Provinces
Le calme est revenu ce lundi après-midi à Goma après les affrontements qui ont opposé des jeunes manifestants à la police depuis 5 heures du matin. Ces manifestations ont été observées dans les quartiers Majengo et Katoy, deux quartiers voisins situés au nord de la ville dans la commune de Karissimbi.
Cette violence intervient le jour où le mouvement citoyen Lucha et le collectif d’action de la société civile (CASC) ont appelé à une journée ville morte ce lundi 30 octobre sur toute l’étendue de la République démocratique du Congo pour exiger la démission volontaire du président Joseph Kabila avant le 30 novembre 2017.
Tout a commencé vers 5 heures du matin, lorsque des coups de feu ont retenti dans les deux quartiers. A Katoyi on a signalé des routes barricadées par des jeunes manifestants. Les écoles sont restées fermées et les élèves sont restés terrés chez eux.
Les routes sur l’axe Majengo ont été barricadées par les pierres, tandis que des pneus étaient incendiés sur les artères principales. Dans la même matinée, le bureau de la police nationale du quartier Majengo a été incendié par les jeunes pendants que la police dispersait les manifestants à coups de gaz lacrymogène.
« Un pays rongé par la crise politique »
« Tout le pays est rongée par une grave crise politique liée au maintien au pouvoir du président Kabila, dont le mandat a expiré depuis fin 2016. La ville de Goma joue aujourd’hui un rôle très important dans la démocratisation. Ce lundi, les habitants ont eu le courage de dire NON publiquement. Ce sont ces actes de bravoure que nous encourageons. Ces populations ont manifesté pacifiquement selon l’article 64 de la constitution, mais chose étonnante la police et l’armée ont répliquée à balles réelles, acte que nous condamnons fermement », s’indigne M. Patrick Mundeke, communicateur du mouvement social pour le renouveau (MSR) parti de l’opposition.
La situation est restée tendue dans ces quartiers jusque vers 12h. Le général de la police Placide Nyembo a effectué une ronde dans les quartiers touchés par les échauffourées où il a donné un bilan de 2 morts, dont un policier, 18 blessés et 28 jeunes manifestants interpellés par la police parmi eux deux jeunes filles et transférés au bureau P2.
On ignore encore les commanditaires mais le chef du quartier Majengo Maliro Germain parle lui des quelques rebelles Maï-Maï qui se seraient infiltrés parmi les manifestants.
« Quelques rebelles maï maï se seraient infiltrés parmi les jeunes manifestants dans le quartiers Majengo. Ils étaient armés d’armes blanches et certains auraient ravi une arme à un policier. Ces maï maï se sont enfui après dans le parc de la ville », a expliqué le chef de quartier.
Plusieurs policiers se sont déployés un peu partout dans la ville pour contenir les manifestants. Entre-temps, les commerces, les banques et les marchés n’ont pas rouvert ce lundi. Seules quelques pharmacies ont ouvert leurs portes dans l’après-midi. Dans le quartier commercial de Biréré les magasins sont restés fermés tout l’avant midi.
Goma, ville symbole
Joint par téléphone, le député nationale Juvenal Munubo dit que la répression est visible partout dans le pays. Il ajoute que la ville Goma « possède une certaine particularité vu le dynamisme des mouvements de jeunes qui appellent à manifester face à un régime répressif qui n’a pas voulu mettre en application l’accord de saint Sylvestre, c’est pourquoi on signale des manifestations régulières dans cette ville ».
Ainsi, il déplore les violences et des tueries commises à l’égard des populations civiles. Il plaide pour que les auteurs de ces crimes répondent devant la justice pour leurs actes. Car selon lui, la police a le devoir d’accompagner les manifestations et non de les réprimer.
La ville de Goma a connu plusieurs pics de violences, des tueries et assassinats à répétition depuis plusieurs années. La nouvelle société civile, via son porte-parole à Goma M. Ishara Butaragaza Johnson, parle d’une « population qui a longtemps vécu dans la souffrance et la misère sans eau ni électricité et qu’elle pense se libérer elle-même en brisant le silence. »
Entre temps, la coalition des forces vive, sociales et politique appelle à une journée ville morte ce mercredi 1 novembre en province du Sud Kivu. Cette coalition composée de la Lucha, l’UNC et l’UDPS exige l’organisation des élections conformément à l’accord du 31 décembre.
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