Société
Après trois semaines de congé de Noël, écoliers et élèves n'ont pas repris le chemin de l'école le mardi 5 janvier en RD Congo. Pourtant prévue à cette date, la reprise des enseignements pour le second trimestre à été renvoyée à une date ultérieure. Ainsi en ont décidé les autorités du pays le lundi dernier. Selon Willy Bakonga, ministre de l'Enseignement primaire, secondaire et Technique (EPST), ce renvoi sine die de la reprise des cours sur l'ensemble du pays, est motivé par la deuxième vague du Covid-19. Moralité, les écoles restent encore fermées jusqu'à nouvel ordre, en attendant l'évolution de la situation sécuritaire liée à la pandémie.
Aussi salutaire soit elle pour la sécurité sanitaire en milieux scolaires, cette décision du Gouvernement congolais a suscité colère et indignation, aussi bien du côté des parents que des autorités scolaires. En tout cas, plus d'un parent souhaite voir les élèves reprendre le plutôt possible le chemin de l'école. Question d'éviter de rééditer les avatars et autres atermoiements observés au cours de la rentrée scolaire de l'année dernière.
Secret de polichinelle, le niveau très bas qu'a atteint l'enseignement de la République démocratique du Congo n'est plus à mettre en doute.
D'aucuns n'ignorent que le secteur de l'enseignement congolais a perdu de sa substance depuis plusieurs décennies. Il met sur le marché de l'emploi des produits qui ne sont consommables qu'au Congo-Kinshasa. Bref, le niveau scolaire actuel est lacunaire.
Les facteurs à la base de cette situation très déplorable sont nombreux et notamment endogènes. Ce n'est pas l'occasion d'égrener ces facteurs. Cependant, retenons que la survenue de la pandémie de la Covid-19 est venue en rajouter davantage à une liste déjà longue de facteurs négatifs.
Cette maladie avait envoyé des millions d'élèves du primaire et du secondaire en des vacances forcées de plus de 6 mois à la maison. Avant de reprendre le chemin de l'école le lundi 12 octobre 2020, malgré le contexte exceptionnel de la pandémie de coronavirus.
Cette année scolaire, les mêmes effets produisant les mêmes causes, la tendance que nous sommes en train d'observer à ce jour est que les autorités scolaires sont en voie de réitérer le scenario de l'année scolaire écoulée. Ce qui aura pour conséquence l'aggravation d'une situation déjà précaire tant décriée pour un enseignement sans lendemain.
La preuve : alors que la reprise des cours suspendus le 18 décembre dernier était prévue au mardi 05 janvier 2021, l'opinion a été surprise de son report sine die. Même si certaines rumeurs parlent de la date du lundi 11 janvier, on n'est pas certain que ce soit la bonne date. Et à cette allure, on n'est pas loin de connaître le même scenario de l'année écoulée au cours de laquelle la rentrée scolaire est allée de report en report. Au détriment tant des élèves dont la formation est au rabais que du pays dont l'avenir est sacrifié.
A la base du report de la reprise des cours, la montée de la Covid-19 dont le nombre de cas est en augmentation. Le souci de préserver les élèves et les enseignants ainsi que tout le personnel éducationnel de la contamination de la pandémie préoccupe les autorités scolaires. Ce qui est une bonne démarche des responsables.
Mais lorsqu'on considère les attroupements monstrueux qu'on observe à Kinshasa (arrêts de bus, marchés, églises, bars, marchés…), les comportements de négligence de la plupart des Congolais sur le non-respect des gestes barrières (port de masque, lavage régulier des mains avec du savon, usage du gel hydro-alcoolique, tousser dans le creux du bras), on peut vite déduire qu'il existe plus de risque de contamination ici que dans les écoles. En effet, il nous paraît plus facile de faire respecter les gestes barrières dans les milieux scolaires, avec beaucoup plus de rigueur et de discipline que dans des milieux à grande masse ouverts.
Par conséquent, en prenant en compte tous ces paramètres et en vue de sauver pour permettre aux élèves et aux enseignants de terminer le calendrier scolaire, il est temps que la reprise des cours aient lieu le plus vite possible. Il appartient aux autorités scolaires de faire respecter les gestes barrières aussi aux élèves qu'aux enseignants et à tout le personnel éducationnel.
Au-delà de l'avenir des enfants auquel il faut penser, il y a également la vie des enseignants qu'il faut prendre en compte. Surtout celle des enseignants des écoles privées qui commencent à manifester silencieusement contre la mesure prise par le chef de l'Etat.
Pour eux, le chef de l'Etat ne pense pas au calvaire qu'ils traversent durant ce moment difficile. Décider de fermer les écoles prive ces pauvres enseignants de leur substance vitale. Et de se demander s'il n'y a que l'école qui véhicule la Covid-19.
En allant plus loin, certains observateurs font remarquer sous forme de boutade comment plus de 300 députés réunis autour du premier Congolais, on ne craint pas la propagation de la pandémie, alors qu'on craint qu'avec moins de 50 élèves réunis autour de l'enseignant ils soient contaminés.
Il y a donc lieu de bien réfléchir pour ne pas sacrifier l'avenir des enfants. Une mesure, toute salutaire puisse-t-elle être peut avoir des implications contreproductives.
Faire autrement, c'est-à-dire continuer repousser à demain la reprise des cours équivaudrait à tirer vers le bas un enseignement déjà au rabais. En d'autres termes, c'est continuer à sacrifier l'avenir déjà sacrifié de nos enfants dont nous disons à satiété qu'ils constituent l'avenir du pays. Au quel cas, vive l'année scolaire blanche.
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