Politique
Au sujet de l’état de siège décrété par le président de la République, l’Ambassadeur André-Alain Atundu pense que les propos agréables à l’ouïe débutés çà et là concernant la sécurité à l’Est et l’amélioration de la situation sociale, ne sauraient remplacer la pertinence des actes concrets et les interventions significatives. Pour lui, seule la confiance du peuple en ses dirigeants et la foi du gouvernement en ses capacités empêcheront aux FARDC de subir la pire des défaites, la défaite morale. Au regard de la complexité de la situation dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, il pense que les 30 jours de l’état de siège s’avèrent insignifiants. La durée minimum devrait être d’au moins 3 mois pour garantir l’efficacité de cette décision présidentielle.
Dans un point de presse qu’il a animé hier dans sa résidence de la commune de Ngaliema, l’Ambassadeur André-Alain Atundu est revenu sur plusieurs questions d’actualité. Des rumeurs sur l’exile de Kabila et le FCC, en passant par le programme du gouvernement présenté par le Premier ministre en vue de son investiture, mais aussi l’état de siège et les incidents malheureux survenus au sein de la communauté musulmane au stade des martyrs lors de la clôture du Ramadan. Au sujet du programme du gouvernement, Atundu revient sur la manière cavalière et sournoise dont le programme a été adopté, qui selon lui n’est pas de bon augure pour la démocratie congolaise et la gouvernance du pays.
« Les quelques éclats enregistrés parmi les députés de l’union sacrée après le vote est de nature à étayer cette assertion », dit-il. Et d’ajouter, un débat sur le programme du premier ministre a le double avantage de montrer la capacité de persuasion et le degré de détermination du Premier ministre et de donner en même temps l’occasion aux représentants du peuple et à la population de s’approprier le programme du gouvernement. En l’absence d’un débat sur le programme, il n’y a aucune fierté particulière à obtenir un vote majoritaire pour l’investiture du gouvernement. Il constate que dans ce programme, aucune allusion ni aucun rôle à la FEC qui est pourtant un partenaire incontournable du gouvernement aussi bien pour la gouvernance que pour la réalisation de ses objectifs. Entre-temps, note Atundu, la province de Tshuapa fait face à une situation pré-insurrectionnelle à la suite d’affrontements fratricides entre deux groupes se revendiquant de deux notables de la contrée.
Ce combat au corps à corps a laissé plusieurs blessés et tués sur le terrain, sans que les autorités nationales ne manifestent une sensibilité particulière comme si la valeur de la vie des congolais était sélective selon qu’il s’agit de l’Est du pays ou du Grand Equateur ou encore de Mai-Ndombe. « Mieux vaut prévenir que guérir », conseille-t-il, disant que c’est le moment pour le gouvernement de prendre les choses en main pour éviter une dégradation majeure de la situation. Ainsi, la bonne gouvernance de la République doit être assurée par un leadership managérial et collégial, plutôt que par un leadership messianique à vocation autocratique.
Quel budget pour la défense ?
Revenant sur le programme du gouvernement, le PCA de Snel SA pense que dans la mesure où il n’existe aucune corrélation entre le budget disponible et les actions projetées, ce discours apparait comme un Te deum ou une récitation d’un bréviaire dont le seul résultat attendu reste l’effet d’annonce. Dans le même ordre d’idées, il estime qu’une communication qui ne s’appuie pas sur un fait établi n’est qu’une simple prestidigitation qui dure le temps d’un spectacle.
Et de se demander, quelle est la part du budget consacrée à la pacification du pays en comparaison avec d’autres pays comme l’Algérie qui consacre 10 milliards de dollars à sa défense, le Maroc 4 milliards et la Côte d’Ivoire 600 millions ? Cette donnée pourrait donner une indication sur la détermination du gouvernement à intervenir efficacement et de façon significative. Au sujet du malentendu entre la Monusco et une frange de la population du Kivu, Atundu est d’avis que le gouvernement devrait disposer d’un plan de communication sur le rôle de la Monusco.
Car l’hypothèse qui pèse sur l’efficacité des interventions étrangères, dans un pays donné, se trouve d’abord dans les limites de son mandat et dans l’attitude des Etats qui ont des troupes. « Les Congolais sont appelés à payer le plus lourd tribut, car quel que soit le degré d’engagement des troupes étrangères, seuls les congolais doivent, en dernière analyse, assurer l’intégrité et la paix durable de leur territoire », indique-t-il.
Et d’insister, la Rdc doit d’abord compter sur ses propres capacités à améliorer ses rapports avec les Etats voisins particulièrement le Rwanda, le Burundi, l’Ouganda et le Soudan, ainsi qu’à tous les partenaires impliqués d’une façon ou d’une autre dans des intérêts indescriptibles de cette guerre. De même, le gouvernement doit savoir effectuer et accepter les sacrifices nécessaires, voire avaler des couleuvres pour garantir une paix durable à l’intérieur du territoire national et avec les voisins.
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