En conflit avec Michaël Yav : Gueda Yav s'est discréditée en traînant Henry Yav en justice

Sommes dans un parfait scénario de "Est pris, qui croyait prendre"? D'aucuns sont tentés de répondre à l'affirmative, tant les vidéos, sans nul doute tirées des caméras de surveillance, et en circulation libre sur les réseaux sociaux, montrent Gueda Yav Amani en train de violenter son associé, Michaël Yav Tshikung.

Contre toute attente, c'est l'agresseur qui va porter plainte non contre sa victime mais contre le père de celle-ci, impliqué ni de près ni de loin dans le litige qui oppose les deux actionnaires de Mwant Jet, une société congolaise d'aviation.

La gérante de cette entreprise, Gueda Yav, est par conséquent allée en justice contre Henry Yav Mulang, le tout dernier ministre des Finances sous l'ère Joseph Kabila, qu'elle accuse de "coups et blessures, menaces et tentative de meurtre". A la suite de sa plainte, l'ancien argentier national a été entendu hier mardi 22 février au Parquet Général près la Cour d'appel de Gombe. 

Pendant la confrontation, rapportent des sources judiciaires, la partie accusatrice a éprouvé toutes les peines du monde pour prouver ses accusations. Alors qu'elle cherchait encore comment étayer ses plaintes, des vidéos, 24 heures après, sont tombées, telle la manne du ciel, pour battre en brèche les accusations de Gueda Yav Amani.

Non seulement, les images confirment l'absence d'Henry Yav au moment des faits, mais en plus démontrent noir sur blanc que le fils de celui-ci a été victime de la guerrière de Gueda Yav qui ne s'est pas empêchée de le bousculer et de le chasser des installations de l'entreprise tel un malpropre. 

Normal que votre instinct curieux, à ce stade, vous pousse à vous demander: "que s'est-il bien pu se passer pour que les deux actionnaires en arrivent à ce point?" Opinion-info.cd a essayé d'interroger des sources au sein de Mwant Jet pour reconstruire les faits...

Le nœud du problème

La guerre déclarée entre les associés de "Mwant Jet", à savoir Gueda Yav Amani et Michaël Yav Tshikung, prend des proportions plus importantes. La première citée a entrepris de jeter un discrédit, via les réseaux sociaux, sur le père du second non sans l'entraîner en justice et le traiter publiquement de "voleur".

Cette guerre, devenue publique en ce dernier virage du mois de février, a éclaté depuis le 2 décembre dernier. Ce jour-là, Michaël Yav Tshikung, en sa qualité d'actionnaire (40% de parts) et de directeur financier, saisit la gérante Gueda Yav Amani, l'autre actionnaire (60% de parts), pour inscrire à l'ordre du jour de l'Assemblée générale, une évaluation financière, comptable et administrative de la société.

Sûrement allergique à l'évaluation, ont fait savoir nos sources, la gérante Gueda Yav a brillamment répondu par un silence criant et éloquent. Au 3 février 2022, soit deux mois plus tard, elle adresse une lettre de licenciement à son associé. Étrange. Que craint-elle? Que veut-elle dissimuler? N'est-il pas logique pour un associé de demander un état de lieux de l'entreprise alors que celle-ci exerce depuis 2018? Autant de questions qui poussent à croire qu'il y a anguille sous roche. 

Plus loin, Gueda Yav, visiblement importunée par la sollicitation de Michaël Yav Tshikung, s'est montrée extrémiste et a unilatéralement décidé de "rembourser les actions du père de son associé". Est-ce un moyen de méconnaître à Michaël Yav son statut et sa qualité d'associé? Pourquoi voir le père alors que depuis la création de Mwant Jet, c'est le fils seul qui s'est pointé comme actionnaire? Est-ce de la mauvaise foi? Autant de questions fusent.

Un arbitre pour départager Gueda et Michaël

La crise ayant été persistante au sommet de Mwant Jet, le Tribunal de commerce de Kinshasa/Matete (TC/K-M) a été saisi pour décrisper le climat au sein de la boîte. 

Le 21 février, ont affirmé nos sources, un jugement du TC/K-M a décidé de la nomination d'un administrateur provisoire indépendant à la tête de l'entreprise. Sa mission, d'une durée de 6 mois, est de départager les deux actionnaires en conflit. 

Le jugement ainsi rendu n'a visiblement pas été du goût de Gueda Yav Amani qui a entrepris, au lendemain de ce prononcé, a investi les réseaux sociaux. Objectif: jeter en pâture la réputation de Henry Yav et son fils Michaël. C'était sans compter sur l'effet boomerang que les internautes lui ont réservé. 

"Ces propos sont tellement graves qu'ils démontrent l'ignorance totale du fonctionnement du monde des investissements. Les actionnaires de Air France ne pilotent pas tous des avions", a tweeté un analyste pour recadrer Gueda Yav qui, sur le même Twitter, a revendiqué d'être "la valeur industrie. Je fais tout le boulot, je fais les ops, les stratégies commerciales, les recouvrements, les prêts. C'est moi qui les obtiens et donne les garanties et il veut voler mon travail, il me menace et m’agresse".