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Ces trois dernières années, le niveau du Lac Tanganyika a augmenté de près de 5 mètres, selon les experts. C’est l’une des conséquences du changement climatique. Que ce soit en Tanzanie, au Burundi, en Zambie ou en RDC, les hommes d’affaires qui ont monté des activités sur le littoral du lac sont affectés par la montée des eaux. Certains ont tout perdu, d’autres tentent de reprendre malgré tout. C’est le cas à Kalemie dans le Sud-Est de la RDC.
Le snack-bar RIO est aménagé sur du sable fin du Lac Tanganyika vers l’aéroport de Kalemie. Il est 11 heures, un client sirote son verre de bière tandis que deux autres jouent au billard. Ils sont bercés par le bruit des vagues du lac. Il y a trois ans, l’emplacement était doté d’une plage, ou familles, jeunes et vieux passaient leur temps. Mais plus maintenant. Ce que déplore Kanimba Sanzo responsable du snack.
”C’était une plage, mais plus aujourd’hui, nous sommes juste à côté du lac, on entend même les vagues. Au fait, c’est par rapport à la montée des eaux. On avait presque 115 mètres de plage. Présentement, on est resté qu’avec près de 45 mètres”, dit-il.
Et pourtant, il y a trois ans, cet espace était l’endroit privilégié pour les vacanciers. Aujourd’hui, les parents n’osent plus y amener leurs enfants. Par conséquent, Rio beach a vu ainsi son chiffre d’affaires réduit de plus de la moitié, explique Kanimba Sanzo Lis. ”Ça nous a touché économiquement. C’était un Grand Rio, à présent, c’est simplement Rio. Le week-end, on accueillait entre 800 et 1000 personnes. Maintenant, c’est la galère comme vous voyez”.
Bâtiment détruit par le lac
Plus loin, le restaurant-bar Aquarius, l’un des plus prestigieux de la ville de Kalemie, n’a pas été aussi épargné. La cuisine, la boîte de nuit et la salle des sports ont été inondées par les eaux du lac Tanganyika. ”Auparavant, c’était vraiment du chaud. On avait beaucoup de clients. Les serveurs qui commençaient le travail à 15 heures, finissaient le lendemain à 8h00. Mais actuellement, ce n’est plus le cas. Certains clients nous ont fui, car l’eau a envahi notre boîte de nuit. Déjà à 22 heures, on n’a plus de clients”, explique Josaphat Nzwende, le responsable.
D’autres activités commerciales ont aussi subi le coup des vagues du lac Tanganyika. C’est, par exemple, le port privé au quartier Dav de Kalemie. Il recevait jusqu’à plus de 300 tonnes de diverses marchandises par jour. Mais aujourd’hui tout est à l’arrêt. Les eaux ont inondé tous les bâtiments, même le grand dépôt des marchandises. Seul un bambou résiste encore aux vagues, explique d’un air triste Kiza Byamungu, le gérant. ”Ici, on accueillait des commerçants en provenance de la Tanzanie, de la Zambie, d’Uvira et de Moba. Nous avons connu de grosses pertes. Et jusque-là, nous n’avons aucun secours des autorités".
Tous ces hommes d’affaires n’ont qu’un seul vœu, celui de voir le Lac Tanganyka se retirer pour qu’ils reprennent leurs activités.
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