Société
La Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) a publié ce 9 novembre une déclaration. Elle concerne l’Etat de la nation. La lecture de ce document dépeint une situation proche de l’apocalypse.
Dans l’Est du pays, la guerre cause d’immenses ravages tant humain, matériel qu’environnemental. Des centaines de milliers d’habitants sont contraints à fuir ou à vivre comme des bêtes de champs.
A l’Ouest, des villageois voient leurs terres vendues à vil prix. Pour eux aussi, c’est l’errance et une survie sans lendemain. Au Centre, on n’est guère mieux. Ici c’est la famine et le manque d’infrastructures de base qui éloignent des objectifs du millénaire édictés par les Nations unies.
Selon les évêques congolais, le ”mercantilisme militaire” et des alliances sujettes à caution rendent hypothétique la fin de la guerre. A ce sujet, Gaylord Kilanga du Rassemblement des fédéralistes dénonce l’utilisation ”des états milices” par des puissances prédatrices.
Selon lui, le Rwanda, l’Ouganda et dans une certaine mesure le Burundi, sont sous traités par les organisateurs de la conférence de Berlin. Il craint que si l’on n’y prête pas attention, la RDC ”risque de se conjuguer dans le futur, sans l’ex-Kivu et sans une partie du Katanga".
C’est qui l’a poussé à lancer l’opération ”Cette parcelle n’est pas à vendre”. Elle consiste à sensibiliser les congolais sur le danger d’une balkanisation voulue par les puissances dominantes.
Emmanuel Kayembe, enseignant des relations internationales à l’université de Lubumbashi, indique que ”quand un pays est en état de dégénérescence, tous les vautours profitent de ce vide, pour en faire un lieu de profit et de criminalité organisé”.
Pour lui, les relations internationales sont ”des plays games”, donc des jeux d’équilibre. Selon lui, dans cette logique, les dirigeants de chaque pays devraient faire en sorte à tirer leur épingle du jeu.
Privilégier l’intérêt du peuple par rapport aux arrangements politiques
Les évêques catholiques membres de la Cenco n’exonèrent pas les dirigeants congolais de leurs responsabilités. Ils estiment notamment qu’une bonne distribution de la justice, est l’une des voies pour mettre fin à l’insécurité récurrente dans ce pays.
Les hommes vêtus de pourpre, regrettent ”que des personnes identifiées comme responsables des morts, ne sont toujours pas interpellées". Les hommes d’Eglise font ici allusion au rapport mapping. Les concernés sont toujours actifs dans l’Est du pays, toujours selon les évêques catholiques.
Ils font également à la situation dramatique qui se vit actuellement dans la province du Kwamouth dans le Bandundu. Selon les princes de l’Eglise catholique, ici, ce sont des faux chefs coutumiers qui sont responsables du bain de sang. Les évêques catholiques invitent à ce sujet, le parlement à privilégier les intérêts politiques et non des arrangements politiques.
Hypocrisie et complicité de la communauté internationale
En règle générale, la RDC compte sur la communauté internationale et les organisations régionales pour mettre fin au conflit armé qui la ravage depuis plus d’un quart de siècle. Pour ce qui est de cette attente, la Cenco n’y va pas par le dos de la cuillère.
Pour eux ”ceux qui disposent des leviers pour faire justice au peuple congolais, affichent une attitude hypocrite qui révèle une certaine complicité”. Les prélats catholiques vont jusqu’à accuser cette communauté internationale de ”duplicité envers les multinationales et les pays prédateurs de nos richesses naturelles. Ce qui engage la responsabilité de cette communauté qui souffle le chaud et le froid”.
Aide-toi et le ciel t’aidera
Les princes de l’église catholique invitent le peuple congolais à y mettre du sien, afin d’éviter la balkanisation du pays. ”Ne croisons pas les bras”.
Pour eux, l’heure est grâce. ”En tant que peuple, uni et debout, nous constituons une force. Restons vigilants et mobilisons-nous”. C’est l’ultime appel en forme de conclusion, lancé par ces éminents hommes d’Eglise.
Pour Gaylord Kilanga, le président Félix Tshisekedi, fait face à ce que les présidents Mobutu Sese Seko, Mzee Kabila, Joseph Kabila ont vu avant lui.
C’est sur ses épaules que repose aujourd’hui la responsabilité de garder le Congo intact et le léguer comme tel aux futures générations. Pour cette tâche immense, ce politicien congolais appelle toute la nation à se ranger derrière lui.
Le mot de la fin de cette histoire, revient peut-être à une belge. Dans un éditorial mémorable datant d’il y a quelques jours, la journaliste Colette Braeckman a fait une déclaration fracassante. Selon elle, la RDC n’a d’autre ami qu’elle-même. On aurait tort de l’oublier.
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