Economie
Début 2021, les nouvelles des soumissionnaires aux Bons du Trésor ne sont toujours pas bonnes.
A la première séance d’adjudication de Bons du Trésor organisée le mardi 19 janvier 2021, seuls deux soumissionnaires se sont présentés. Ils ont souscrit pour 6 milliards de CDF alors que le montant annoncé était de 20 milliards de CDF.
Un taux de couverture du montant mis en adjudication de 30%.
Considérant le faible taux de couverture déjà en début d’année, il y a de quoi se poser des questions sur la participation des banques commerciales aux adjudications de Bons du Trésor qu’organise la Banque centrale du Congo (BCC). Surtout si l’on considère que les banques commerciales sont présentées comme des principaux soumissionnaires.
Il y a quelques semaines, la Banque centrale n’enregistrait plus un seul soumissionnaire aux Bons du Trésor. Si bien que vers les dernières semaines de 2020, le Gouvernement s’était vu obligé de suspendre l’organisation des séances d’adjudication de Bons du Trésor, faute de soumissionnaires.
Les assurances du Gouvernement
Début 2021, le ministère des Finances rassurait les investisseurs du respect sans faille de l’échéancier de remboursement comme en 2020. Il en a appelé à tous les agents économiques à soutenir le Trésor public à travers ces instruments de mobilisation des ressources internes que sont les Bons du Trésor.
Parmi les causes de la réticence des banques, les experts de la Banque centrale du Congo ont évoqué notamment une dose d’incertitude pour 2021, principalement en ce qui concerne la stabilisation du taux de change.
Cette donne a beaucoup joué sur le retrait des banques commerciales des séances d’adjudication de Bons du Trésor fin 2020.
« Le Trésor n’organise plus les adjudications des Bons du Trésor parce que les banques n’ont pas présenté des soumissions aux dernières séances faute de liquidités », a confié un expert de la BCC qui a requis l’anonymat.
Et d’ajouter : « Les banques commerciales ont pensé qu’il y aurait dépréciation de la monnaie nationale à la fin de l’année 2020 ou au début de 2021. Pour l’instant, elles sont entrain d’observer l’évolution de la conjoncture intérieure ».
Pour cet expert, cette situation de resserrement de liquidités des banques qui les empêchent de souscrire aux Bons du Trésor était passagère et qu’elles pourront reprendre les souscriptions au début de l’année 2021, surtout si la stabilité est maintenue.
Il n’était pas non plus exclu que d’autres facteurs puissent également contribuer positivement à l’évolution de la situation. Allusion faite à l’environnement politique.
Eviter les erreurs du passé
Dans un autre registre, la crainte des banques commerciales parait fondée, lorsqu’on considère que par le passé, l’échéancier n’a pas été respecté ou ne l’a été que rarement. Si bien que l’Etat s’était retrouvé redevable vis-à-vis des tiers.
Notons par ailleurs qu’après l’accession à l’indépendance de la République Démocratique du Congo, les émissions des titres d’emprunt sur les marchés internationaux avaient pratiquement cessé et furent remplacées par des emprunts bilatéraux et l’aide publique au développement.
Sur le marché intérieur, la pratique des avances directes de la Banque nationale, autorisées par la loi, et les crédits fournis par les banques commerciales avaient supplanté les émissions des Bons du Trésor et consacré la disparition de ce marché dans les années 1970.
Il a fallu plus de 10 ans pour assister à la reprise des émissions des titres de la dette publique et ce, uniquement sur le marché intérieur.
L’histoire économique de la République Démocratique du Congo renseigne que ces émissions devaient de nouveau s’arrêter brutalement vers les années 90, dans un contexte d’instabilité politique marqué par l’arrêt de la coopération structurelle avec les partenaires financiers du pays, les pillages et l’effondrement du système bancaire, pour reprendre une décennie plus tard.
Il importe de noter que la survie de l’adjudication de Bons du Trésor dépend également de la confiance que les souscripteurs placent vis-à-vis de l’Etat. Le respect strict de l’échéancier de remboursement ainsi que le sérieux dans la gouvernance des fonds levés sur le marché intérieur feront que les séances d’adjudication des Bons du Trésor survive.
C’est peut-être ce que les banques commerciales (principaux souscripteurs) ne veulent pas dire tout haut.
A tout prendre, il nous revient que les assurances données par le ministre des Finances au début de l’année 2021 prouvent à suffisance que le Gouvernement tient beaucoup à la survie de la politique de levée des fonds sur le marché intérieur pour pouvoir faire face aux charges qui sont les siennes.
Rappelons qu’au moment de lancement des Bons du Trésor fin 2019, le Gouverneur de la Banque centrale, Deogratias Mutombo, a suffisamment fourni d’explications quant au respect des engagements pris.
Il est dont important que ceux qui hésitent puissent s’y engager afin de doter la République des moyens de sa survie.
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