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Infos congo - Actualités Congo - Premier-BET - 08 aout 2024
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Politique

Le camp présidentiel veut profiter de la proposition de loi Sesanga pour permettre à Tshisekedi de rester au pouvoir jusqu’en 2037

2022-03-24
24.03.2022
2022-03-24
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Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, président de la République

L’Assemblée nationale a adopté mardi l’ordre du jour de sa session parlementaire de mars. Si la proposition de loi relative à la modification de la Constitution portée par le député Delly Sesanga (Envol/opposition) n’y a finalement pas été inscrite, elle n’a pour autant pas été retirée. Et pour cause, le camp présidentiel compte bien l’utiliser le moment venu pour y introduire des amendements dans le but de permettre à Félix Tshisekedi d’effectuer potentiellement trois mandats à la tête du pays. Explications.

« Qui veut faire l’ange fait la bête ». L’aphorisme du philosophe Pascal sied à la proposition de loi de l’honorable député d’opposition Delly Sesanga.

Celle-ci porte certes sur des points consensuels dans la population comme au sein de la classe politique (élection présidentielle à deux tours, élection des gouverneurs au suffrage universel direct, possibilité d’une double nationalité, etc.) . En soi, rien de mal intentionné, bien au contraire.

Mais cette proposition de loi est perçue par le camp présidentiel comme un « cheval de Troie providentiel » à un an et demi de l’ouverture d’un cycle électoral déterminant. Les pro-Tshisekedi ne cachent plus en effet leur volonté de modifier substantiellement la Constitution en prônant le passage d’un régime semi-présidentiel à un régime présidentiel pur et de porter le mandat du président de 5 à 7 ans. Des modifications qui autoriseraient le président actuel, Félix Tshisekedi, à repartir « balles neuves » et ainsi effectuer non pas deux mais trois mandats comme ce fut le cas au Sénégal ou en Côte d’Ivoire.

A l’évidence, la proposition de loi déposée par Delly Sesanga serait l’occasion pour les partisans du chef de l’Etat de déposer une série d’amendements dans le but non pas de modifier mais de changer la Constitution. On est donc très loin de l’objet et de l’esprit de la proposition de loi de Delly Sesanga. Car en vertu de l’actuelle Constitution adoptée par referendum en 2004, les dispositions relatives à la forme du régime politique et à la durée ainsi qu’au nombre de mandats du président ne peuvent être modifiés. Seule possibilité pour y parvenir : passer à une autre Constitution.

Cheval de Troie providentiel


Delly Sesanga

Probablement conscient de ce que sa proposition de loi est susceptible d’être détournée de son objet initial, Delly Sesanga a, mardi, plaidé devant les députés lors du débat sur la fixation de l’ordre du jour pour le report de l’examen de son texte au motif qu’aucune modification de la Constitution ne peut intervenir quand le pays est sous état de siège, comme c’est le cas depuis plus d’un an. Avec succès car son examen a bien été reporté…

...Mais le texte, lui, n’a pas été retiré. Ce qui signifie qu’il pourrait être à nouveau inscrit à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale « quand les circonstances s’y prêteront », pour paraphraser un député de l’Union sacrée, c’est-à-dire quand l’état d’urgence aura été levé. « Ce texte pourra être réinscrit à l’ordre du jour lors de cette session. Juridiquement, c’est tout à fait possible car l’ordre du jour, s’agissant d’un session parlementaire ordinaire, peut être modifié à tout moment. Sinon, la proposition pourra aussi l’être lors de la session de septembre », explique ce député national du Nord-Kivu.

Proposition de loi retirée… provisoirement

Cette probabilité est d’autant plus forte que, comme le rappelle un professeur en science politique congolais travaillant dans une université belge, « la décision de lever l’état d’urgence appartient au président de la République […] Celui-ci pourra toujours à un moment plus propice dire que la situation à l’est s’est arrangée ou bien qu’il faut essayer autre chose pour y lutter contre les groupes rebelles et ainsi lever l’état de siège, ce qui autoriserait alors la modification de la Constitution. C’est du cynisme car les tueries se poursuivront, voire s’intensifieront à l’est, mais on sait ce qu’il en est depuis Machiavel », prévient l’universitaire.

« Une fois de plus, la population du Nord-Kivu et de l’Ituri pourrait être sacrifiée. En 2018, elle a déjà été privée d’élections officiellement pour cause d’insécurité. Aujourd’hui, on veut encore se servir d’elle pour des motifs politiques, alors qu’elle court un grand danger », alerte un député provincial élu de Goma. De fait, en cas de levée de l’état de siège, les massacres pourraient bien s’intensifier.

C’est ce que craignent d’ailleurs bon nombre de parlementaires de l’opposition. « La proposition de loi de Delly Sesanga a ouvert une brèche et les pro-Tshsisekedi vont tenter, d’ici la fin 2023, de s’y engouffrer. C’est aussi clair que de l’eau de roche. Sinon, comment expliquer que cette proposition de loi, émanant d’un député d’opposition, est vu subitement avec autant de bienveillance par les parlementaires de l’Union sacrée », fait observer un sénateur PPRD resté fidèle à l’ancien président Joseph Kabila. Celui-ci rappelle que « Delly Sesanga a déposé initialement sa proposition de loi au début de la législature en 2019. Et ça n’est qu’aujourd’hui, trois ans plus tard et à un an et demi de la prochaine élection présidentielle, qu’on accepte de l’inscrire à l’ODJ ? », fait mine de s’interroger l’élu.

Modus operandi similaire à celui employé pour la « loi Tshiani »


Noël Tshiani

Une analyse partagée par cet ambassadeur européen expérimenté qui va jusqu’à faire un parallèle avec la très controversée proposition de loi Tshiani. « Finalement, même si l’intention de M. Sesanga, que je connais personnellement et que j’estime, n’est pas du tout la même que celle de M. Tshiani et sans comparer l’un et l’autre texte sur le fond, il y a à l’évidence des similitudes dans les deux cas, en particulier sur la façon de procéder de la part des pro-Tshisekedi. A chaque fois, les partisans du président s’abritent derrière un tiers qui n’appartient pas à leur camp – de son plein gré pour Noël Tshiani et contre sa volonté dans le cas de Sesanga – pour pousser leur avantage tout en minimisant leurs responsabilités. Car ils pourront toujours dire, en cas de levée de bouclier dans le pays ou de tollé à l’international, qu’ils n’en sont pas à l’initiative et qu’il faut jeter la pierre sur d’autres », explique le haut-diplomate.

Tshisekedi au pouvoir jusqu’en 2037 !

En RDC, l’élection présidentielle est prévue fin 2023. L’actuel président, Félix Tshisekedi, a fait part à plusieurs reprises de son intention de se représenter. Il ne peut cependant compter, pour l’emporter, ni sur son bilan (rachitique, voire inexistant, comme il l’a lui-même avoué à demi-mots dans une interview au Soir de Bruxelles) ni sur sa base électorale (étriquée, représentant à peine 18 à 22 % du corps électoral). Partant, il est à la recherche d’un moyen lui permettant d’enjamber l’obstacle. Le changement de la Constitution en fait partie. Car si certains hommes politiques sont prêts à prendre le risque de rester encore cinq ans dans l’opposition (ce qui serait le cas si M. Tshisekedi l’emporte en 2023), plus rares sont ceux à vouloir aller au-delà (jusqu’en… 2037 !). C’est tout l’intérêt pour l’actuel chef de l’Etat de changer aujourd’hui la Constitution : outre de lui permettre d’effectuer trois mandats et non seulement deux, qui plus est des septennats en lieu et place de quinquennats, elle rendrait moins ardue son éventuelle réélection en 2023.


Le Congo Libéré / MCP, via mediacongo.net
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Meka-Okangama @6VTSV3N   Message  - Publié le 25.03.2022 à 05:52
Tous ces martyrs de la lutte pour l'alternace democratique pronee par l'udps pendant 37ans sont morts pour rien

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JM Karavia @6LYIFOO   Message  - Publié le 24.03.2022 à 21:56
@ Gertrude: Peine perdue en repondant a ce petit cerveau rampant dans les couloirs de la Presidence pour recolter de miettes qui lui jette son mashi-a-mu-menu Tshilejelu-Tshijengu ("Zero" en Tshiluba)

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Jean Jacques Bukasa @GFA7ICS   Message  - Publié le 24.03.2022 à 13:56
@Gertrude Tshieza: En democatie et chez les gens civlisés, on utilise le reférendum et non la casse Le Congolais étant civilisé, il ne faut donc pas lui proposer les façons des infiltrés des réseaux sociaux.

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Jean Jacques Bukasa @GFA7ICS   Message  - Publié le 24.03.2022 à 13:42
@Gertrude Tshieve: Le "Nous" que tu emploies, c'est donc pour dire les bébés de cerveau.

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Jean Jacques Bukasa @GFA7ICS   Message  - Publié le 24.03.2022 à 13:35
@Gertrude Tshieza ou la petite infiltrée: Le "Nous" c'est qui puisqu'il est démocratique de changer la Constitution?

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Mampuya @T6L7OKA   Message  - Publié le 24.03.2022 à 13:14
Mobutu dénonçait le tribalisme, quand beaucoup ne savaient pas, ce que cela veut dire. Il y'avait très peu d'intellectuels, mais il allait fouiller partout pour distribuer le pouvoir avec tous, chaque province eccc. Aujourd'hui. Kabila a tenté de faire la même chose. Maintenant le Congo a plusieurs intelligences, des horizons différentes, mais notre Tshilombo ne voit che 2 provinces au maximum et des clans cousins. Dans ce contexte il est difficile pour nous de condamner ceux qui parlent de tribalistion du pouvoir.

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Meso Mbuaki @9KYSFK8   Message  - Publié le 24.03.2022 à 12:49
@ KALUMBA , "les belges ont dit ..." , "le burundais a dit " ou "le tanzanien a dit "c'est quoi ce complexe ?

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KALUMBA @TR57OBY   Message  - Publié le 24.03.2022 à 10:47
Arretez de fumer le chanvre. Est ce que vous voyez comment le pays se meurt. Je donne 100% raison au president Burundais quand il avait dit que " le Congolais est le peuple le plus stupide du monde " et le vice peesident Tanzaniein de dire " les Congolais ne savent que danser ". Vous voulez continuer dans la clochardisation ????

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Mampuya @T6L7OKA   Message  - Publié le 24.03.2022 à 09:48
(Suite)lorsque un enfant a échoué à l'école, il rentre à la maison. Mais si les enseignants et le directeur défendent le médiocre étudiant par des astuces de tout genre, c'est détruire l'école. Détruire le Congo est facile est simple. Nous sommes l'unique pays avec un Président avec un bilan négatif, nous voulons le soutenir sur base des intentions futures. Il ne s'agit pas des principes machiavélique, tout simplement une classe dirigente des idiots et un peuple démuni des guides éclairés.

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Mampuya @T6L7OKA   Message  - Publié le 24.03.2022 à 09:40
Les Congo RDC a ses Tutsi, qui veulent diriger ce pays. L'idée maîtresse même de la lutte de Tshisekedi wa Mulumba, avoir son MPR sans passer par la voie électorale. La plupart des soit-disant intellectuels de ces coins sont des hypocrites parleurs, et sont tous dans la philosophie des élus qui doivent diriger. La naissance de L'USN qui correspond au MPR d'hier nous l'explique très bien. Toutes les seront proposées par ces gens là. Il faut des luttes pour lutter contre ce groupe ou parlons franchement du Fédéralisme.

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Okolela @V73Q7NS   Message  - Publié le 24.03.2022 à 09:19
Ces dispositions sont verouiller : La Forme du régime politique; la durée du mandat ainsi que le nombre de mandats du président ne peuvent être modifiés. C'est dans leurs reves qu'ils pensent qu'ils ont cette possibilité de changer les articles de la Constitution. La livresse du lait!

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GERTRUDE TSHEZA @PCK5MGU   Message  - Publié le 24.03.2022 à 08:13
Nous détruirons le palais du peuple et tous les députés seront pourchassés jusque dans leurs villages si jamais on changeait la constitution.

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