements avec les terroristes du Mouvement du 23 (M23) au Nord-Kivu sont épinglés parmi les causes qui ont freiné la tenue de certaines promesses.
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