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La situation dans la province du Katanga, dans le sud-est de la République démocratique du Congo, tourne à la catastrophe humanitaire, a estimé mercredi 29 janvier l'ONU à Kinshasa.
"C'est une catastrophe humanitaire. Je pense avec un peu de mauvaise conscience au Katanga parce que nous nous sommes concentrés dans nos activités militaires sur les Kivu mais c'est important de ne pas négliger le Katanga", a déclaré à la presse Martin Kobler, le chef de la Mission de l'ONU en RDC (Monusco).
M. Kobler faisait référence au basculement de l'essentiel des effectifs militaires de la Monusco sur les provinces du Nord et du Sud-Kivu, dans l'Est de la RDC, qui a fait baisser la présence des Casques bleus dans les autres provinces du pays.
Région la plus riche de la RDC du fait de ses immenses ressources minières, en particulier le cuivre, le Katanga est traversé depuis l'indépendance du pays, en 1960, par des mouvements sécessionnistes.
Depuis plus d'un an, des groupes armés maï-maï Bakata Katanga, font régner un climat de terreur dans une zone de plusieurs milliers de kilomètres carrés baptisée le triangle de la mort dans le nord de la province. Selon l'ONU, la situation dans cette zone reste particulièrement instable, mais d'autres groupes armés y sèment aussi la désolation.
Dans un communiqué publié en fin d'après-midi par la Monusco, M. Kobler a exhorté tous les groupes armés de cette zone à cesser leurs activités et permettre l'accès humanitaire aux principales victimes de cette tragédie, c'est-à-dire les populations civiles.
Selon le Bureau des Nations unies pour la coordination de l'assistance humanitaire (OCHA), le Katanga compte 400.000 personnes déplacées internes, et ce chiffre traduit une augmentation spectaculaire sur les deux dernières années. La zone la plus touchée, indique la Monusco dans un communiqué, est celle située entre Manono, Mitwaba et Pweto (les trois sommets du triangle de la mort), où plus de 600 maisons réparties dans 11 villages ont été brûlées depuis octobre 2013.
L'année 2013 a vu des groupes se réclamant des Bakata Katanga mener des actions d'éclat jusqu'à Lubumbashi, la deuxième ville du pays et capitale du Katanga. Ces attaques, en mars et en novembre, ont fait plusieurs dizaines de morts.
Au début du mois, après l'apparente tentative de coup de force du 30 décembre contre plusieurs objectifs stratégiques à Kinshasa, les Bakata Katanga ont redoublé leurs attaques autour de Lubumbashi, forçant de nombreux civils à fuir.