Nord-Kivu : faute des résultats, Nouvel Elan exige la levée immédiate de l’état de siège

Décrété depuis le 6 mai 2021 par le président Félix Tshisekedi, l’état de siège est un échec cuisant, constate la fédération du Nord-Kivu du parti Nouvel Elan.

Avec la persistance des tueries des civils, la multiplication de cas de kidnappings, de tortures et d’emprisonnements illicites, la formation politique de l’ex-Premier ministre honoraire, Adolphe Muzito, appelle à la levée immédiate de cette mesure.

« Depuis son instauration, l’état de siège n’a apporté à la population nord-kivutienne que des évènements malheureux et chaotiques surtout sur le plan sécuritaire, pourtant sa principale mission. Nous déplorons la situation actuelle de notre province, qui est en proie à une insécurité sans nom, une situation qui demeure précaire… .La responsabilité des autorités de l’état de siège remise en cause car, il n’est pas normal que les civils soient tués régulièrement alors qu’on est dans une période dite exceptionnelle », a déclaré Mamy Assumini Kayumbu, présidente de Nouvel Elan Nord-Kivu.

En outre, les cas de violation des droits de l’homme connaissent une inflation. A l’occasion, les membres du parti de Muzito rappellent aux autorités militaires et policières les prescrits de l’article 16 de la Constitution, interdisant toute forme de traitement cruel ou dégradant.

« Toute personne a droit à la vie, à l’intégrité physique ainsi qu’au libre développement de sa personnalité dans le respect de la loi, l’ordre public, du droit d’autrui et de bonnes mœurs. Nul ne peut être tenu en esclavage, nul ne peut être soumis à un traitement cruel, inhumain ou dégradant », a martelé Mamy Assumini.

Nouvel Elan fustige la politique des dirigeants militaires qui privilégient plus la maximisation des recettes, à tout prix, en lieu et place de la lutte contre la prolifération d’armes à feu.

Quelques élus nationaux de l’ituri et Nord-Kivu ont aussi exigé la fin de l’état de siège. Ils évoquent l’absence des résultats escomptés. D’ailleurs au cours de la session de septembre, les députés de ces deux provinces avaient décidé de ne plus participer aux plénières consacrées à la prorogation de l’état de siège dans cette partie du pays.