Assemblée nationale : à deux jours de la session ordinaire de mars, rien n’est prêt

Selon le calendrier normal de l’Assemblée nationale, le 15 mars est la date officielle de l’ouverture de la session ordinaire. Cependant, pour la législature en cours dont les membres ont été élus ou désignés, c’est selon l’entendement de chacun, la situation n’est pas claire.

Depuis le début de la session extraordinaire dont les travaux avaient pour finalité l’élaboration du règlement intérieur suivie de la mise en place du Bureau définitif.

Malheureusement, jusqu’à cet instant, aucune information précise n’est fournie sur le niveau du travail confié à la commission ad hoc. Tout ce que nous savons est que cette commission a, au terme du délai lui imparti, sollicité une prorogation pour terminer sa mission. Plus tard, certains députés nous révéleront que leurs collègues ont suspendu leurs travaux au motif qu’ils ne percevaient pas des frais de motivation prévus pour ce genre de prestation.

Ici, nous ouvrons une parenthèse pour signaler que, contrairement à ce que les réseaux sociaux répandent, les nouveaux membres de la Chambre basse du Parlement n’ont encore rien perçu.

Pour revenir à notre sujet du jour, il est regrettable de constater que l’actuelle législature vient de nous lancer des signaux d’inquiétude. Au lieu de faire mieux que les précédentes législatures – ce à quoi les Congolais s’attendent – les élus nous font voir que nous ne pouvons rien attendre de bon d’eux. Car, lorsqu’ils commencent déjà avec des mouvements de grève pour revendiquer leurs petits avantages, qu’en sera-t-il lors des grands enjeux ?

Cela montre clairement qu’ils n’ont pas le sens de sacrifice pour l’intérêt supérieur de la nation, et qu’ils ne disposent pas de portefeuilles bien garnis qui font d’eux des personnes indépendantes financièrement. À la moindre occasion, ils sont prêts à vendre leurs âmes.

Par ailleurs, en oubliant que le retard pris dans leurs travaux a des répercussions sur l’ensemble du fonctionnement de l’Etat, les députés nationaux perdent de vue qu’ils pèchent par manque de patriotisme et par inconscience. Ce qui est grave pour des gens qui sont là pour défendre la population.

S’il faut chercher à dégager les responsabilités dans cette bouillabaisse à l’Assemblée nationale, il faut reconnaître l’énorme part des membres du Bureau provisoire qui, apparemment, ont fait preuve de manque de leadership. Ils se sont disqualifiés eux-mêmes de toute ambition de postuler un des postes de Bureau définitif.

Malheureusement, leur acte va impacter négativement la suite des événements politiques en RDC. Le début de la première session ordinaire de cette législature va être mouvementé parce qu’il n’y aura pas un règlement d’ordre intérieur adopté permettant le vote des membres du Bureau définitif. Ce retard va avoir également des conséquences sur la mise en place du gouvernement, parce que c’est devant les députés et leur Bureau que le Premier ministre et son équipe vont présenter et défendre leur programme. Dans l’allure où vont les choses, nous risquons d’aller jusqu'à fin avril sans un gouvernement responsable. Ce qui est préjudiciable à un pays comme la RDC en proie à d’énormes défis tant dans le domaine politique, sécuritaire, que social et économique.

Il revient aux membres du Bureau provisoire de se racheter vis-à-vis de leurs collègues et surtout de la population, si la volonté et la détermination sont là.